GHISLAIN LAPO'l'JTE LES MAMELLES -. DE MA GRAND-MERE LES MAMELLES DE MON GRAND-FRÈRE PETIT LEXIQUE QUÉBÉCOIS INCOMPLET ËDITIONS QUËBÉCOISES à mes dédoublements à me8 personnalités , .... amesmaneB à mes ancêtres à mes concitoyens à mes enfants à Catherine à Murray, Gaston, Robert, Louise, Lucien, Micheline , amesaml8 . aux amis d'Alphonse Allais à tous ceux qui veulent bien que leur soit dédié ce reeaeil de chouennes. PREAMBULE Dans n'importe quelle langue, un grand nombre de m(Jts restent en marge des lexiques officiels; les dicticmnaire1S les 9 passent sous silence, pour des raiscJns multiples que je n ai pas il élaborer: ou encore les usagers de telle ou telle langue les bannissent de leur vocabulaire. Il en est ainsi de la langue française et plus particulierement de la langue québéClJise ou franco-canadienne. ~otre "parlure ", dont on dénonce à chaque jour le délabrement, à tort ou à raison, a elle aussi ses réticences, sa reten ue. -Ce que j'entreprends ici, c'est de donner un bref aperçu d~un aspect marginal entre tous de notre langue nationale . Pour ce faire, j'ai recueilli environ mille mots et expressions idiomatiques. Mais pas n'importe quoi comme bien on pense. On les trouvera divisés en trois parties distinctes: premie- rement l'alcool, deuxièmement les sacres, jurons, exclama- tions, et enfin le sexe dans son acception la plus large. c'~-a-dire avec tout ce qui réfère au sexe chez nos gens. %a,. n'est-ce pas, la simple évocation de ce qui va suivre aru:! rougir plus d'une personne; certains prosélytes et ~ben urs de sorcières se scandalisent, s'énérvent, se fa- vote t et me déclarent la guerre. Bientôt le gouvernement y ara une loi contre de pareilles publications. Parce qu'il érne:~a de grandes envolées oratoires, des éclats, des Parlero!' tout ce qui est déjâ .. appréhendé" . Et nous ne Qu ,on8 Pas de l'index ·f !le rassure cependant! Le sujet est loin d'être épuisé. 3 Je laisse habilement planer des doutes, j'use de la plus grande prudence, cauteleux je m'avance sur la pointe des pieds en me frottant les mains du bon tour que je joue à tous ceux qui viennent ~près moi. Donc, beaucoup de choses restent dans l'ombre. En plus de n'être pas du tout exhaustif, ce travail n'est pas davantage scientifique, il est à peine estudiantin, on pourra même ajouter qu'il n'est pas métho- dique. II y a encore beaucoup de place pour des émules de mon attachant personnage. Chronologiquement, ces recherches ont été effectuées par tranches détachées. Patiemment sans doute, mais avec la plus grande désinvolture. Le vocabulaire de la sexualité provient en réalité d'un travail scolaire. En 1967, je termi- nais, à l'Université Laval, une licence ès Lettres avec spécialisation en linguistique. Un professeur m'avait permis un jour, de remplacer un travail assez quelconque par l'étud~ inspirée qu'on lira en troisième partie. La seconde partie portant sur les sacres et les jurons m'avait été demandée il .Y a plus de deux ans par une amie qui enseignait alors en Ontario et qui s~ingéniait à démontrer aux Canadiens-anglais qu'il existait des différences entre eux et nous. Le chapitre sur l'alcool, plus récent, découlait des deux premiers en quelque sorte et complétait une manière de caricature lexi- cale de nos bons Québécois. Puis je me suis attelé à la tâche de fondre trois. unité~ assez disparates à première vue en un texte qui se SUive, qUI . se lise facilement surtout. Les résultats ne sont pas ce que . d'aucuns auraient souhaité; mes visées ne correspondent pe ut-être pas avec les leurs. , Toujours..est-il que des ~olts t" perdais 8 s'aJ·outaient à tout moment, Je remaniaiS e J en ~ . ' . ait pU etre tête. Quand .Je pense encore a tout ce qUI aur. f llu , . M' 1'1 ' quand meme a recueilli, je frôle le desespolr. laIs. m a d à l'éditeur. arrêter et remettre ces ébauches! bien en retar , pportés Quoi qu'il en soit, les additions, les changements a à mon lexique restent mineurs~ '.1 'agissait. pas , qu 1 ne s Les lecteurs se sont vite ape~ç~s lus friponne d'une importante thèse univerSitaIre sur la . Pnt pas touteS manifestation de notre langue. Mes excuses ne 50 valahles mais on me pardonne de toute façon. Chacun a beaucoup de chats à fouetter. Moi j'en ai qui sont écorchés et d'autres qui ne le sont pas assez. Les derniers chassent des souris précisément dans les dédales de l'Université et j'ai bien du mal à y mettre de l'ordre. En somme, je ne fais qu'effleurer par. le hiais du lexique trois ph.éno~ènes d'ici. Si je ne me SUIS pas perdu en longues explIcatIons, ce que d'autres ont fait ou feront mieux que moi, c'est qu'il faut convenir que la langue plus ou moins hermétique que ces phénomènes - universels sans doute - véhiculent est déjà fort révélatrice; je n'ai pas indiqué de conclusions précises mais il en découle naturellement. Avis aux chercheurs, émules de mon attachant personnage ~ " Dans ce montage de faits de langue, si je puis dire, je me suis surtout rabattu sur 111a mémoire, mes souvenirs de La Malbaie et j'en avais passablement. Charlevoix, on ne l'ignore pas, constitue un microcosme social inestimable et par voie .de conséquence la langue parlée y est d'une grande richesse. J'ai aussi fait appel à des parents que j'ai là-bas, à des amis. D'autre part, je me dois de souligner l'irremplaçable expérience que j'ai acquise dans tous les coins perdus et re- trouvés du Québec et de l'Est du Canada dans le domaine lin- guistique. A la fin du printemps 1970, je commençais des trsvaux de recherches qui ont pour titre "Enquêtes dialecto- logiques et phonétiques du français parlé au Québec et dans l'Est du Canada." Placées sous la direction de M. Gaston Du- long, professeur à Laval, ces enquêtes viennent de se termi- tner; à .moi seul, j'en ai effectué environ quatre-vingts. L'un s objec~ifs visés est la préparation d'un Atlas linguistique. d' s qu~stIons que je posais - plusieurs milliers à chaque point enquete ~ ne portaient pas sur les sujets traités dans ces ~~ges: Cependan~, j'en ai retiré des connaissances que je ma~,als P~s au départ, Je n'ai pas pillé mes sources dïnfor· doamlO~; Il suffit de dire qu'elles ont surtout influencé un . en p ar t'ICU l'1er, ce 1UI. du sexe. entre guIllemets. les a aIne . chez T:lm.aux, de~ chaleurs de la production. etc, ces ligut cela " , . ~e, a, par1er d m ame' u utb " pourSUI\"! ., en eCrl\'ant fique' ~es. J al deJa Insisté sur l'absence de \-aleur 5cienti- , Je ne cherche pas a' epater , 'd un areopage ' " 1"lste~. e speC18 5 un pltrt("rr(' rrmt("lIf"du{·J". Quand 'HI fair J~ . . rpcherch,.·1., nt~ 'tlr(>". W p('n,.,HI'-i d'uhord ri m'amlJ~r (>t a amlJ~(>r ml'., (O", ... nlmilrlld(· ... Pllis d(>~ am;!o. m'"nf rni!o. d,In" la tete J'jdi-(> .. u'n('r .. ;\'(' n{- plJhller Je Iruit de me<.; élucuhration<.;, a titre pt'rsonn(·J " va .. an~ dire . .Je ne me cache pa<.; qlJe d(· grands trolJhles ••.oclalJx naitronf de ma di·marche. \lal..., I(·~ amis rn~l .. f8ient. insistaient. et j'ai fini par plier c.,lJIJ ... leur" menaces ... \'olJà ~ Dans les fragments de langue 1ivré ... en pature a la curÎ(ISÎti- d~ .. lecteurs, il y a dialectalisme et archaïsme, il y a nou- \·eauté et universalité. Cette langue dont plusieurs particu- larité.s rem~ntent au. mo~en-âge. français, se rattache par certains traIts. certaInes Innovations, au monde que nous connaissons aujourd'hui. ~ous restons dans le concert des nations; notre langue est loin d'étre morte. Ce travail aura ~nalement pour but de ré~é]er, si c'est possible, à ceux qui levent le nez sur une certaIne sorte de langage comme à ceux qui n'en connaissent rien, qu'il y a là plus de vie, plus de jus que dans le jargon universitaire. Tout cela fait aussi partie de notre patrimoine et au moment où nous tentons de donner à notre coIJectivité une définition qui colle à la réalité, il devient justifiable de mettre ce lexique à la disposition de tout le monder.- Les mots qui y figurent sont écrits selon l'orthographe française. L'écriture phonétique était rendue impossible à cause des problèmes d'imprimerie, des trop nombreuses différences régionales, à cause, en définitive, d'une majorité de lecteurs phonétiquement illettrés, pour ainsi dire ... L'ALCOOL Ln \'it~, comn\(' on ln voit \'Î\'l'e chcz nous, lHIX qunt 1'(' coins du QUl\h(,l" lW l't:'SSl' dt' nous instl'uin' SUl' Cl' qu'il en coùte d'l--trl' C'HlHldil'ns-frnn~'nis. Notn' ('Xistt'llce trotlhli\c, lncnncée, rt'IllÎSl' tant dl' fois l'Il qUl'stion, l'(~ n'est cprtainement pas Il' Pérou, l'IH'Ort' qUl' Il' Pc.;rnu d'aujourd'hui ce n'est pas celui des ConquÎstndors. Engngt'z-\'ous, qu'on disait ù nos uncètres dl' Hretngn(', dp NOflHnndie, dt:' l'lle-de- France, du Poitou l~ng'ngez-vnus pour passer l'Atlnntiqlw: lil-has, c'est. la for~ tunt', ln \'ie fn l'Î le, les belles Indiennes, etc. Conune on sait nos nllt.'