GHISLAIN LAPO'l'JTE LES MAMELLES -. DE MA GRAND-MERE LES MAMELLES DE MON GRAND-FRÈRE PETIT LEXIQUE QUÉBÉCOIS INCOMPLET ËDITIONS QUËBÉCOISES à mes dédoublements à me8 personnalités , .... amesmaneB à mes ancêtres à mes concitoyens à mes enfants à Catherine à Murray, Gaston, Robert, Louise, Lucien, Micheline , amesaml8 aux amis d'Alphonse Allais à tous ceux qui veulent bien que leur soit dédié ce reeaeil de chouennes. PREAMBULE Dans n'importe quelle langue, un grand nombre de m(Jts restent en marge des lexiques officiels; les dicticmnaire1S les passent sous silence, pour des raiscJns multiples que je n 9 ai pas il élaborer: ou encore les usagers de telle ou telle langue les bannissent de leur vocabulaire. Il en est ainsi de la langue française et plus particulierement de la langue québéClJise ou franco-canadienne. ~otre "parlure ", dont on dénonce à chaque jour le délabrement, à tort ou à raison, a elle aussi ses réticences, sa reten ue. - Ce que j'entreprends ici, c'est de donner un bref aperçu d~un aspect marginal entre tous de notre langue nationale .. Pour ce faire, j'ai recueilli environ mille mots et expressions idiomatiques. Mais pas n'importe quoi comme bien on pense. On les trouvera divisés en trois parties distinctes: premie- rement l'alcool, deuxièmement les sacres, jurons, exclama- tions, et enfin le sexe dans son acception la plus large. c'~-a-dire avec tout ce qui réfère au sexe chez nos gens. %a,. n'est-ce pas, la simple évocation de ce qui va suivre aru:! rougir plus d'une personne; certains prosélytes et ~ben urs de sorcières se scandalisent, s'énérvent, se fa- vote t et me déclarent la guerre. Bientôt le gouvernement y ara une loi contre de pareilles publications. Parce qu'il érne:~a de grandes envolées oratoires, des éclats, des Parlero!' tout ce qui est déjâ .. appréhendé" Et nous ne Qu , 8 Pas de l'index f on · !le rassure cependant! Le sujet est loin d'être épuisé. 3 Je laisse habilement planer des doutes, j'use de la plus grande prudence, cauteleux je m'avance sur la pointe des pieds en me frottant les mains du bon tour que je joue à tous ceux qui viennent ~près moi. Donc, beaucoup de choses restent dans l'ombre. En plus de n'être pas du tout exhaustif, ce travail n'est pas davantage scientifique, il est à peine estudiantin, on pourra même ajouter qu'il n'est pas métho- dique. II y a encore beaucoup de place pour des émules de mon attachant personnage. Chronologiquement, ces recherches ont été effectuées par tranches détachées. Patiemment sans doute, mais avec la plus grande désinvolture. Le vocabulaire de la sexualité provient en réalité d'un travail scolaire. En 1967, je termi- nais, à l'Université Laval, une licence ès Lettres avec spécialisation en linguistique. Un professeur m'avait permis un jour, de remplacer un travail assez quelconque par l'étud~ inspirée qu'on lira en troisième partie. La seconde partie portant sur les sacres et les jurons m'avait été demandée il .Y a plus de deux ans par une amie qui enseignait alors en Ontario et qui s~ingéniait à démontrer aux Canadiens-anglais qu'il existait des différences entre eux et nous. Le chapitre sur l'alcool, plus récent, découlait des deux premiers en quelque sorte et complétait une manière de caricature lexi- cale de nos bons Québécois. Puis je me suis attelé à la tâche de fondre trois. unité~ assez disparates à première vue en un texte qui se SUive, qUI se lise facilement surtout. Les résultats ne sont pas ce que d'aucuns auraient souhaité; mes visées ne correspondent pe ut-être pas avec les leurs. Toujours est-il que des ~olts , .. t" perdais 8 s'aJ·outaient à tout moment, Je remaniaiS e J en ~ ' ait pU etre tête. Quand .Je pense encore a tout ce qUI aur. f llu , M' '1 ' quand meme a recueilli, je frôle le desespolr. laIs. 1 m a d à l'éditeur. arrêter et remettre ces ébauches! bien en retar , pportés Quoi qu'il en soit, les additions, les changements a à mon lexique restent mineurs~ '.1 'agissait. pas , qu 1 ne s Les lecteurs se sont vite ape~ç~s lus friponne d'une importante thèse univerSitaIre sur la . Pnt pas touteS manifestation de notre langue. Mes excuses ne 50 valahles mais on me pardonne de toute façon. Chacun a beaucoup de chats à fouetter. Moi j'en ai qui sont écorchés et d'autres qui ne le sont pas assez. Les derniers chassent des souris précisément dans les dédales de l'Université et j'ai bien du mal à y mettre de l'ordre. En somme, je ne fais qu'effleurer par. le hiais du lexique trois ph.