ètres on t frappé un noel,d! ' IVlais depuis le telnps, leurs descendants ont pris leur mal en pntience ~t ont trou\'é plus d'une oCl'usion d'en rire. L 'o('('usion qui se présente Illaintennnt. pnr ce triptyque cons8crè i\ ce qui est le plus êlninenllnent québécois pO~lr le nleilleur ('ollune pour le pire, est une forlne bien Spéciale du Inngage translnis pnr nos tiiellx: Spéciale parce que l(ln~telnp~ dénigrée. toujours cOIn battue, ou bien encore ré\'èl~ seulenlent à. ce que notre société conlptait de tJlus im- pie, de plus dèpra\·ê. de plus répugnant: spéciale en ce qu'elle est~ selon eertains, la p_ire luanifestation de la langue cana- dienne-française, ainsi que je rai dit dans nlon préalnbule. Le ('hoix de ra 1<.'001 COllllne prenlier volet de cette étude ,- "lU 'on doit surtout prendre à ln légère~ encore une fois - st'rnit tout à fait arbitraire s'il ne devait conduire tout doucement aux deux derniers chapitres. Il faut d'abord se délier la langue. Quand l'alcool aura décuplé en nous la jactance, la faronde. la jOMJtte, lorsque l'alcool ~Ol~S aura rendu le nfttureJ que des études arides ont chasse, Il. nous ~- ~,,-. plu~. . facilr de J'urer à notre . ' " tour. de sacrer, blasphen~er. .- den de- forniquer. d~ nous adonner ft tous les pêches capItauX, parler et d'en rire. Surtout! . d h roncitovens st L'on ,"oit tous les JOurs e nos r ers . - . qu.W déhattrE' ('tlntrt' l 'enlprl~ . d e l' ft 1('()(.li • on les~ dre VOlt se pa 1 clOl tn la (ra;', titub~r ~ur les trotto tr:. prPn . 1 e (.'\1puler à ~ut(llnobilt', descendre tOU.8 les .al'!t~ ~" ~II~l(~rdS de\'sllt gau("h~ ~t à droite. ~ conSUlllPr pfirtol~ end rEilli~, ~ t()U~ leurs m8nqueln~nts aux Itli~ de Dlelpl ft,_ lllt'ile n~ peut nl(lrtt)ndl'E' ~n prom ....s d •·U'1"08'" ,d'ft es tlfSl • évirlerllrnent lancer la première pierre. On serait tenté de broyer d li noir: le rnonde est triste. C'est slÎrenlent une excellente raison de noyer son chagrin, si chagrin il Y a. Toutes les occasions sont bonnes. On m'a souvent répété qu'il y avait du plaisir à se débarasser ainsi de l'arnert.ume. Je vous invite donc à me suivre dans une tournée des Grands Ducs québécois et des autres oiseaux de nuits autour de la dive-bouteille. Une fois n'est pas coutume et puis .. errare humanum est". C'est même parfaitement québécois de se tromper. Comme disaient nos petits génies latinistes de l'ancien cours classique: .. homo sumo humani nihil a Ille alienum puto". Aujourd'hui - in 'lino veritas - je trouve le latin des plus lumineux, je sens ces citations des pages roses du Petit Larousse remplie d'une grande sagesse. surtout parce qu'elles s'appliquent à mon cas. Pour l'heure, chers lecteurs plus ou moins hypocrites. comme le supposait une ardente éponge, un joyeux luron, beau de l'aire où il incarnait l'aigle, chers lecteurs saoûls de mes propos éclairés, vous cessez de pleurer dans vos verres tandis que je descends en grandes pompes de ma tour d'ivoire. J'y ai entendu une voix qui me pressait de sortir de mon cafard universitaire. de la pOUSSlereuse sécheresse des hautes sphères, de me joindre à vous. A boire, à boire ~ Qu'on apporte à fila table rennivrant nectar, l'hydromel. la cervoise t Qu'on fasse couler à flot l'eau de feu. à goi> l'eau d~ vie! Rapidement. je passe les généralités doctrinales. les traits sociaux de l'engeance québécoise qui gravite autour de \a maudite boisson. L'endroit où se déroulent nos libations. nos paquetances plutôt, est ordinairement le bar, la taverne, l~ pièce la plus sOlnbre. la plus crasseuse de l'hôtel local. ~ouvent alors on parle de club. Il arrive encore qu'on se rende. à l.a soUe de danse comme les Français vont au doncU1g~ Il arri\'e souvent qu'on arrête au bar-salon ou au ~,n.bar. Le club existe dans la plupart de nos campagne b s appelle SOuvent le P'tit Canot ou le Rapide Blanc. Le :uge. le cabaret de l'hôtel borgne où il \" a des top-less boi~nm~ un trou. parfois c'e;t un débit clandestin de -~un, un bl:_..J pic:l Pl . vous au b· WI(J ~. us ret'emIuent. on se d ~)nne ren d eZ- &8tro. au cafe. Le personnel se compose du barm,an ou de la bar-maid. des waiters, des waitresses (wétrisses), et des bouncers ces pièces d'hommes qu'on affuhle parfois du nom d'armoi~ res à glace. Les placiers 'sont facultatifs: leur service cmnn1e ceux de leurs con1parses, peuvent être d'un pri~ exhorbitant en terme de tips (pourboires). On n'est pas sorti du bois, mes bien chers frères! Conune il y a heaucoup de monde. trouver où s'asseoir n'est pas une n1ince affaire. Si on ne va. pas prendre. pl.ace à la b?r (.zinc, comptoir), on attend 'qu une table SOIt lIbre pour s aSSlre, s'assister pu' . b h Ç, • • IS on se hre une uc e. on se lalt une place, on s'approche un ?haise, on se fll:it a~sis. C?n est prê.t à hâler (ta cali) mai~ Il faut encore attIrer 1 attentIon du walter. Le temps est ve~u de commander. Les camarades, les chum.s. les mauvaIS cOlnpagnons de toutes les fêtes se consultent en comptant leurs sous. Qu'allons-nous prendre? Après bien des hésitations, on y va pour l'alcool. première étape de ce qui sera un mélange ahurisant. L'alcool se dit alcoât robine, p'tit boire, mais plus souvent de la boisson forte ou du fort. Au restaurant, on vous offrira suavement un breuvage. Refusez alors: vous avez pris plus d'un apéritif ailleurs. Si vous avez froid, on vous préparera une ponce. une ponje~ une ponche, un coup chaud. ~os grogs sont à base d'alcool. gin ou whisky, de H pain hiller H. Le jus est un générique. tout comme boisson, liquide, drink. Vous opérez.. peut-être un ala~bic dans un shf.lck loin des regards curieux. Sinon vous avez sûrement sous la main, dans le secret de votre retraite. du whisky de fabrication domes: tique. Ce wesky portera plusieurs noms selon la région ~'OU vous venez: baboche, bagosse, boucane, booze, poutm~, · fl,aca to une, goufre, moon 8 h "ne (ça se f al't ben tard le soir '}t) pis .l)en en bas de La Malbaie, d'assurer le barde ~Igne:~ie~ djim Robette (de ,Jim Robert?), corne-en-..cul, -t:~-Fierre rouge, p'tit blanc, celui du temps des Fetes. et Miquelon. d . ' f 't de whisky et e Ajoutons à cela le car"bou, melange 81 t le quatre- vin. du Saint-Georges plus souvent Qu'autremen 1 10 vingt-quatorze, le soixante-dix (70 degrés proof), la robine, à l'origine l'alcool de bois (rubbing alcohol) qu'on faisait passer à travers de, l~ mie de, I?a,in pour le rendre plus 0\1 moins potable et eVlter la cecIte, le remover. le bleu a laver, la cirage à chaussure. l'eau de Cologne. etc. Les assoiffés de la terre ne sont pas encore à court d'idées et -nous réservent bien des surprises. Il faut noter en passant que nos aimahles ~oncitoyens. du Québec s'adonn,ent de pré- férence à l'alcool Incolore, gIn. vodka (prononce volga) et ainsi de suite: ils boivent leur alcool en esprit. c'est-à-dire pur, ou hien ils le coupent, le baptisent de tout ce qu'on voudra. Depuis quelques années, il se boit ici quantité de bons vins d'Europe, de France le plus souvent, mais le vin, ou ce qu'on appelle ainsi, est connu depuis fort longtemps. Nos .. vins" du terroir sont faits d'une multitude de fruits, de plantes croissant· sous nos tropiques: pissenlit, salsepareille, cerises, gadelles, rhubarbe, carotte, riz, blé, trègle, betterave, bleuets et j'en passe. La preuve qu'en j'en passe, c'est que j'ai oublié le vin de raisin et de raisin sauvage. De même que le renom- mé vin de bibites. Bacchus me pardonne! Au fruit, au légume ou à la fleur choisie, on ajoutait une mixture faite de levure. d'autres fruits ou céréales. et d'une Jorte quantité de sucre. Il existe beaucoup de recettes dans chaque région mais on voit bieI1 que 'Texcellence des traditions vinicoles n'est pas de ce côté de l'Atlantique, il s'en faut de beaucoup. J'ai. goûté souvent à ces •. vins" de notre cru. On ne peut pas due qu'ils soient essentiellement mauvais. La chose la plu~ certaine est qu'ils augmentent l'appétit et qu'ils montent facIlement r ' a' 1a t~e t e. Il s ne sont pas legers , . malS leurs d~alltes tonifiantes ne sont pas négligeables pour autant. .Je ep ore surtout , me'· .. 'f" 1 . '11' ment ',. . saleux. q-u on ait sacn le e vlel ls~e- '" ba se··a ~ . ,qUdl S lmposaIt par la seule vertu du fruit ou léaume de es t' , 0 on é .. quan \tes extravagantes de sucre, de ce sucre dont d tf du reste 1es proprIetes gràceonnal '" c h"Imlques. .Je vous f ait . es ornlules. merci! En tout cas, le goût initial est 11 si bien noyé par une saturation de sucre qu'on en arrive mal il distinguer un vin de pissenlit d'un vin de rhubarbe. C'est bien dommage ~ Retenons en outre que la fermentation dépasse rarement trente ou quarante jours. . Nous nous rattrapons facilement par la bière. Chez nous. la bière remonte aux temps bénis de l'Intendant Talon. Sa fabrication, en fait. est immémoriale. Il parai t même que l'homme préhistorique en faisait usage, avec plus de modé- ration que les Canadiens-français cependant. Donc, ces derniers connaissent de longue date la préparation de la bière. Le moût comprend du seigle, du houblon, appelé tour à tour omnon, omlon (corn me .. hom me long"), de levure (galette à cuire, lis, yis kéke pour yeast cake) parfois remplacée par un ferment de patate. Pour la bière comme pour le vin, n'oublions pas l'eau, l'eau nécessaire à toute vie mais point du tout nécessaire s'il ne s'agit que d'étancher sa soif. Enfin, pour compléter le tout, nos brasseurs ruraux ajoutaient du sucre ou de la mélasse, parfois du blé. Chacun peut maintenant y aller de sa propre cuvée en suivant les préceptes d'usage: et tout de suite après, un message de nos corn rnandi taires ... La bière est de toutes les joies et de toutes les tristesses, de toutes les parties et de tous les chagrins d'amour, de toutes les élections et de tous les enterrements, partout et toujours, dans tou~ les siècles... O~ arr~se la fleur. de lis avec de la bière, on prend les bouteIlles vIdes pour faIre des cocktails-Molotov on en baptise les enfants. comme les navires, on en asperge, . la foule grandIssante des f'd' l 'la 1 e es a O'rand-messe. on en met dans les réservoirs de n~s auto~~i biles on en pisse on en bave. on n'en a plus, nlalS quan 1 Il 'v ~n a plus il ~ en a encore! Notre bière est si bonne q~~ le~ Américains n~us l'envient: ils veulent ,même, acheter n !' .brasseries. Au ciel, au ciel. au ciel. j'irai la bOIre un Jour ê~e mot La biére se vend à la bouteille ou en dralt· Le ~ Prions. recouvre ce que l'Angleterre nomme beer, ale, stou . choeur ~ · b' Tous en . P rion~.... prions pour que la b lere. Blsse... d de lui pA~er 1 deman e . -r Occasionnellement. un de vos anllS vous son tour. ce ne;, une broue. C'est de bonne guerre. A ,cha:~ enfants perd u-. pas le Illien. je ne SUIS pas le pere ~ 12 Chevaliers de la Tahle ronde, allons hoire ... C'est ainsi que la gaieté monte en ces lieux enfumés. Les ténors s'éclaircis- sent la voix, on accorde les violons. des choeurs d'Anges, d'Archanges, de Chérubins, de Séraphins. de Trônes et de -Dominations embouchent les trompettes, engueulent les au- tres, égratignent les harpes, nous déchirent l'âme avec la musique subli me de l'Eglise triomphante, l'Eglise triomphan- te qui me compte parmi ses élus les plus insignes. C'est un tohubohu indescriptible. Les Canadiens-français le décrivent tout-de-même avec force mots (audacieux tour de force!): c'est _ un charivari, une chasse-galerie, une foire, une fringue, un carnage, un ravaud, un carillon, un tapage épouvantable, un bardas, un bardi-bardas, un~ sauterie, un party, une noce, une bamboche. un ca8se-tête, un fouilli, une saoûlerie; chacun place son grain de sel et on ne s'entend plus parler. En vérité, ça 8wigne. il y a de la vie, on est dans le vent, on est ben à la mode, on n'est pas barré à quarante, ou n'est pas cheap... Je continue quand même d'ergoter, de peine et de mlsere, au miÜeu du beer-party. Mon copain Nialsigue me regarde d'un oeil comminatoire, me corrige: une soirée de biérophi- les. Précédés ét suivis par plusieurs, nous fondons une association de biérophiles et nous cherchons un patron, une mascotte, un biérophile connu: de grands noms surgissent mais je refuse de faire des personnalités dans ces pages. Je n'ai jamais dévoilé, quant à moi. les noms des ministres et des dieux qui se soûlent. Nialsigue est incorrigible. Dans l'allégresse générale, l'empêcheur de danser en rond insiste pour parler de gram- ~aire et de sy?~xe. Il n'y a rien à faire, il veut parler en ~~.8 dau mepns de la couleur locale. A toi Nialsigue: viu01Cà onc. un de ces phénomènes curieux relevé dans la un: ~ Quebec et ailleurs: à la taverne, vous commandez vous ,~ pour une bouteille et si le garçon vous connait. dratt ~~~~es pas ?bligé de spécifier la marque. Pour de la connne .ler~, :n fut), vous demandez un bière ou KA draft. Je al entendu dans la région. D'autres phénomènes 13 de la langue: vous allez à la Commission (des Liqueurs), notre Société des Alcools du Québec, Régie des Alcools, il y a peu encore. Pour obtenir une bouteille de gin De K uyper, vous demandez des épaules carrées. Enfin, à la Hégie, vous savez tout-à-coup ce que signifie l'expression "se poigner le culH ••• " Les contenants et unités de mesure. Ils sont nombreux et désignés de plusieurs façons. Une shot ne dépasse pas la quantité liquide d'une bouteille. Le même mot s'emploie pour une blague, une joke, une craque, un refion. Ensuite la tasse, le verre, le tombleur, le gobelet, la chope, le pot: le bock, le mogue (ang.: mug), le flasque ou fiasque la fiole, le flacon, le {iacon, la bouteille, la grosse et la petite la pinte, le gallon, le tonneau, le baril, la caisse, la cruche: Il y a des dix onces (en réalité des treize onces), des vingt-six et des quarante onces. ~uand la ta ble est pleine de verres et de bo~teilles vides, on invite le waiter à ramasser les morts pour faire de la place à d'autres consommations . •Je profite d'un autre message publicitaire pour glisser un mot au sujet de la cigarette, du fumage. Le tabac fait en effet partie de toute saoûlerie. On dirait que tabac et alcool sont inséparables; un homme qui boit fume deux fois plus. Ici. je ne veux pas parler de la pipe; pour l'ensemble de la société, à l'exeption des personnes qui ont plus de soixante ans, la pipe est marginale. Je ne parle pas non plus de ce que Nialsigue appelle dédaigneusement les tabacs pervers, les- quels ont pour nom pot, mari, hash, gold, etc. Dans I~St ° lames Pluto estrades d 'u~e encelnt~ sportIve" on crIe ce,s rec ° 0 0 , Où que les habItuelles plnottes, cremes glacees, hque,u~s. de est-ce qu'on va? J'entends tel et tel vanter les mentes uena y RObb le Sag son stock favori, le Murray Bay B 1ue ,1 on, ~ 1 t Notre Special Crop, le Saint-Gédéon Gold; c est afdo. an ·es Par ° 'd ° fI ences lvers . langue est en effet soumIse a es ln u t dépassée. A ° Il t ' les temps qUI courent, e e est en ravoe , e sans e re d'une soU S- pour ce qui nous occupe, par le patOIS nouvea~labes et ses culture venue d'ailleurs avec tous ses monosy lus normal ° u'il est P salamalecs. Beaucoup crOIent encore q 14 et plus amusant d'être Quéhécois pure-laine, usagers de notre helle langue hâtarde. De là à la légitimer, il n'y a qu'un pas. ,Je parle seulement des rouleuses, deR poloques, des zigou- nes, des taponneuses, des royales-taponneuses, des clous de cercueil et des faites. ,Je parle aussi des pouffes, des pieux pour les allumettes de hois. ,Je parle encore des batte-feu, des use-pouce, des layteurs, des allumeurs, des flaubettes pour le hriquet. du cancer pour le cancer puisqu'il faut l'appeler par son nom. Maintenant, je ne sais plus ou je voulais en venir, je me suis aventuré SUl' des terrains glissants. Pend?nt. que l'ivress~ s'installe dans nos ~sprits fumeux, nous emaIllons nos dIscours de sacres, de Jurons, de loufoques références au sexe, nous faisons des grands sparages, nous nous débrageons, nous nous éjarrons, nous donnons dans la couleur locale. Où voulais-je en venir? .. Nous avons perdu le fil. Nous sommes un peu ivres. nous sommes sonnés, réchauffés, partis, en fête, en (orme, nous Bommes fringuants, joyeux, gais, gaillards, chauds, chau- dets, chaudasses, chautasses, giddy, frippés, émèchés, pompettes. En somme, on a du plaisir, du (onne, de l'agré- ment, on est guéme (ang.: game). ,Je note au passage que les Québécois qui cassent leurs boutons. qui ne sont plus Lacordaire, les Québécoises qui ne sont plus Jeanne d'Arc, aiment visiter plusieurs établissements à l'occasion d'une cuite. La tournée des Grands Ducs s'arrête quand on s'affale sous une table à la ennième station du Chemin de la Croix. f Nous savons conjuguer le verbe trinquer sous toutes ses ormes. Nous en connaissons aussi les svnonvmes: tinquer (to ta nk) h - - ,syp onner, se paqueter la fraise, lever le coude, pre nd re une c °t (ri Ul e, un coup, une baloune, une brosse, une ~:e,. une tasse, une p 'tite goutte. p vl~er une brosse, une balouneo arhr pour 1 1 0 • baloune. a g Olre, partr,r sur la brosse, sur une Etre sur 1 b On a rosse, sur la baloune. notera hi l sOrnètre. ' c, que e mot baloune désigne aussi l'i\'re~- 15 Se rincer le dalot, la luette. S'en mettre derrière la cravate. Mouiller ça, se mouiller les pieds, se mouiller le canayen, nocer, foirer. Caler une bière signifie la boire très rapidement. Ingestion abusive de boisson alcoolique: on parle alors de boire, robiner, fêter, nocer, bambocher, foirer, galvauder téter, se payer la traite. C'est du moins ce qu'on dit de vou~ dans les milieux sages. chez les gens sobres et chez ceux qui se cachent pour boire. On le dit tout autant si vous vous enivrez de façon régulière ou occasionnelle. Il vaut donc mieux que ce soit de façon régulière. Allez-y carrément! Si l'une de ces expressions vous surprend, c'est qu'elle n'existe pas dans votre patelin ou qu'elle y a un sens différent. Si vous sentez la moutarde vous monter au nez, sachez au moins pourquoi. Et si vous voulez intenter un procès pour "libelle diffamatoire", vous avez plus de chance de gagner votre point en connaissant toutes les subtilités de ce langage. Il y a en effet une gradation que l'on ne doit pas ignorer et qui peut sans doute varier selon les régions. Je ne m'attarde pas sur le bon usage qu'on peut en faire: simplement je vous donne, comme exercice stylistique, à composer des phrases, hic, avec ces mots et expressions en y glissant si possible des noms d'hommes politiques, de prêtres, de célébrités, d'agents de police, de parents, d'écoliers, de camarades. Apprenez toutefois que je n'en porte pas la responsabilité. . Le temps passe, la veillée avance et voilà que vous avez les pieds ronds, vous vous levez pour aller voir le Lieute- nant-gouverneur, parce que vous avez une vieille envie. de pisser, et voilà que vous chambranlez (tituber-) , vous trlCo~ lez vous zigzagez, vous gambettez, vous commencez. ~ fo~etter comme on dit à l'Ile-aux-Grues. Si l'on vous VOlt da ns cet état , on vous crie en riant qu'il .d y a de la houle, quree, . S yez assu ç a brasse que vous n'avez plus le ple marln. 