éno~ènes d'ici. Si je ne me SUIS pas perdu en longues explIcatIons, ce que d'autres ont fait ou feront mieux que moi, c'est qu'il faut convenir que la langue plus ou moins hermétique que ces phénomènes - universels sans doute - véhiculent est déjà fort révélatrice; je n'ai pas indiqué de conclusions précises mais il en découle naturellement. Avis aux chercheurs, émules de mon attachant personnage ~ " Dans ce montage de faits de langue, si je puis dire, je me suis surtout rabattu sur 111a mémoire, mes souvenirs de La Malbaie et j'en avais passablement. Charlevoix, on ne l'ignore pas, constitue un microcosme social inestimable et par voie .de conséquence la langue parlée y est d'une grande richesse. J'ai aussi fait appel à des parents que j'ai là-bas, à des amis. D'autre part, je me dois de souligner l'irremplaçable expérience que j'ai acquise dans tous les coins perdus et re- trouvés du Québec et de l'Est du Canada dans le domaine lin- guistique. A la fin du printemps 1970, je commençais des trsvaux de recherches qui ont pour titre "Enquêtes dialecto- logiques et phonétiques du français parlé au Québec et dans l'Est du Canada." Placées sous la direction de M. Gaston Du- long, professeur à Laval, ces enquêtes viennent de se termi- ner; à .moi seul, j'en ai effectué environ quatre-vingts. L'un t s objec~ifs visés est la préparation d'un Atlas linguistique. d' s qu~stIons que je posais - plusieurs milliers à chaque point enquete ~ ne portaient pas sur les sujets traités dans ces ~~ges: Cependan~, j'en ai retiré des connaissances que je m a~,als P~s au départ, Je n'ai pas pillé mes sources dïnfor· doamlO~; Il suffit de dire qu'elles ont surtout influencé un aIne en p t' l' 1 . les a ar ICU 1er, ce UI du sexe. entre guIllemets. chez T:lm.aux, de~ chaleurs de la production. etc, ut cela m ame' , 1 db" ., ces lig ",. ~e, a par er u ut pourSUI\"! en eCrl\'ant fique' ~es. J al deJa Insisté sur l'absence de \-aleur 5cienti- , Je ne cherch ' , 'd' " 1" e pas a epater un areopage e speC18 lste~. 5 un pltrt("rr(' rrmt("lIf"du{·J". Quand 'HI fair J~ .... rpcherch,.·1., nt~ (O", ... 'tlr(>". W p('n,.,HI'-i d'uhord ri m'amlJ~r (>t a amlJ~(>r ml'., nlmilrlld(· ... Pllis d(>~ am;!o. m'"nf rni!o. d,In" la tete J'jdi-(> .. u'n('r .. ;\'(' n{- plJhller Je Iruit de me<.; élucuhration<.;, a titre pt'rsonn(·J " va .. an~ dire Je ne me cache pa<.; qlJe d(· grands trolJhles • •. oclalJx naitronf de ma di·marche. \lal..., I(·~ amis rn~l .. f8ient. insistaient. et j'ai fini par plier c.,lJIJ ... leur" menaces ... \'olJà ~ Dans les fragments de langue 1ivré ... en pature a la curÎ(ISÎti- d~ .. lecteurs, il y a dialectalisme et archaïsme, il y a nou- \·eauté et universalité. Cette langue dont plusieurs particu- larité.s rem~ntent au. mo~en-âge. français, se rattache par certains traIts. certaInes Innovations, au monde que nous connaissons aujourd'hui. ~ous restons dans le concert des nations; notre langue est loin d'étre morte. Ce travail aura ~nalement pour but de ré~é]er, si c'est possible, à ceux qui levent le nez sur une certaIne sorte de langage comme à ceux qui n'en connaissent rien, qu'il y a là plus de vie, plus de jus que dans le jargon universitaire. Tout cela fait aussi partie de notre patrimoine et au moment où nous tentons de donner à notre coIJectivité une définition qui colle à la réalité, il devient justifiable de mettre ce lexique à la disposition de tout le monder.- Les mots qui y figurent sont écrits selon l'orthographe française. L'écriture phonétique était rendue impossible à cause des problèmes d'imprimerie, des trop nombreuses différences régionales, à cause, en définitive, d'une majorité de lecteurs phonétiquement illettrés, pour ainsi dire ... L'ALCOOL Ln \'it~, comn\(' on ln voit \'Î\'l'e chcz nous, lHIX qunt 1'(' coins du QUl\h(,l" lW l't:'SSl' dt' nous instl'uin' SUl' Cl' qu'il en coùte d'l--trl' C'HlHldil'ns-frnn~'nis. Notn' ('Xistt'llce trotlhli\c, lncnncée, rt'IllÎSl' tant dl' fois l'Il qUl'stion, l'(~ n'est cprtainement pas Il' Pérou, l'IH'Ort' qUl' Il' Pc.;rnu d'aujourd'hui ce n'est pas celui des ConquÎstndors. Engngt'z-\'ous, qu'on disait ù nos uncètres dl' Hretngn(', dp NOflHnndie, dt:' l'lle-de- France, du Poitou l~ng'ngez-vnus pour passer l'Atlnntiqlw: lil-has, c'est. la for~ tunt', ln \'ie fn l'Î le, les belles Indiennes, etc. Conune on sait nos nllt.'