0 , ï ' . Ath d paquete, saoU, alors, Monsieur, hIC, que vous e es c au , me un oeuf, P lein, rond gommé, paf. Vous êtes rond com .-te une , Al n pape com" .. plein comme un oeuf, saou comme u , botte. 16 Vous avez les yeux égarouillés, dans la graisse de bines. Vous sentez la tonne, le fond de tonne, la robine, le petit canard à la patte cassée. Vous avez les orteils en anses de cruche. Vous êtes tellement gris qu'on craint de vous allumer la cigarette qui vous pend aux lèvres: une explosion pourrait s'en suivre. Vous avalez de travers: vous vous étouffez, vous vous étranglez, vous prenez le mauvais trou, le trou du dimanche, vous vous eRgotez. Bref, vous buvez comme un trou, de la même façon que vous fumez, si vous me passez l'expression. Vous buvez comme une éponge, comme un cochon, sauf votre respect. Vous vous dérangez, vous vous écartillez, révérence parler. Vous aimez la bouteille, la p'tite goutte. Alors, mon bon ami, vous êtes un soûlon, un soûlaud, un ivrogne, un alcoolique, un gros buveur, une éponge, un robineux, un trimp, un bomme (bum), un kiouke, un fêtard, un pilier de taverne, un gibier de potence, de la mauvaise graine, un pas de génie, un sans-de88ein, un déluré, un me niq ue, un menique à jigon, iin voyou, un 8ans allure et bien d'autres choses encore que je dirais si vous n'étiez pas incontinent fâché, choqué, en beau maudit. Mais c'est que vous donnez le mauvais exemple à nos enfants. Là je me fâche à mon tour. Ce n'est plus catholique. Vous avez commencé par boire une bitte et ça finit mal. Votre propre famille pâtit; vous avez flambé votre chèque d'assistance sociale, votre chômage, et vous voudriez en~o:e que l'établissement vous mette Bur la glace (faire credIt) et vous poussez l'effronterie jusqu'à proposer de faire un chèque mais tout le monde sait que ce serait un chèque df rubber (sans fonds). Insondable lâcheté des hommes, c ~me Nialsigue. Ce qui lui vaut une claque sur un oeil, hic ... la ans compter que vous avez mal au bloc, au chignon, à d. tomate, ~ntre les deux oreilles, aùx cheveux, pour ne pas u1re aux reIns et au foie et que vous vous préparez à subir n sombre lendemain de la veille lo~sque vous dégriserez, 17 désoûlerez, relèverez de votre brosse. En attendant. cuvez donc votre vin! Sans compter. excusez-moi ~i je vous fnit un brin de Illorale, sen compter que VOIlS avez nlal au coeur, que vous êtes pas bien, que vous avez drôlement chaud, que vous êtes magané. Sans compter que vous pourriez bientôt vômir, être malade, restitu.er, renvoyer, dégobiller, dégueuler, vêler faire u.n L'eau, kâ.ler l'orignal, pleumer votre renard. ' Sans cOlnpter que vous risquez de tomber, de débouler débarquer, chirer, fouiller, slèder (to slide), slayer (mëm~ verbe anglais), glisser, \'OUS risquez de vous effoirer. de vous éjarrer, de vous écraser par terre, de vous applatir par terre, d'embrasser le plan.cher, de culbuter, dégringo- kr~ de prendre une fouille, une chire, une débarque, un plongeon., une culbute, vous risquez de vous déjouquer. Vous risquez que le plancher vous remonte dans la face. \'ous risquez de vous enfarger el de vous cogner, de vous poquer, de l'OUS frapper, de vous assommer, Heureusement. hic, le som Ineil voos gagne. VOU$ caillez, vous cantez, vous cognez des clous ou bien des piquets. Voua avez le fixe. Apparemment d'autres sont tombés dans les bleus. Au moment où vous vous laissez aller dans les bra~ de Bacchus. conlme \'OUS glisser lentenlent sous la table. un peu à la façon de l''' enlisement" de Vict~r H lIgo, des cr~s s'élèvent qui dissipent aussitôt le concert celeste des envoyes de l'Eglise triomphante. lTne bagarre. c'était inévit?~le. Comme on ra souvent vu par le passé. elle tire son .orIgme des vantardises de certains CGnSOrnnlsteurs ...•Je bo!~ .p~~l~ que t(le'., ~on - . .. tu m'as pas . \'u l'autre jour quand J RI ~ ~ . ' .• ' fi' ete rnaJade. - Moé. j'en ai priS deux caisses piS J 81 P s nlalade. T'es rien qu'une petite nature, .. " . . f ' · ' t Jrner tous les re~tlrds Du coup. les Invectives ont se 0\ fournir dt' " t vers les 1)e II IJ!eran s. PI c u" pnrsonnf' ".. . pour 111(\ 1 . . ,dt' ~er\'ir. ..e~ ue Je vl~n~ 1 Ir'. nù (lll 1.' belle ~s expressions comme celles ,4~ . pr(lum ni ~ 1 rires se sont 8rrété~. Donc, nprrs ('es. 'f~ tu porte~ Il mesuré la capacité des rstonllH.'S respectl ,., 11 boisson ou tu la portes pas, on tarde de mesurer ses muscles. on passe aux insultes vraiment méchantes. on se dit des bêtises. .. T'es pas capable de battre un oeuf... ,. On se bave, on se relance, on se parle dans la face . ...Je vas te prendre une mordure dans le cou pis je vas aller te manger dehors... " Les waiters accourent. même ceux qui ont terminé leur shi't. 'Certains clients, dont ~ialsigue, sortent furtivement. Les autres ont payé et en veulent pour leur argent. Ils pourront dire demain, ceux-là. qu'ils ont eu un vrai tdime (ang.: time). un vrai bal à l'huile. La bataille en règle. la chicane, la chamaille. On se chamaille certes. on se tiraille avec entrain. on se tapoche, on se colette, on se coletaille, on se chicane. on se saute dans la face, on se bat, on se lutte, on se bouque, on se fesse, on se varge, on se cogne, on se tombe dessus. et puis le premier qui dit le contraire va en, manger une maudite. On se tire, on se darde, on se garroche les uns SUT les autres, on se rabat les oreilles, le caquet. de la même façon qu'on se fait couper le siflette, on asseoit quelqu'un, on lê plante, on lui serre les ouies, le passage des bines, on le noque tto knock~. C'est la mêlée. ~ou~ déclinons ensemble le verbe .. être sur la liste noire H puisque demain nous serons barrés de ces lieux. Enjambant les chaises renvers~es, les bouteilles cassées, les blessé:;. nous allons finir ça dehors: pour ceux qui restent, c'est le LASTCALL ... 19 SACRES ET JURONS ALT PAYS DlT QUEBEC Ce qui suit a été conçu et réalisé en un sombre lendemain ck la veille. ,Je n'ai plus le hoquet mais ma main tremble devant l'ampleur de la tâche. ,Je ne vais pas chier 8ur le baccul. ,Je ne suis pas un pia.eux que diable: Alors revenons au sérieux. Le sérieux me va à ravir. Mon attachant person- nage sait bien être ravissant quand il est sérieux. je vous en passe mes Hapiers, vous allez les lire de nouveau. Mais revenons à nos moutons et que ça saute ! Le présent chapitre ne représente qu'une esquisse du phénomène. Beaucoup de choses resteront à être dites. Avis à mes disciples! ,Je ne serai donc jamais capable d'être sérieux. Beaucoup de choses resteront a être dites. l'histo- rique par exemple, l'évolution. Le lexique lui-même est loin d'être complet et le découpage est susceptible de change- ments. Pour éviter des querelles inutiles. je tiens à faire une mise au point. Il sera bien sür question des sacres et des blasphèmes, des jurons, mais aussi de tout ce qui sert à exprimer, à appuyer un sentiment. à souligner une idée. .Je serai donc amené à parler de nos exclamations et interjec- tions les plus courantes. de nos expressions les plus cava- lières pour envoyer promener quelqu'un. A cause de la nouveauté relative de mes propos. des cadres très larges s'imposaient. ( ~~::\ER:\LIT~~S 1- Dès le départ. il convient de dire que le nombre de sacre~ et de jurons qu~bécois dépasse largement les quelque5- centalnes de mots que l'on trouvera ici. Il est plus que probable cependant qu 'on pourra dès maintenant avoir un bon aperçu des principales exclamations emplovées dans notre pay~. Ca se dit tout seul! - il En v ftfaitci ce nombre " po urral"t .e~ t re m.u 1tlp . l"le. a. l··nfi l l~l. tant rn~iier 1'.e C~~tlons. spont8nees~ SUlvant 1 occupation. le ment '0 éducation, l'lmagination, voire lïnspiration du mCl- Qui n~ n ne peut certes pas rendre compte de ce5 creat\.l)n:, retom~~nt ~as toutes destinées à faire fortune f't qui peuvent r rapidement dans l'oubli. 21 2- Il faut aussi voir Que chaque terme employé peut subir diverses transformations. Outre les vnriat ionH phonétiques volontaires ou historiques. il y a celles qui concernent l'entourage immédiat. A peu près dans chaque cas, on peut faire précéder le sucre ou le juron d'un mot aussi sonore que maudit, sacré, d'un adjectif plus ou moins approprié, parfois extravagant. Les blasphêll1es, conlme l'entend l'Eglise chré- tienne. sont très fréquents. On serait tenté de conclure que les Canadiens-français sont suicidaires jusque dans la morale traditionnelle! Aussi. bien peu seront. sauvés! 3- Il Y a plusieurs autres sortes de transformation. D'abord une exclamation. le substantif qui sert de juron ou de sacre peut ètre apprêté à toutes les formes syntAxiques. adverbe. adjectif et surtout verbe. De Chri.st on a crialer ou cnster: de kmice (calice) on a kâlicer. de baptême, baptêmer. à ne pas confondre avec baptiser. et ainsi de suite jusqu'à des trouvailles comme déBaintciboiriser. Le sacre trOU\'e son elnploi comme adverbe: il peut aussi jouer le role d'un comparatif ou d'un superlatif. Les Québécois ~nl plus sou\'ent en beau calvaire Qu'en beau maudit. qu'en colère ! 4- Les assemblages ou télescopages de Illots deviennent vite des tours de force très prisés. Les moins im8~in8tifs se cont.entent de répéter deux ou trois fois le nlème mot: bongyeu de bongyeu de bongyeu. Pour les acrobates du genre, l'énoncé d'un sentiment quelconque par la voie du juron riSQue de ne jamais finir. 5- JI n'existe pas de véritable étude exhaustive. de ce phénomène, à ma connaissance. Ce q~e j'avance n~ dOit donc pas faire figure de dogme. Ce sont d abord les bucher~ns et les charretiers qui se sont mérités la pluA haute consldélra. . . 1" , 8 vu dans es tion dans ce domaIne. cela est certoln. ~ on lei chantiers forestiers d'authentiques concours .de ~a~~s'ndt's ou tel renchérissait jusqu'à l'absurde. Plu81eurH eg~Jèhrt . . ns de la ce sont inspirées de ce 18, cert8111~·S verslO Cet' rédt!' Chasse-Galerie (canot volant) entre autreR c~~s~~. ~'est pour doivent faire nai tre le remords, la culp8blht~. (; 22 cette raison qu'une punition intervenait. Tel grand sacreur recevait un jour un arbre sur le dos. Un autre bûcheron connu pour ses blasphêmes périssait dans le froid et la tempête. Chaque région fournit ses exemples de cette fatalité. de ce sortilège entourant les sacreurs. Pour expliquer le phénomène, on a Rouvent recours a l'omniprésence traditionnelle de la religion catholique. Il est indubitable que l'influence de l'Eglise fut très forte, surtout après la Conquête. Cette influence touche la vie de tous les jours, l'éducation, la toponymie. l'a~throponymie. Nos racines puisent abondamment dans des terres noyées d'eau bénite et de larmes pieuses, sarclées d'interdits de toutes sortes. Mais cette dépendance ne suffit pas à tout expliquer. D'autres pays que le nôtre ont aussi supporté le poids temporel et spirituel de la religion chrétienne et on n'y retrouve pas forcément de sacres. Pour bien voir les origines de la plus fâcheuse caractéristique de notre langue, - ceci dit d'une façon savantissime ou savantasse il faut tenir compte de l'exploitation forestière. Les chantiers, ou ce qu'on appelle ainsi chez nous, ont connu leur premier grand développement dans \a premier€' moitié du XIXème siècle. C'est l'époque où \' Angleterre se tourne tésoluement vers ses colonies d'Amérique du ~ord pour son approvisionnement en bois, en bois de construction surtout. Cela va. continuer. au gré des fluctuations éconf,mi- ques, pendant plus d'un siècle. Aujourd'hui, l'exploitation de la forêt est surtout orientée vers \a fabrication du papier. Or, il faut avoir entendu des témoignages de vieux bùche- rons, j'en ai recueillis par centaines. pour avoir une idée de . ce qu'était la vie dans les chantiers. il v 8 trente cinquante ou. quatre,vingt ans. Vie difficile par ia somme' de travail ~Xl~ée. par I~s salaires insuffisants, par la nourriture 1 ~~~ u8te • par risolement. la séparation de la famille. \~ie l lCl e par l'exploitation d'une main-d'oeu\'fe à hon marchè au profit du l ' r coup d b " co O~Ul lsme. du capitalisme anglo-~nxnn JWau- connu eq ons habl~Qnt8 de nos canlpa~es n'auront finalen1ent Pour ue cette torme d 'exploitat ion tnai~ ..'e ~era ~\\tt l:o'àn t que ~errnent l(»~ prernières ~rHin~~ de rahen~ti()n. p'Hlf 23 que' passe dans notre langue un flot de mots anglais; ce sera sans doute suffisant pour qu'il se fasse un transfert et qu'on cherche ailleurs à se décharger d'une grande misère morale et matérielle. Le bouc émissaire a été secrètement et inconsciemment désigné: la religion. Supposons un moment que l'homme revienne au foyer après une absence de cinq ou six mois et qu'il retrouve sa femme troublée par la prochaine visite au confessionnal. Supposons qu'il sente, dans la rudesse de son âm:, que le couple,.est mainten~nt formé de sa femme et du cure. Supposons n Importe quOI! Certes, les préceptes reli- gieux pesaient bien lourd en regard du repos du guerrier Bien sûr~ tout cela est théorique, mais on est forcé d'admet~ tre- qu'il dût y avoir une vague prise de conscience, collec- tÏ\..~ment, que -les choses n'étaient pas ce qu'elles auraient pu etre. Selon certains témoignages écrits, il semble qu'on ne sacrait pas au début de la colonie. Puis, à partir d'un moment donné, il y eut des mandements d'évêques, il y eut des sermons de curés, il y eut des condamnations à tours de bras. Rien n'y fit. Le sacre, en effet, n'est plus réservé aux seules classes sociales pauvres ou défavorisées, ce n'est plus seulement rapanage des gars de chantier. Depuis environ une génération. beaucoup d'étudiants, d'universitaires, de profes- sionnels, d 'hommes politiques sacrent et jurent comme des charretiers. A titre expérimental, on peut toujours se donner un coup de marteau sur un pouce, pour voir. Rien qu'à voir, on voit ben ... On voit bien en tout cas que la "légitimation" du phénomène coincide avec' son extention géograp~~q~e et sa conquête d'à peu près toutes les couches ?e .Ia ~octe.te. ~n note que le premier pas d'une éventuelle assl~llatlOn ImgUls- tique de plusieurs immigrants, des Irlandais par exemple; est le sacre. Ceux qui sont enc~ins à I?oraliser ,?ur ~O~!n~s sur rien Il 'ont pas à s'en faire pUisque bien peu d Imm g choisissent d'apprendre le français ou le joual. . 1 plupart 6- Peut-être à cause des culpabilités resseny~s, :ariations des transformations de nos sacres équivalent ~t escomme des , '1 . terpre er phonétiques conscientes. De 1a a es ln E mple: tabar- restrictions mentales, il n'y a qu'un pas. xe 24 nacle (tabernacle, variante archaique et dialectale de a pour è) a peu changé quand il se dit ta bernache mais on s'est exorci- sé, du moins on peut le croire. Ces transformations sont donc volontaires. D'autres sont explicables par la seule phonétique historique et sont consécutives, dans une large mesure, à la très forte accentuation des sacres et jurons, quelle que soit leur position dans la chai ne parlée. 7- D'autre part, on .peut remonter encore à certaines origi- nes lointaines du phénomène par ces invocations qui ont peu à peu perdu toute signification, toute valeur imploratrice.Bonté divine, bonté, Seigneur, bonne Sainte Vierge, bonne Viarge, bonne Sainte Anne, mon Dieu, mon doux Jésus, Sainte Mère de Dieu, etc. Une multitude d'autres saints et saintes peuvent servir à ces fins. Je n'en nomme que trois: Saint Joseph, Sainte Appoline, Saint Jude. L'emploi de leurs noms ne fait pas encourir les foudres célestes et on est relativement protégé. 8- Mais pour ce qui est de fulminer ou de se perdre en imprécations, la sainteté nous sert bien puisqu'elle auréole dans notre bouche des choses neutres, à peu près insignifian- _tes en soi. La polissonnerie, l'obscénité même transpirent sous les saintes morues, les saints fumiers, la sacrée viande, la pelotte sacrée, les saints culs, saintes gidounes, etc. 9- Les Canadiens-français, de tout âge et de tout rang, sacrent, jurent pour la joie comme pour la colère, par l'alcool et la frustration, envers et contre tous. sans gêne. sans pudeur; ce sont de drôles de Français d'Amérique. Quelques-unes de leurs obsessions vont se manifester à travers le lexique qui va suivre et qui serait déjà à recom- mencer. Aux quelques expressions citées plus haut, ajoutons celles qui nous nlontent spontanément aux lèvres. A 90 1 ( ell~s sont de nloi; je les ai apprises dans Charlevoix où je ~u~s né ou bien encore à Québec où je vis. Certaines m'ont ete fournies par des amis. Nous tenons à les en remercier. et coetera! 