ètres on t frappé un noel,d! ' IVlais depuis le telnps, leurs descendants ont pris leur mal en pntience ~t ont trou\'é plus d'une oCl'usion d'en rire. L 'o('('usion qui se présente Illaintennnt. pnr ce triptyque cons8crè i\ ce qui est le plus êlninenllnent québécois pO~lr le nleilleur ('ollune pour le pire, est une forlne bien Spéciale du Inngage translnis pnr nos tiiellx: Spéciale parce que l(ln~telnp~ dénigrée. toujours cOIn battue, ou bien encore ré\'èl~ seulenlent à. ce que notre société conlptait de tJlus im- pie, de plus dèpra\·ê. de plus répugnant: spéciale en ce qu'elle est~ selon eertains, la p_ire luanifestation de la langue cana- dienne-française, ainsi que je rai dit dans nlon préalnbule. Le ('hoix de ra 1<.'001 COllllne prenlier volet de cette étude ,- "lU 'on doit surtout prendre à ln légère~ encore une fois - st'rnit tout à fait arbitraire s'il ne devait conduire tout doucement aux deux derniers chapitres. Il faut d'abord se délier la langue. Quand l'alcool aura décuplé en nous la jactance, la faronde. la jOMJtte, lorsque l'alcool ~Ol~S aura rendu le nfttureJ que des études arides ont chasse, Il. nous ~- plu~ facilr de J'urer à notre tour. de sacrer, blasphen~er. ~,,-. ... .'" .- den de- forniquer. d~ nous adonner ft tous les pêches capItauX, parler et d'en rire. Surtout! d h roncitovens st L'on ,"oit tous les JOurs e nos r ers - qu.W l' d l' 1 li on les VOlt se pa déhattrE' ('tlntrt' enlprl~ e ft ('()(. • ~ dre 1 clOl tn la (ra;', titub~r ~ur les trotto tr :. prPn 1 e (.'\1pul er à ~ut(llnobilt', descendre tOU.8 les .al'!t~ ~" ~II~l(~rdS de\'sllt gau("h~ ~t à droite. ~ conSUlllPr pfirtol~ end rEilli~, ~ t()U~ leurs m8nqueln~nts aux Itli~ de Dlelpl ft,_ lllt'ile n~ peut d •· ,d'ft es tlfSl nl(lrtt)ndl'E' ~n prom .... s U'1"08'" • évirlerllrnent lancer la première pierre. On serait tenté de broyer d li noir: le rnonde est triste. C'est slÎrenlent une excellente raison de noyer son chagrin, si chagrin il Y a. Toutes les occasions sont bonnes. On m'a souvent répété qu'il y avait du plaisir à se débarasser ainsi de l'arnert.ume. Je vous invite donc à me suivre dans une tournée des Grands Ducs québécois et des autres oiseaux de nuits autour de la dive-bouteille. Une fois n'est pas coutume et puis .. errare humanum est". C'est même parfaitement québécois de se tromper. Comme disaient nos petits génies latinistes de l'ancien cours classique: .. homo sumo humani nihil a Ille alienum puto". Aujourd'hui - in 'lino veritas - je trouve le latin des plus lumineux, je sens ces citations des pages roses du Petit Larousse remplie d'une grande sagesse. surtout parce qu'elles s'appliquent à mon cas. Pour l'heure, chers lecteurs plus ou moins hypocrites. comme le supposait une ardente éponge, un joyeux luron, beau de l'aire où il incarnait l'aigle, chers lecteurs saoûls de mes propos éclairés, vous cessez de pleurer dans vos verres tandis que je descends en grandes pompes de ma tour d'ivoire. J'y ai entendu une voix qui me pressait de sortir de mon cafard universitaire. de la pOUSSlereuse sécheresse des hautes sphères, de me joindre à vous. A boire, à boire ~ Qu'on apporte à fila table rennivrant nectar, l'hydromel. la cervoise t Qu'on fasse couler à flot l'eau de feu. à goi> l'eau d~ vie! Rapidement. je passe les généralités doctrinales. les traits sociaux de l'engeance québécoise qui gravite autour de \a maudite boisson. L'endroit où se déroulent nos libations. nos paquetances plutôt, est ordinairement le bar, la taverne, l~ pièce la plus sOlnbre. la plus crasseuse de l'hôtel local. ~ouvent alors on parle de club. Il arrive encore qu'on se rende. à l.a soUe de danse comme les Français vont au doncU1g~ Il arri\'e souvent qu'on arrête au bar-salon ou au ~,n.bar. Le club existe dans la plupart de nos campagne b s appelle SOuvent le P'tit