25 PETIT LEXIQlJE A L'USAGE DES ENFANTS ET DES GRANDES PERSONNES ou un langage dans un langage A- Les principaux sacres. Baptême, kâlice (calice), Calvaire, Christ, crucifix, ci- boire, saint-ciboire, étole, eucharistie, extrême-onction hostie, Jésus-Christ, ostensoir, saint-chrême, Saint-E8~ prit, Esprit, Goddam, ta barnac le, sacrement, sacrement des fesses, Viarge. B- Sacres déformés. (ou enrichis d'une façon ou de l'autre) Baptême ... batince, batèche, batéje, et toutes les variantes régionales. kâlice ... Mlife, kâlasse, kâlique, kâliboére, kâline, kâline de bines. Calvaire ... calvince, calvase, calvette (ang.: culvert pour poncea u. drain) Christ... crif, clisse, clif, crime, crème, Christophe, Christine, Christie, crystal, Christ en fer-blanc. Ciboire... ciboire électrique, sibole, saint sibole, saint cibognac, saint sicroche. Eucharistie ... eucharesse, caresse. Hostie ... astie, stie, hostie fi, hostie toastée, hostie sale, ostination. J'us .Jésus, .Jésus-Christ. .. Jésome, Jésus de Prague, ~rier de plâtre, Jésus de poils, Petit Jésus. II ne ~a II t pas oU que certains sacres se prononcent aussi à l'anglalse .. h tabar. Tabarnacle ... tabarnache, tabarnique, tabarnl c /' à deux nouche, tabarsac, tabarouette, taboire, tabarnac e étages, taboi te, barnaque, Barnabée, Barabbas. Viarge ... viargenie, Vargenie. 26 C- ,Jurons littéraires et sacres relevés. Deuxième enfant de la Vierge Un char de Christs, quatre par banc Sapristi Saperlipopette Sacre bleu D- Variations phonétiques de jurons anciens. Bongieu (Bon Dieu), gieu, vingieu ou vaingieu (vain Dieu ou vingt dieux?) torgieu (tort-Dieu?) D'un point de vue phonétique, ces mots sont tout-à-fait normaux, dans la sphère gallo-romane s'entend. Cela est d'autant plus vrai que ces jurons, déformés seulement par rapport à la norme du français actueL langue imposée aux patois circonvoisins et périphériques par l'administration de Paris à mesure que s'unifiait la France. que nos jurons. dis-je, ont été sentis comme incriminants à la face de l'Eternel. La preuve en est qu'on s'est dépèché de leur adjoindre des dérivés dans une tentative naÎve de camouflage. C'est ainsi que bongie14 bonyeu devient bonyenne, bonyous- se, bonjour, etc. Vaingie14 vainyeu devient vain-yienne; torgieu, toryeu devient tornon, torvÏ8, torbinouche. Il existe aussi au Québec une variante de l'ancien juron français mordieu, morgué, sous la forme de mardi, forme qu'on peut confondre avec celle du jour de la semaine ainsi nommé. (le cas de pardi) E- Protestation de foi. surprise. Ma (oi, m.a (oi d'honneur, ma foi de Dieu. Foi est souvent prononcé (oé, chez nous, mais seulement quand il s'agit d'une protestation (de n'importe quoi). Mon oeil, mon cul, ma P«r(pole, oh bien (prononcé 0 ben), c'est pire, cette affaire rononcést,,.çç,) 'do ,. U,lI e re . tu m 1.8 pas (tu m en dIras tant). F- -lurons P l ' , '. CeUx-l' 0pu anses par les lIvres. la radio, la télévision. d'en-hau~" Vltnnent ,surtout des .. Belles Histoires de~ pays actuelles . d ~ur freq~ence dans la bouche des générations ne olt pas faIre oublier qu'ils existaient auparavant. 27 QU J~ .-",t pOUT la ptupar1 ant~ a œu~ q'u~ ont ('~ ~ ~n_~ Q'lj ~ trnJ~Jieont. r"Jnq kae: ~J1ec. H ic;rtnjr'e~_ rlf] J"Pt)"t'V\? )e.s ~'J!,·ant~ ~. elNnL .. ~tJph;m P'J ..Jd~r . . . . . . . 1tIIi1Îr••• !~le ... j~ La""ran(~ .-r.",..ckL .. TIlW.dore Bouc hrm ne-a u &.. ~e..... Je P~re ,Jt)zaphat cltoco., ... la FouÎne "'"'7 . ."... Je nota üoe LP-potirnn 1>8"" d '8ut~1! ~np.,., Mver 1IÛtfttIL •• le Survenant "............ le Pè~ f;«iÉ-Cm ( .. Cam i Ile Plouffe. torfwwle ••. Onézime (Le Bulletin des A«riculteurR. l'ftlJe~ Et rU" pourraÎt continu~r lon«temps la liste si . . c~ plu" preMsnte-. ne nou~ en d 1,,~u8daient ... () . Sexualité et p.r.-·RIP:luaJit~. rfttt~ diviMion dfl mon tr8\'3il 8e paRtie de rommtntai.... Pour CPUJ( Qui ~ peuvf>nt !oOlJuffrir une tttl~ omi.ion lia vic;,Jux, 1(iI~ vo~ur~ ~t J~~ int,fllleoC"t~ls. il y . . . troi-i.. . (~h.pitre. 11 me tarde d 'sillpurlol dft leos y c()ndui~. ptdo". (,.tte) ... ,. ., eul, 'NHI • '.e•. Peteu, caL . .,.eUt ("aL tJarrW,.. (.,....,.), ,...... capoU, ".;1. .."., "... • cid IIIOÜU ql&Gl1. ,...,.., . .~._" "'.de J avortOl&. ".,...., "..,."u.. hrfW. ".,., • tw.. ~ • crûIt- (Alli·: crank, manivelle). /will. fade )lM. , . . . . . , . . eIIt. etc. Ces dftmien juron• •n,lais ou am*nca- aemblent très ~œnts • pJusieun; il. datera"'r. cMz· . . . de l'importation d'un~ ~s·("ultun, iIOU~cul&UN qui fvf "occ.sion pour nos voisins du sud de jetH leur JOUI*. • .,.r da"s les br':D,eards lift~istiques si je. ~ -- . . - : t.ft'. Ces elpreSSIOns. en Cal~ IOnt aU&ll .,-..i.Uet que. . Eta(l\~Unis.. mais on ne les empJoyait q~'. la ('UftIW 011 il Mj circonst.ances an8Iogu~. ..Je ~s al. ttltendues ptJIIf ., prt'm~re (ois à La Malbaie, il y a quan~ ans, f.iMi. partie du corps de cad~t.s. F~. ~ %-J. viendra':;" d'une ••pr••ion r..ee de la ,ncJa ... louad - ' el ,.,... 101 kDowIedIe. PraDel la P"~ière ~~ de eb8que .....! pIin pu onM aprèl'" aVOIr addltlODDées. On verra 21 H- Mat~~s r~'a"~, ~hm,n .. t,"nR. P4~ q~ nou~ rnnnon~ un ptaHP'" d' 'Inn ..ant-. ",."'''' ft· .'Y"JIIO~ ",m8i~ parl~ d. ~!l. ~nt' f~H.·~ti~ .;' .. 1 "" ~. p;" ttl.l,.... ~ C~nitd,en~-fr~n'·lti!'ll nfl ~ al~".nt pe.!f pt'ur Pt.w.. W,.., ~ca t(1h'J1fl ......... ......... ,...,... cro'" • . "...t. n-ot. . . . t". .... cnflW. ~Iw'" 'An •. ·~hit', (MM •• ,.. co<-~,... ".,..... . . . .. ".... itP"tNU,. c"ï.ri•. ,....r1W • tt"'", {prunon."@! . . . " ...~ .. -~D'un. rhn~ llu'nn n@ v\\\t PM'" !lMlUvflnt, un dit qu·.u. ~t raft NM'" • le ,,",rd. ... PfII" J- Le juron dt- loin l@ plus r~pttnd" muauUr Mauc:ht ~C()Uvre ,ncore le, 8en~ m.ditval d. d'"bl•. d'mon. malin. Jri~tte. P(,ur ~·.n r.nd ... compu,; on n-. qu· . . .n...., • d.. rormul.~ ('omm.: u~ Pf'"'' (lU Mo,"",. ftI ".,.,. . . ~. 1"",," •• t maudtr·.. " y fi h ......,.. .... 4 ....... n 11 n'y a pa .. à 8'Y m.pr.nd .... (ln ,.\()um. t.out dro\t • la .orc.l~ri.. au diabolique qu. nul' _ne",.. on, tu lOUvent l'occa.üon d'affabuler. lA mot a lJuhi d." nlt'ration". on ra nmput'. nn ~\lpph ra ci., on ra dt~8.. mbl', on l'ft müquillé. en un m()t., hn tn a rait un mon.-tr., Et. c. mon .. tr. 'f't ln Uhen.'. il court lb rUh. li l',ntroduit dan. le8 oItlciM. d. n08 lOuwr".men.~ bn. le !tilene. d. no" pr'lbytèrt•. On '-.pprtce à tfJU~ le. I8\1c•• ; ~'ht un hau elda". 'ret un fin limier, ml' p'.~ ,e la quetttlon. P(JUrquul en .ff.t t~ Su~pen~.,. ()n ~ mOlt le" i!.~. dalla l'attente du proehain tpi8OCl., Coup de thtat,.! .. lUat:s' toute» le. piat... l'iuPfttwr en arrive. percer :r:-. . ~. C~..t ~rado.xal maLA nous napona .ai pleine La eonupt~ ft a pa. d. pri.. lU' le pourf.ndfllr .....:~~ le Iphl~••ur t. pMnill . . hOt.. de Cft boi.. C"~ ~ a·t .. on mutiU t. m(lt que je n'OM plu. pronon· -ur; "" rtlal:: 8ppellaf pr~bahl.ment Mnti la ntee..il' d·habiller une dU. D,ahle un peu comme ,'U ".liuait de Dieu de Dieu O· )uro~, "Tu, ne prendra_ point en vain le nom H. ~ine. .~ aU,ran pu aJouter: .•... et du Diable". Comme • lllnoree. craignent davantap le*\ mortl que 21 les vivants. d'une fuçon analogue benucoup ont plus peur du Prince des Ténèbres que du Tout-Puissant. Voici donc les incarnations lexicales de maudit: maudine. mautadit. mardi. maudasse. saudit. zaudit. sau- dine. On peut aussi parler de cette forme ntténuative: mausus. Toutefois, l'origine du mot est bien différente: c'est le nom anglais de l\1ôise (Moses). K- ·Jurons pris à l'Eglise et à la vie religieuse. Satan, comm~ nous l'avons vu, est pris à partie dans quelques expressIons. Nous tremblons dans rios culottes mais nous osons dire démon, diable (gyable), enfer. Nous sommes perdus... Nous ne sommes pas gros quand nous ajoutons damné, péché, petit péché, péché mortel, blasphême, déses- poir. A la religion. nous empruntons volontiers le confession. nal. la sacristie, le presbytère, le missel,. le cimetière (sémikyére), la chapelle ardente, la châsuble. l'étole, la barette, le bénitier, le cierge. le sacrifice, le carême, les différentes fêtes liturgiques, l'épître, l'évangile. le ciel que je vous donne. Tout bonnement, on laisse tomber Monsieur le curé, faux-prêtre, apôtre. Nous avons le sens du sacré. Sacré étoffe une foule d'expressions comme sacré yé, sacré maudit. Se grefferaient à la remarque 7 les mots suivants: sainte Barbe, sainte Face, sainte bénite et sainté (contrac- tion de sainteté?) Né dans l'odeur du sein tété, je meurs en odeur de sainteté: pour cette raison, j'aime mieux mes oriuines que ma destinée. Si j'avais à revivre, je me réin~ar ne;ais en moi-même. Là, tu te flagornes! tu charries! L- ,Jurons inspirés de la vie rurale. séculairë. Nous avons vu ce qu'il en était de notre .vi,e . ére 'Il . . mlsere mes Laissons les choses parler d e es- meme~. . ' harrette ., . bAt· e cave a {uml er, c notre, ecoeurantrte, a tsse, cav , 1 aquereau, à boeufs, barouette, morue, vrer o tie Olle morue sa e mciboulette, viande, pioche, fleur, prune, pruneau, car(0 , trentaine de citron, fusil, bateau, sci croche, chevalet une 30 prononciations différentes au Québec}, shed, à bois, étable, mes dieux ... Les animaux sont abondamment représentés: Boeuf, vache, cochon, chien, maudite chienne, bougre de chien, enfant de chienne (comme on dit en anglais et en québécois: son of a bitch, comme on dit encore enfant de nénanne), verrat, truie, castor, jualvert (cheval vert? 1 