Canot ou le Rapide Blanc. Le :uge. le cabaret de l'hôtel borgne où il \" a des top-less boi~nm~ un trou. parfois c'e;t un débit clandestin de -~un, un bl:_..J pic:l Pl d d vous au b· WI(J ~. us ret'emIuent. on se ~)nne ren eZ- &8tro. au cafe. Le personnel se compose du barm,an ou de la bar-maid. des waiters, des waitresses (wétrisses), et des bouncers ces pièces d'hommes qu'on affuhle parfois du nom d'armoi~ res à glace. Les placiers 'sont facultatifs: leur service cmnn1e ceux de leurs con1parses, peuvent être d'un pri~ exhorbitant en terme de tips (pourboires). On n'est pas sorti du bois, mes bien chers frères! Conune il y a heaucoup de monde. trouver où s'asseoir n'est pas une n1ince affaire. Si on ne va. pas prendre. pl.ace à la b?r (.zinc, comptoir), on attend 'qu une table SOIt lIbre pour s aSSlre, s'assister pu' b h Ç, • • IS on se hre une uc e. on se lalt une place, on s'approche un ?haise, on se fll:it a~sis. C?n est prê.t à hâler (ta cali) mai~ Il faut encore attIrer 1 attentIon du walter. Le temps est ve~u de commander. Les camarades, les chum.s. les mauvaIS cOlnpagnons de toutes les fêtes se consultent en comptant leurs sous. Qu'allons-nous prendre? Après bien des hésitations, on y va pour l'alcool. première étape de ce qui sera un mélange ahurisant. L'alcool se dit alcoât robine, p'tit boire, mais plus souvent de la boisson forte ou du fort. Au restaurant, on vous offrira suavement un breuvage. Refusez alors: vous avez pris plus d'un apéritif ailleurs. Si vous avez froid, on vous préparera une ponce. une ponje~ une ponche, un coup chaud. ~os grogs sont à base d'alcool. gin ou whisky, de H pain hiller H. Le jus est un générique. tout comme boisson, liquide, drink. Vous opérez .. peut-être un ala~bic dans un shf.lck loin des regards curieux. Sinon vous avez sûrement sous la main, dans le secret de votre retraite. du whisky de fabrication domes: tique. Ce wesky portera plusieurs noms selon la région ~'OU vous venez: baboche, bagosse, boucane, booze, poutm~, h · ( f 't ben tard le soir fl,aca to une, goufre, moon 8 "ne ça se al '}t) pis .l)en en bas de La Malbaie, d'assurer le barde ~Igne:~ie~ djim Robette (de ,Jim Robert?), corne-en- .. cul, -t:~-Fierre rouge, p'tit blanc, celui du temps des Fetes. et Miquelon. d ' f 't de whisky et e Ajoutons à cela le car"bou, melange 81 t le quatre- vin. du Saint-Georges plus souvent Qu'autremen 1 10 vingt-quatorze, le soixante-dix (70 degrés proof), la robine, à l'origine l'alcool de bois (rubbing alcohol) qu'on faisait passer à travers de, l~ mie de, I?a,in pour le rendre plus 0\1 moins potable et eVlter la cecIte, le remover. le bleu a laver, la cirage à chaussure. l'eau de Cologne. etc. Les assoiffés de la terre ne sont pas encore à court d'idées et -nous réservent bien des surprises. Il faut noter en passant que nos aimahles ~oncitoyens. du Québec s'adonn,ent de pré- férence à l'alcool Incolore, gIn. vodka (prononce volga) et ainsi de suite: ils boivent leur alcool en esprit. c'est-à-dire pur, ou hien ils le coupent, le baptisent de tout ce qu'on voudra. Depuis quelques années, il se boit ici quantité de bons vins d'Europe, de France le plus souvent, mais le vin, ou ce qu'on appelle ainsi, est connu depuis fort longtemps. Nos .. vins" du terroir sont faits d'une multitude de fruits, de plantes croissant· sous nos tropiques: pissenlit, salsepareille, cerises, gadelles, rhubarbe, carotte, riz, blé, trègle, betterave, bleuets et j'en passe. La preuve qu'en j'en passe, c'est que j'ai oublié le vin de raisin et de raisin sauvage. De même que le renom- mé vin de bibites. Bacchus me pardonne! Au fruit, au légume ou à la fleur choisie, on ajoutait une mixture faite de levure. d'autres fruits ou céréales. et d'une Jorte quantité de sucre. Il existe beaucoup de recettes dans chaque région mais on voit bieI1 que 'Texcellence des traditions vinicoles n'est pas de ce côté de l'Atlantique, il s'en faut de beaucoup. J'ai. goûté souvent à ces •. vins" de notre cru. On ne peut pas due qu'ils soient essentiellement mauvais. La chose la plu~ certaine est qu'ils augmentent l'appétit et qu'ils montent facIlement ' 1 t~ t Il ,. r ' a a e e. s ne sont pas legers malS leurs d~alltes tonifiantes ne sont pas négligeables pour autant. .Je ep ore surtout me'· .. 'f" 1 '11' , saleux. q-u on ait sacn le e vlel ls~e- ment ',. '" ba ~ ,qUdl S lmposaIt par la seule vertu du fruit ou léaume de se··a es t' , 0 on é .. quan \tes extravagantes de sucre, de ce sucre dont onnal t du reste 1 '" h" J f gràce d f es proprIetes c Imlques. . e vous ait es ornlules. merci! En tout cas, le goût initial est 11 si bien noyé par une saturation de sucre qu'on en arrive mal il distinguer un vin de pissenlit d'un vin de rhubarbe. C'est bien dommage ~ Retenons en outre que la fermentation dépasse rarement trente ou quarante jours. Nous nous rattrapons facilement par la bière. Chez nous. la bière remonte aux temps bénis de l'Intendant Talon. Sa fabrication, en fait. est immémoriale. Il parai t même que l'homme préhistorique en faisait usage, avec plus de modé- ration que les Canadiens-français cependant. Donc, ces derniers connaissent de longue date la préparation de la bière. Le moût comprend du seigle, du houblon, appelé tour à tour omnon, omlon (corn me .. hom me long"), de levure (galette à cuire, lis, yis kéke pour yeast cake) parfois remplacée par un ferment de patate. Pour la bière comme pour le vin, n'oublions pas l'eau, l'eau nécessaire à toute vie mais point du tout nécessaire s'il ne s'agit que d'étancher sa soif. Enfin, pour compléter le tout, nos brasseurs ruraux ajoutaient du sucre ou de la mélasse, parfois du blé. Chacun peut maintenant y aller de sa propre cuvée en suivant les préceptes d'usage: et tout de suite après, un message de nos corn rnandi taires ... La bière est de toutes les joies et de toutes les tristesses, de toutes les parties et de tous les chagrins d'amour, de toutes les élections et de tous les enterrements, partout et toujours, dans tou~ les siècles... O~ arr~se la fleur. de lis avec de la bière, on prend les bouteIlles vIdes pour faIre des cocktails-Molotov on en baptise les enfants. comme les , d f'd' l 'la navires, on en asperge la foule grandIssante es 1 e es a O'rand-messe. on en met dans les réservoirs de n~s auto~~i biles on en pisse on en bave. on n'en a plus, nlalS quan 1 Il 'v ~n a plus il ~ en a encore! Notre bière est si bonne q~~ le~ Américains n~us l'envient: ils veulent ,même, acheter n !' .brasseries. Au ciel, au ciel. au ciel. j'irai la bOIre un Jour ê~e mot La biére se vend à la bouteille ou en dralt· Le ~ Prions. recouvre ce que l'Angleterre nomme beer, ale, stou . choeur ~ b · 1 b' Tous en P rion~ prions pour que la lere Blsse... d de lui pA~er .... deman e -r Occasionnellement. un de vos anllS vous son tour. ce ne;, une broue. C'est de bonne guerre. A ,cha:~ enfants perd u -. pas le Illien. je ne SUIS pas le pere ~ 12 Chevaliers de la Tahle ronde, allons hoire ... C'est ainsi que la gaieté monte en ces lieux enfumés. Les ténors s'éclaircis- sent la voix, on accorde les violons. des choeurs d'Anges, d'Archanges, de Chérubins, de Séraphins. de Trônes et de -Dominations embouchent les trompettes, engueulent les au- tres, égratignent les harpes, nous déchirent l'âme avec la musique subli me de l'Eglise triomphante, l'Eglise triomphan- te qui me compte parmi ses élus les plus insignes. C'est un tohubohu indescriptible. Les Canadiens-français le décrivent tout-de-même avec force mots (audacieux tour de force!): c'est _ un charivari, une chasse-galerie, une foire, une fringue, un carnage, un ravaud, un carillon, un tapage épouvantable, un bardas, un bardi-bardas, un~ sauterie, un party, une noce, une bamboche. un ca8se-tête, un fouilli, une saoûlerie; chacun place son grain de sel et on ne s'entend plus parler. En vérité, ça 8wigne. il y a de la vie, on est dans le vent, on est ben à la mode, on n'est pas barré à quarante, ou n'est pas cheap ... Je continue quand même d'ergoter, de peine et de mlsere, au miÜeu du beer-party. Mon copain Nialsigue me regarde d'un oeil comminatoire, me corrige: une soirée de biérophi- les. Précédés ét suivis par plusieurs, nous fondons une association de biérophiles et nous cherchons un patron, une mascotte, un biérophile connu: de grands noms surgissent mais je refuse de faire des personnalités dans ces pages. Je n'ai jamais dévoilé, quant à moi. les noms des ministres et des dieux qui se soûlent. Nialsigue est incorrigible. Dans l'allégresse générale, l'empêcheur de danser en rond insiste pour parler de gram- ~aire et de sy?