belette, siffleux (mar- motte), morpion, puce, bâtard, chien de mer, etc. M- Jurons formés de la Bible et de l'Histoire. Baptiste (saint Jean le... l, Jérémie, Jonas, Judas, Mathusalem, Pilate, Caliphe, Barnabé. Jupiter, Mosus (ang.: Moses pour Moise). Des noms de lieu sont employés de la même façon. Exemple: Batiscan. N- Divers. Les expressions qui suivent sont difficilement classables. De toute façon, toutes mes classifications versent dans le farfelu ou l'absurde. Procédons quand même. il en restera toujours quelque chose. Monsieur (très accentuée sur la première syllabe), mo- man (maman), bonne mère, pépére, bonhomme, casse (cas- que), casse de poil, capine. camisole. creton, crêpe, crème en glace, soda, bonbon, pinottes (arachides), casserole, chau- dron, carosse, tableau noir, bureau, portrait, tabac, jus de pipe, sac à tabac, sac à papier, (lute, ciboulot, barnique (bernicle - lunettes), mon doux (expression de surprise à coloration féminine), tobule, siblème, torbinouche, bondance, vèreux (véreux?), étoile, bâzwelle (comme le nom d'une ancienne bière), etc, etc, etc ... Argya... avec le même sens que le mot français. aria: ~~ose difficile, compliquée. On ne l'emploie pas autrement lCl dl~ moms ' . d ans Charlevoix. m~:r~ot~ri.e ... ~a, même remarque s'applique. Cela signifie , dlfflculte, a La Malbaie. Le sens français de ce mot est t!acasserie, légalisme. Pignére L 1 . précédant~··Sl'gnol.cf~ et~el n~, .,mem~ ,sens que les deux mots . le--l pmlere, pmede? 31 ...Ife. Rea. J m ,........ ft tu _. ... tJU"'~. aMui-~ CIfIt ÏfI4Ii.'" ..- .. r .... iftuP \1 . lW..~.L·vnf' ~ ~ fIw ~ (mtft • J"'~ ",é •. at. • tnuteI '"""= . . ,..,.., 0-. IIP ~t CM. ~ • , . . . . . . ~. . . u -.1 • ~ ~. On 4ft WU"'''' ftI efIft.. m - .... cré . . . . ~"'~N' ' ......... Puitl ",., IR. l1ri ri (a ,..,.. c:sriJft de er..u IHN.. " , . . . ('OfIItIW ~ , . . ..",.. ra. CrI-r." ~ ..... ft.c: . rk"her. 'Ni.., -. ..... Ifr. 'AUln. fourrer. lanœr. ,armeher. O· Le. C........-fnmça.. IItJftt .. frianda de Meria . . ~.,. qu'il. M l l e " " ' " pu pour Unt'PT le. an~ J.equ.J. ont hw.n moin. q_ 1ft p1"emw.n l'habitude ct. ~r LN prilK'lpeYS juroM ancla!M qui ... IOnt implan. -u,\'.ni. ,'kr'Nt C........ f~heZ ... Canadiftta-(reft('.a.a " che! AH A('adâftla IOftt Ile GuA. tilt ."... (,J. IW uvais pa. rom-.na ("(),.,.(~lflm~nt, ..... . , • WteIa. .... el • 6IIIL C'IwMI ...t " . . . . .CItr4«.ont «lUwnt pt"nftOftm al·.n,la... P·E. . . .ion.~. "d.'v. ".,.,., .. ..".,. oIWer, ........ , ... (boulon . . . . . . . .. .... .. ., or ••••, t'ft -'ri. _ ..... .. frucaiat, ••, . . . . ..... f . ....,..,~, . . - Il........ __ -c. ..... 0 Or.,. .. .. .,. • ......... "'''''IIL ........nt mt. . . _ . . . . . . . . . . . . . ., fte. A La M..... il Y IftÎt WI GPdN ..... ~ • ,aJIai, pu dénlpr dans .. dtoi. de œ5 ;o,..n ...111'" ('..Nul qyj lançait .. pre. .'" Il 'avait palle denier ... . r... ........ : ~ V. chier, lDOIl maudit ~ Lt.eoocI : ~ M..... dcMK de la ..... ~ LI prttmier :. BaialIDOD roi! lA l M " " ; .. cau.. 0 C.aMda ... AJou.a. ... et riwe a. C4aCédêratJon ! f4~l'lrr)~~ l.~f4~XI(~Al~E [)f: l~A SE~XlJALl~rE ~~T [)'AlJ1'RRS (~HOSES CONNf4~XES 33 On MC rend fnl'ilement (·ompl.e qur nOM nnt"t'I r~" Ill' (~l)nl1l1i". NI.ient rif'1l 1111 ~xe .• 'uRqu'h CC" dernier('" IInui'l'H, on Il l'rI) de hon.w roi qU(' Il'N (mfHnt" Ml' fniMnÎrll1 pnr mU' op('rntioll du Snint-'·:""ril. ":n crH '("mfJ"-!". In TroiMlbml' P,'rMonno prenoit ln fnrml' d'lin uil'WlIlJ: IIIW 1'(1111111)(1, 1111(' 10llrl(l, PllrrOÎ" un ('urhenu. Muuvent \1"(1 ('iMoKIlt', Cumnl(' IrM fllmilll!" ('llIienl lIomhr""Ht'M. 1... pè"'o. Iflu. dl' Krnnd. rncu. dev"nl n:lernel ti,nient Mur le" charmnnt .. \'olnl ilrM. "fi M(lrvnil'nt r1'rpnuvon: toilM pmu (tlni"nl" Ir" SninIH"';MpriIH de ICHIH rnmnKCH. A 10 l,.,lMII(I, (·'rlnÎI (rlU"rnn' dl' \'oir 'Iut' le .. l'nf8ntH noi"Hllient quand m~mp. Au déhul de la ruluni ... r .. rl .... In III'X 1111 li Il· ~Inil n.lI4.'7. enfonrint'. Pao qlleolion d.. AOixonl .. ·neuf nll d·lohn .. de ce g.. n",. Ain.,. 'Iu'fln pt'nARit fullll"'r. 1111 Il<' fniM"il In"t 011 plu. '1"" III' mflrd", 11'0 fll'l'llI"o. Alflro dllnr. In oexllnlit~ ••t vraiment un phénnm4.>nl' récent. Mn""ip"r .'nurdoin n'en cnnnaiMllit rien. pl. pluw qu'i1 n. porlail l'n ,m.AP ('·r.1 APuleml'nl li rlilloe du Sainl·Oilll'nu '1"l' Il' oexe pol lahnu. F.n rt'aIiIP. fin a pPllr dl' mnnl",r 'I,,'lIn n dp. rnrnl'a. On a·l'm. hrllRwnil tllen lin pl'Il mai. r'élail Ollrlll"l 'lnur c~.,. ". '0_'. lA Iii . . . Ion de paliente. rerhl'rrhu. ne AP ..·.il qu'. dormir; ("eRI dan. la hUIIe·cour (IUl' 1"'" grand' m..... • 'adonnaienl au plaiair IIt!xuel. L'anatomie d"ml'Iluil mval.<lrieullt' "he1- l'lin 1'1 1'11111", IIt!XI'. Le fail l'al qll'nn ne 1"'. tmU\'8il pa.loujnu","N trou qulpia'lI ". LIt découverta du vrai Cfill C(ilndde n"ec IR R,,"olulion tranquille. Et enCOl'l!, le. vertuR ineffahle. de ""Ire APxullil~ lardenl à aborder 1eR ronlrioe. loinlainu de I·Eun,pp. de l'Afrique et dp l'A.ie. L'on nI' dira jamais a_z la rhlnct que nOUR avnn. dp "iv", .pn Am.ériqu~ d.u Nord dan •.un. épnque Ri ",mplie de lum.è",. (' elt ami' que chique. Jour qut' II' Ron nieu noua donne vnil Il création. de poAllio~; J1nll"elleH; nOUR all"n8 de raffinemenl. en rlfTmem.~t.: 1 raviuemenla ... n ravi.llt!menl.. Si nOR ancèlrea reUUlClt.lfn . il. pn re.lerlient ... Rlnmlqu"R. . 1 d l •• cham· nan. la fI'IInde nnin'eur qui rfogrrlll a 111'11 ~n~t.liOn. le. hrea.i coucher. plrmi le. lilnnn.mentl. le ........emenU d'infortun., 1•• halèlemenl. d/ . 1. d~pl.i.ir: 1.. pari" ......... . . h ' 1 1 el I l mell."" lanl/ues lM' dt!hau.·nl. 0 mira" e. d'un "IIJ.OI '1I1'folleM, ce", lnnleue", n'Bvnient ;011101'" "'.ufli" ('f' fllt ln chornièrr np('rllliun clu Sni", ":.Slrit c.1j l're'''~llt' la rl"rnÎpre, l'or il ne Mf' roit phlM. henucoll(J d'enfont.. Ritm ...:ar, 10 rCr)roclllrl ion, l'IIrleliMIII«' ((Illi eltt une Mrllnde vi .. creu ... don. le (','rveuu), leo ""upir., la trioteou d'aprè. l'am" ... nnll" iru'ornhl'nt encore, moi" lUI ntClin" nOUM DvOn" If"" m"t" pour en J),nler Ce n'eMt IUlM. une m'nl'e orfnire .Ie "'"" tr•• opliruiMlf', je mP remonte Il" m"rnl (~omm", Jl' 1":Ou", il' tn'in vente lIIW rlpviMt' IJulir pOLliRer ft trsver" la Mrilullll~ du 'lUnlidien: .. 1'".1 ,,,ill.. m, onomol "u"d Mum e~ultat". I>eo c,",venux lumineux diront mieux que mui leo err.h de la d{>cuuverl" cie 10 ~~lIalité puur la ('"II~(" \Vité (·nnadienn.. Crançnitw, l'enrirhiKMemenl por not r" R(·(· ... ",.,lUn ""mdR,nf' ft la ("onnniMMoncp de nn" cU~P" .. Muntre.mui le. re.Re •. Je te montrerai le. mienne•. Cha"""n 0 répond l'l' : .. Quo",1 j'étoi. IJetit. je n'étoi. pftM Krnncl, je muntroiM meo fe ..... a toue les pa...nt.. Il. petit. cochon" me les onl mordu", I.op'tit. moudit., V" verronl pu~ 1 .. QUint à noue rrsatWI.". de __Cie. I>O)/ellre. .."CI", Ieorn""u• • "Iq ....., .,ieieu•• dtr.ul d'ima".s \difftcultt-" technique. l, reportnns·nous • en luavn .nuai"n•. Comme je n'ai pu ,'.ririer tnuR Cft voc.b.... vou. . .rez bien .im.- ble. d. le raire a ma pl..... ,Je me doit .uai de lIOulicMr une rois de pluM que le. divi.. ioO!. que j'opere ici remontent • 1967 pour 1ft plupart et qu·elle. paralSRnt hien arhltralrel' i plue d'un poinl de vue. Ceua qui le dkirent Il'.muMron' • le. c~amb.rd.r. Je r.ppelle enfin que le Inique nt • rorte prft!omtnanca ch.rlevnisienne. Anie" premier: LA VERGE. La be.ut~ avant l" .. ! 1 ,a tout Milneur, tout honMUr! 1.;" un car.'.i.n pllun;ent... de notre pudique popW.tinn. ml! motllCIOI,dl•• nts ju"tes pour dhilMr 1. ,.."" Il001 1'.m";l~i ci?ntr.lremlnt .. ce qu'on .vance pntrale_t. IlI\Ore ce a~t'" mots que ceua-Ià ne sipifie PM qu'Oft _. la qu nt le ....... le ...... le _ ... lIiriI. Il , ........ Chea ... cultivaWura. la - . . . sicnifw • K4JrU>ut J'orIfMn{! du dwvltL CU JH~ WHJt pllH dim fUHI pllJK quI; nof.n~ prl!féf(:!n(:I~ pour n014 t.A~rmms Hnem;tnilJX Hoit If~ d~,'mlt:ü rJ'lJ~ ""ûntR. fH~ur tie lu HexIHJIit,{~, d.! nOH fU1rWUX cornph~x(~I1, (:'f~"t n{J"~, je n'y rc~vicndrlJi rJlJH, Emploi d(~ pllJH (~IJ pllJk frhtlUlml, dl:{JIJÎM Je film .. LIJ KIH~rf(! d{~H bouUmli", f~t r;(!IJJ(~. ment deplJjfj C{~ tcmpH, du mut zizi, N,)tS motli a nOUM, frunçniH pour lu plupurt, plJÎHt.mt St (h!H diverHeH, HlJlJr(:eH J - 7~)(~ic. (Hurtout pour h~H cnflJntn) La ".,.. WÛ1, le petil bonhomme, la bibitte, le petit oiJJeGlJl, .. JMf:Ü 1fII.Oineaa, le petit rat (corn me dllnH J'une dc!" ... chan8Ol18 IibertineA": "Ah VOUA diraiR-jc mamun ... ") lG,~ (dans Ch8rlevoi~, Ch,ioUM M'emploie Houvent pou; chien), le It.yok (etymon lOintain fiC rapportant RU cochon), la fIOurÎA, le crlquet, la OOurzaye (danH le rnéme comté, ce mot désign,e 1eR excrémentA tout aURsi hien que le Kexe. De l'anglais bull'g eyeJ. 2- Botanique. (Chez les adulteH) La bon.4ne, la carotte, le cOIICombre, le radi8, le cham. ~ la quenouüh, la graine (tres répandu. Symbolisme on ne peut pJus clair J. 3- Instruments, outils, objets longiformeR. lA lJaton, le batte, le (leau (fléau), la pinne (de l'anglais pin J, 14 clt.evük, le maJlCM, le poteau, la goupille, le ~, le .wibime (deux mots inconnus suggérant des emprunts à l'anglais), le tanuul, la notte (écrou), la boit (boulon), ta ..,.;"w.., k pin,eeau., le goupillon. 4- Noms de guerre. lA caIOfI, k fuMl, la cflrlouche, la douille, la flamberge (épée médiévale servant pour les duels). 5- Automatisation. . I I i ue .,. _ le nDtit 1JIOIIlin (premier degre chrono og q hO JIOIftpe, y- • • le bras de d'automatisation), l'appareil, le peht moteur, h hampe, .MeSIIe, le BJw/t (anglais pour arbre de C?UC ,e,,) brim-1 timon), le piton (de jouissance), ',le jack (verIn, criC, baie (une sorte de puits avec un leVier). 6- La plomberie, . se (boyau d'ar- Le tuyau, la champlure, le robr.net, la ho rosage), etc. 7. 'J'{~rrn(.!H phYHiologiq lWH, I.le c(Jud(~, la lour(~he (tn~H rf~pa n~j Il pa r t,c,.IJt le qll~hce pOllr d(~Hign'!r I(~ p{!r1,ihJ, le ,1I.roH do 1,11 t, le dO.I,lI t princr.pal, l'oH (fwrfoiH rnoqIH!rw, parfo1H c;r(Jyanc:e puérIle J, la queue (de tOUH cm~ rnotH, (;(!rtainement le pluf1 fréqumltJ , la ~ueue de poèllJn (appellat.ion ri!gi(mah~ du t/!tard et du p{.!nIH), te membre, le moiJ/nfJn, W narf, te toe C(J,P (partnut HI1 quéhec, vient de l'anglfJiH). R- HappelH gUHtatifH. Le hot dog, la saucis8e, la pipe, te cigare (treR llHité), la lIfttCe, la nuce (d~formation enfantine de !iute, Hllcette J, "II4*CM. 9- ContenantH, tiHfiUfi. Le coton (la hase du penls HOUR les testicules), le cotOIt de la queue, la poche (touteH les partieR génitales), le Bac, le sac de blé. La braguette, la (laye (fiouvent on désigne aim~i le sexe lui-méme, dans Charlevoix en tout cas ou ces deux. mots sont dotéH d'une valeur très affective). 10- Termes généraux plus ou moins précis. L'affaire, l'affaire qui bande, le grément, la patente, le membre, la pissette, le pÎ8sou, l'endroit, le créateur, "organe, l'organe de la piqûre, le six-pouces (avec toutes les variantes possibles et encore de la place à la vantardise). En 196Î, lors de ma dernière année à l'Université Laval j'avais cherché à en savoir plus long sur certains mot~ sexu~ls ~armi les plus fréquents. Autant par amusement, par gOU8,11lerle, que par curiosité scientifique, je me suis alors lance dans des recherches étymologiques. D'ailleurs, mes ~a~arades et mes amis me poussaient dans le dos pour que }~ U1'~l fas~ ~t. que je leur livre en pâture le fruit de mes CO eJ m~nutleuses. Malheureusement, il n'existait pas beau- ré~~t ~ fIls. conducteurs qui auraient pu me conduire à des plus f·s sohde~. Depuis, je n'ai pas eu le loisir de pousser l'univ;:~ ,mes Investigations. Çe qui suit a été présenté à sexuelle~lte lorsque, frondeur, je fomentais--- la révolution Termes " a t ,. u ochtones ' qUl demandent à être explicités. lA IWpi (rarement pIpJ ,. Etymologiquement. le mot est p8~n, du franc-courtois pible qui veut dire verge. Pible \'ient du Jafln pibula. PJs~r vient de pissiare. La coune: ~rajt apparenté au mot de rancien français pour designer Je Japin; cOllnin. Sans équi\'(,que au m()~-en-âge pour Jp8 parties intimeR de la femme. Dan~ le BJa~on du con nn retrouve cnunin grasset. . Ti-coune: ~ohrjquet tres employé au Canada français. Le ~n!" premier s'est perdu dans les nuit des temps. Il est prohable qu'anciennement on réseryait ce surnom à des ~8rçons très virils. Comme on sait, le lapin est connu pour ses performanceH de reproducteur. Chez nous, celui que la virilité sert bien se nomme un coq, un buck, un matou ou un marco~ un étalon, un chaud lapin, un tit-pit-fourre-vite, un mac, un maquereau. Le pette, le peteux, parfois le peteau. Dans bien des régions, on désigne ainsi non pas l'anus mais le pénis. L 'origine est bien sur à l'arrière: c'est l'ouverture qui dégage .. de mauvais vents" (pestis). II y a eu glissement de sens. La gezoute. L'un des premiers mots que j'ai appris sur les genoux de ma mère. Probablement un ajout au mot gueuse. Le suffixe oute est très familier. La bizoune. Nulle part dans les livres consultés. Proba· blement de baiser. Le verbe avait le sens d'accointer dès !e moyen-age. Le baiseux pouvait alors désigner Je sexe. PUIS le suffixe familier oune. On retrouve aussi bizou. La be.ette. Ce serait la même chose. Formes dialec~ales de baiser: beser, biser (un bis, une bise). Du latin baSlare. Besette est de Charlevoix. même La gOUM!. Une forme dialectale de gueuse. De la façon qu'on 8 gueule et goule. . uss i bien La bitte. Mot qu'on retrouve partout au Quebe~ a anglais. qu'en France. On pense à la bitte d'amarra~e: n le sexe. on emploie aussi bit (petite quantité) pour deSigner selon des anglophones. Un hasard. S . t ge en AnjOU, La mailloche. Mot qu'on retrouve en aln on . 'se rBPPco- en Bourgogne, dans le Bas-Maine .. Le sens qUI cherait Je plus du pénis est celui de mOIgnon. Le fourreau. Bien qu'il pui"~e dé~illner ,~ ~~f'. l I n l"emplpie surtflut pnur la melllhran~ prntpctrin' df' ln v~rJt(' d'un animal mùle. La pitoune. Dan~ tout lt:' Quehel'. Mème proce~~111.\ 'l"" peteux. Plus l'agréable suffixe en nune. La pinouche. Ce la viend rai t dt:' \" Il Il!lln,~ pl Tl en rU'hl rie ce merveilleux ~uffixe. La zirzoune. Recueilli dun~ Charlevoix. ~ul\e port dun~ les livres. Peut-ètre de créntion relativenlent recente. Le carnet ou cornet à deux bordes. (n18Jle ~nllvr~ntlt relevée à La Malbaie. Le trousien. Mot fourni par un onde chnr\evoyou Le guénin, le guénet. Mot que l'on entend en (;u~p('~it'. Anciennement. il avait le sens de niuis, cocu. La broquette. La petite misère. La quéquette, la driguaille et l 'ourlouf. Ces t roi~ rlernier~ mots comptent parmi les plus beaux que n()u~ ny()n~ ~J tant est que des mots puissent ètre beaux. Lai~son~·nous hercer par leur poésie. Mesdames, abandonnez·vous à ce~ rèves moroses, ne combattez plus. Dans vos cerveaux remplis se déroule un film qui porte un titre agréable: HLa quéquette, la driguaille et l'ourlou('. La mise en ~cène est perverse mais ça ne choque que les vieilles filles pincées. Voici ce que disent les annonces des journaux: "Réalisme saisissant ... Evocation brutale... sans voile pour la première fois... Il faut voir et revoir ... " Subdivision: les testicules. 1· Mots français équivalents. .:;ea couille•. On parle aussi de. amourettes mais on ~ re .~re a.lors a~x animaux, plus spécialement aux béliers. -- DimenSion botanique. g:;;;~le poires, les no iae t tes, les prunes, les noix, le. ~_ O:~ les ~tit~ oignons, la grappe. L Jets metalhques ou sphériques cloe~ boule., le. balle 8, les ge'rlotB, les grelots, les (en fr:' ~8 cl~chette8, le8 allées, les marles. les marbres avec le nç.81S, bIlles). Chez les Acadiens, on dit le8 pelottes meme sens de balles. 39 4- Les mots les plus usuels. Les gosses. De loin le mot le plus fréquent. En France en 1755, le sens propre est anneau de fer. C'est une variant~ de cosse, du néérlandais Kous. Il faut aligner kous sur calce latin qui a donné chausse en français. Les fruit des papilio- nacées est une gousse. Nos variantes dialectales du mot gousse sont les suivantes: gosses, cosse, côsse, etc. La poche. Sens particulier et sens général pour le sexe de l'homme. Le sens particulier est le scrotum. On parle aussi du sac, de la bourse, du bas de nylon. Les chenolles. Le mot s'emploie par tout le Québec. Il est possible qu'il s'agisse d'un emprunt à l'anglais, emprunt qui aurait été rapidement francisé. En anglais, schnoz peut désigner le nez ou le pistolet d'un boyau d'arrosage. Les sprignegosses. Télescopage de l'anglais spring et de gosse, c'est ce qui me semble le plus plausible. Les glagnes: un dérivé de mots formés à partir de glans, glandis: les glands. Comme on a les noix, les gosses, etc. Les galaches. ,Je ne l'ai pas trouvé dans les livres consultés. Et moi la persévérance ... ! Les roupettes. Ce mot m'a été fourni, il y a longtemps, par un professeur belge de passage à l'Université Laval. Cela se dit en Belgique. Roupette serait un diminutif de roupes qui signifiait, en ancien français des pièces de poterie commune. On pourrait peut-être rapprocher ce sens de celui de l'.an- glais spode (mot qu'on a vu plus haut), sorte de pore.elame. Mais il faut être circonspect comme un agent de poilee, vu le grand nom bre de transformations phonétiques et séman- tiques qui interviennent au cours de l'histoire d'un mot. LA FEMME. Avec tout le respect que je lui dois, l'amour. . ., . Il 1 t' Qu 'elle ne prenne J'adoratIon que J al pour e e, sa u. . f me pas ombrage de ce qui va suivre. ,Je m'adresse à la vraIe .etm d~ . . d l' d . t' qu'elle susel e, . sûre d'elle-meme, sure e a mira Ion, ent ,J'auraIS la ferveur des hommes, de mon total de~oue: "e de ses aimé qu'il entre ici davantage de son. pOlnlt . c 'tV~d'ifié une mots à elle, mais il semble que les n1al~s 1 ~l :~mander son appellation fort imposante sans songer II III aVIs. 40
Enter the password to open this PDF file:
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-