~xe. Il n'y a rien à faire, il veut parler en ~~.8 dau mepns de la couleur locale. A toi Nialsigue: viu01Cà onc. un de ces phénomènes curieux relevé dans la un: ~ Quebec et ailleurs: à la taverne, vous commandez vous ,~ pour une bouteille et si le garçon vous connait. dratt ~~~~es pas ?bligé de spécifier la marque. Pour de la connne .ler~, :n fut), vous demandez un bière ou KA draft. Je al entendu dans la région. D'autres phénomènes 13 de la langue: vous allez à la Commission (des Liqueurs), notre Société des Alcools du Québec, Régie des Alcools, il y a peu encore. Pour obtenir une bouteille de gin De K uyper, vous demandez des épaules carrées. Enfin, à la Hégie, vous savez tout-à-coup ce que signifie l'expression "se poigner le cul H ••• " Les contenants et unités de mesure. Ils sont nombreux et désignés de plusieurs façons. Une shot ne dépasse pas la quantité liquide d'une bouteille. Le même mot s'emploie pour une blague, une joke, une craque, un refion. Ensuite la tasse, le verre, le tombleur, le gobelet, la chope, le pot: le bock, le mogue (ang.: mug), le flasque ou fiasque la fiole, le flacon, le {iacon, la bouteille, la grosse et la petite la pinte, le gallon, le tonneau, le baril, la caisse, la cruche: Il y a des dix onces (en réalité des treize onces), des vingt-six et des quarante onces. ~uand la ta ble est pleine de verres et de bo~teilles vides, on invite le waiter à ramasser les morts pour faire de la place à d'autres consommations • Je profite d'un autre message publicitaire pour glisser un mot au sujet de la cigarette, du fumage. Le tabac fait en effet partie de toute saoûlerie. On dirait que tabac et alcool sont inséparables; un homme qui boit fume deux fois plus. Ici. je ne veux pas parler de la pipe; pour l'ensemble de la société, à l'exeption des personnes qui ont plus de soixante ans, la pipe est marginale. Je ne parle pas non plus de ce que Nialsigue appelle dédaigneusement les tabacs pervers, les- quels ont pour nom pot, mari, hash, gold, etc. Dans l I~St ° 0 0 , lames P uto estrades d 'u~e encelnt~ sportIve" on crIe ce,s rec ° Où que les habItuelles plnottes, cremes glacees, hque,u~s. de est-ce qu'on va? J'entends tel et tel vanter les mentes y 1 RObb le Sag uena son stock favori, le Murray Bay B ue ,1 on, ~ 1 t Notre Special Crop, le Saint-Gédéon Gold; c est afdo. an ·es Par ° 'd ° fI ences lvers langue est en effet soumIse a es ln u A t dépassée. ° Il t' e sans e re les temps qUI courent, e e est en ravoe , d'une soU S- pour ce qui nous occupe, par le patOIS nouvea~labes et ses culture venue d'ailleurs avec tous ses monosy lus normal ° u'il est P salamalecs. Beaucoup crOIent encore q 14 et plus amusant d'être Quéhécois pure-laine, usagers de notre helle langue hâtarde. De là à la légitimer, il n'y a qu'un pas. ,Je parle seulement des rouleuses, deR poloques, des zigou- nes, des taponneuses, des royales-taponneuses, des clous de cercueil et des faites. ,Je parle aussi des pouffes, des pieux pour les allumettes de hois. ,Je parle encore des batte-feu, des use-pouce, des layteurs, des allumeurs, des flaubettes pour le hriquet. du cancer pour le cancer puisqu'il faut l'appeler par son nom. Maintenant, je ne sais plus ou je voulais en venir, je me suis aventuré SUl' des terrains glissants. Pend?nt. que l'ivress~ s'installe dans nos ~sprits fumeux, nous emaIllons nos dIscours de sacres, de Jurons, de loufoques références au sexe, nous faisons des grands sparages, nous nous débrageons, nous nous éjarrons, nous donnons dans la couleur locale. Où voulais-je en venir? .. Nous avons perdu le fil. Nous sommes un peu ivres. nous sommes sonnés, réchauffés, partis, en fête, en (orme, nous Bommes fringuants, joyeux, gais, gaillards, chauds, chau- dets, chaudasses, chautasses, giddy, frippés, émèchés, pompettes. En somme, on a du plaisir, du (onne, de l'agré- ment, on est guéme (ang.: game). ,Je note au passage que les Québécois qui cassent leurs boutons. qui ne sont plus Lacordaire, les Québécoises qui ne sont plus Jeanne d'Arc, aiment visiter plusieurs établissements à l'occasion d'une cuite. La tournée des Grands Ducs s'arrête quand on s'affale sous une table à la ennième station du Chemin de la Croix. f Nous savons conjuguer le verbe trinquer sous toutes ses (ormes. Nous en connaissons aussi les svnonvmes: tinquer to ta k) h - - nd n ,syp onner, se paqueter la fraise, lever le coude, pre re une c °t (ri Ul e, un coup, une baloune, une brosse, une ~:e,. une tasse, une p 'tite goutte. p vl~er une brosse, une balouneo arhr pour 1 1 0 • balou a g Olre, partr,r sur la brosse, sur une ne. Etre sur 1 b On a rosse, sur la baloune. notera hi l sOrnètre. ' c, que e mot baloune désigne aussi l'i\'re~- 15 Se rincer le dalot, la luette. S'en mettre derrière la cravate. Mouiller ça, se mouiller les pieds, se mouiller le canayen, nocer, foirer. Caler une bière signifie la boire très rapidement. Ingestion abusive de boisson alcoolique: on parle alors de boire, robiner, fêter, nocer, bambocher, foirer, galvauder téter, se payer la traite. C'est du moins ce qu'on dit de vou~ dans les milieux sages. chez les gens sobres et chez ceux qui se cachent pour boire. On le dit tout autant si vous vous enivrez de façon régulière ou occasionnelle. Il vaut donc mieux que ce soit de façon régulière. Allez-y carrément! Si l'une de ces expressions vous surprend, c'est qu'elle n'existe pas dans votre patelin ou qu'elle y a un sens différent. Si vous sentez la moutarde vous monter au nez, sachez au moins pourquoi. Et si vous voulez intenter un procès pour "libelle diffamatoire", vous avez plus de chance de gagner votre point en connaissant toutes les subtilités de ce langage. Il y a en effet une gradation que l'on ne doit pas ignorer et qui peut sans doute varier selon les régions. Je ne m'attarde pas sur le bon usage qu'on peut en faire: simplement je vous donne, comme exercice stylistique, à composer des phrases, hic, avec ces mots et expressions en y glissant si possible des noms d'hommes politiques, de prêtres, de célébrités, d'agents de police, de parents, d'écoliers, de camarades. Apprenez toutefois que je n'en porte pas la responsabilité. Le temps passe, la veillée avance et voilà que vous avez les pieds ronds, vous vous levez pour aller voir le Lieute- nant-gouverneur, parce que vous avez une vieille envie. de pisser, et voilà que vous chambranlez (tituber-) , vous trlCo~ lez vous zigzagez, vous gambettez, vous commencez. ~ fo~etter comme on dit à l'Ile-aux-Grues. Si l'on vous VOlt da ns cet état on vous crie en riant qu'il y a de la houle, qure e , , . d S yez assu ç a brasse que vous n'avez plus le ple marln. 0, ï '. Ath d paquete, saoU, alors, Monsieur, hIC, que vous e es c au , me un oeuf, P lein, rond gommé, paf. Vous êtes rond com .-te une , Al n pape com" .. plein comme un oeuf, saou comme u , botte. 16 Vous avez les yeux égarouillés, dans la graisse de bines. Vous sentez la tonne, le fond de tonne, la robine, le petit canard à la patte cassée. Vous avez les orteils en anses de cruche. Vous êtes tellement gris qu'on craint de vous allumer la cigarette qui vous pend aux lèvres: une explosion pourrait s'en suivre. Vous avalez de travers: vous vous étouffez, vous vous étranglez, vous prenez le mauvais trou, le trou du dimanche, vous vous eRgotez. Bref, vous buvez comme un trou, de la même façon que vous fumez, si vous me passez l'expression. Vous buvez comme une éponge, comme un cochon, sauf votre respect. Vous vous dérangez, vous vous écartillez, révérence parler. Vous aimez la bouteille, la p'tite goutte. Alors, mon bon ami, vous êtes un soûlon, un soûlaud, un ivrogne, un alcoolique, un gros buveur, une éponge, un robineux, un trimp, un bomme (bum), un kiouke, un fêtard, un pilier de taverne, un gibier de potence, de la mauvaise graine, un pas de génie, un sans-de88ein, un déluré, un me niq ue, un menique à jigon, iin voyou, un 8ans allure et bien d'autres choses encore que je dirais si vous n'étiez pas incontinent fâché, choqué, en beau maudit. Mais c'est que vous donnez le mauvais exemple à nos enfants. Là je me fâche à mon tour. Ce n'est plus catholique. Vous avez commencé par boire une bitte et ça finit mal. Votre propre famille pâtit; vous avez flambé votre chèque d'assistance sociale, votre chômage, et vous voudriez en~o:e que l'établissement vous mette Bur la glace (faire credIt) et vous poussez l'effronterie jusqu'à proposer de faire un chèque mais tout le monde sait que ce serait un chèque df rubber (sans fonds). Insondable lâcheté des hommes, c ~me Nialsigue. Ce qui lui vaut une claque sur un oeil, hic ... la ans compter que vous avez mal au bloc, au chignon, à d. tomate, ~ntre les deux oreilles, aùx cheveux, pour ne pas u 1re aux reIns et au foie et que vous vous préparez à subir n sombre lendemain de la veille lo~sque vous dégriserez, 17 désoûlerez, relèverez de votre brosse. En attendant. cuvez donc votre vin! Sans compter. excusez-moi ~i je vous fnit un brin de Illorale, sen compter que VOIlS avez nlal au coeur, que vous êtes pas bien, que vous avez drôlement chaud, que vous êtes magané. Sans compter que vous pourriez bientôt vômir, être malade, restitu.er, renvoyer, dégobiller, dégueuler, vêler faire u.n L'eau, kâ.ler l'orignal, pleumer votre renard. ' Sans cOlnpter que vous risquez de tomber, de débouler débarquer, chirer, fouiller, slèder (to slide), slayer (mëm~ verbe anglais), glisser, \'OUS risquez de vous effoirer. de vous éjarrer, de vous écraser par terre, de vous applatir par terre, d'embrasser le plan.cher, de culbuter, dégringo- kr~ de prendre une fouille, une chire, une débarque, un plongeon., une culbute, vous risquez de vous déjouquer. Vous risquez que le plancher vous remonte dans la face. \'ous risquez de vous enfarger el de vous cogner, de vous poquer, de l'OUS frapper, de vous assommer, Heureusement. hic, le som Ineil voos gagne. VOU$ caillez, vous cantez, vous cognez des clous ou bien des piquets. Voua avez le fixe. Apparemment d'autres sont tombés dans les bleus. Au moment où vous vous laissez aller dans les bra~ de Bacchus. conlme \'OUS glisser lentenlent sous la table. un peu à la façon de l''' enlisement" de Vict~r H lIgo, des cr~s s'élèvent qui dissipent aussitôt le concert celeste des envoyes de l'Eglise triomphante. lTne bagarre. c'était inévit?~le. Comme on ra souvent vu par le passé. elle tire son .orIgme des vantardises de certains CGnSOrnnlsteurs ...• Je bo!~ .p~~l~ que t( le' - ~on tu m'as pas \'u l'autre jour quand J RI ~ ~ ., ... .' .• ' fi' ete rnaJade. - Moé. j'en ai priS deux caisses piS J 81 P s nlalade. T'es rien qu'une petite nature, .. " f'·' t Jrner tous les re~tlrds Du coup. les Invectives ont se 0\ fournir dt' 1 II " t PI c pnrsonnf' pour 111(\ 1 . vers les )e IJ!eran s. u" ".. ,dt' ~er\'ir. ..e~ belle s expressions comme celles 4 ue Je vl~n~ 1 Ir'. nù (lll 1.' ~ , ~ pr(lum ni ~ 1 rires se sont 8rrété~. Donc, nprrs ('es. 'f~ tu porte~ Il mesuré la capacité des rstonllH.'S respectl ,., 11 boisson ou tu la portes pas, on tarde de mesurer ses muscles. on passe aux insultes vraiment méchantes. on se dit des bêtises. .. T'es pas capable de battre un oeuf... ,. On se bave, on se relance, on se parle dans la face . ... Je vas te prendre une mordure dans le cou pis je vas aller te manger dehors... " Les waiters accourent. même ceux qui ont terminé leur shi't. 'Certains clients, dont ~ialsigue, sortent furtivement. Les autres ont payé et en veulent pour leur argent. Ils pourront dire demain, ceux-là. qu'ils ont eu un vrai tdime (ang.: time). un vrai bal à l'huile. La bataille en règle. la chicane, la chamaille. On se chamaille certes. on se tiraille avec entrain. on se tapoche, on se colette, on se coletaille, on se chicane. on se saute dans la face, on se bat, on se lutte, on se bouque, on se fesse, on se varge, on se cogne, on se tombe dessus. et puis le premier qui dit le contraire va en, manger une maudite. On se tire, on se darde, on se garroche les uns SUT les autres, on se rabat les oreilles, le caquet. de la même façon qu'on se fait couper le siflette, on asseoit quelqu'un, on lê plante, on lui serre les ouies, le passage des bines, on le noque tto knock~. C'est la mêlée. ~ou~ déclinons ensemble le verbe .. être sur la liste noire H puisque demain nous serons barrés de ces lieux. Enjambant les chaises renvers~es, les bouteilles cassées, les blessé:;. nous allons finir ça dehors: pour ceux qui restent, c'est le LASTCALL ... 19 SACRES ET JURONS ALT PAYS DlT QUEBEC