L’exécutif national du ………… Jean-Philippe Molnar Président Thierry Vadnais-Lapierre Vice-président à l’organisation Représentant du FJBQ à la commission des circonscriptions éloignées Rose Lessard Responsable du contenu Représentante du FJBQ à la commission politique Guillaume Bédard Responsable des communications Marc-Antoine Carrière Responsable des cellules étudiantes et des groupes jeunes Félix L’Heureux-Bilodeau Représentant du FJBQ à la commission à la citoyenneté Carl Vaillancourt Secrétaire général Charlotte Lévesque-Marin – Montréal Est (élue le 4 septembre) Florence Racicot – Montérégie Est (élue le 4 septembre) Jordan Craig Larouche – Laurentides (élu le 28 septembre) __ Mot du président Chers amis, Octobre 2020 n’a vraiment rien d’anodin dans notre histoire. Nous en sommes au cinquantième anniversaire de la crise d’octobre de 1970. Cinquante ans qui ont vu le Québec grandir. Cinquante ans qui l’ont fait grandir, devrais-je dire, et parfois, bien malgré lui. Cinquante ans de coups bas et d’ingérence fédérale dans les compétences du Québec, nous donnant toujours de plus en plus hâte à notre indépendance tellement on est tannés de se faire mettre des bâtons dans les roues avec notre propre argent. On n’a qu’à penser à la loi sur les mesures de guerre appliquée par Trudeau père avec son mépris incontestable envers les Québécoises et les Québécois. La question à se poser est « Est-ce que les choses ont Crédi t photo : Ma thieu Pra tte vraiment changé pour le Québec, dans le Canada, depuis? » La réponse à cette question, à bien des égards, est « OUI ». Nous avons connu des gouvernements souverainistes à Québec qui nous ont mené aux portes du pays et qui ont su tenir tête et faire des demandes légitimes à Ottawa, entre autres, grâce au travail rigoureux des députés du Bloc Québécois (depuis les 30 dernières années). Le problème, c’est qu’on doit travailler très TRÈS fort pour n’avoir qu’un petit morceau à la fois qui peut aussitôt se faire retirer quand le gouvernement fédéral juge opportun de se gâter et de faire un petit pas vers l’assimilation. (Le pourcentage de francophones au Québec et plus particulièrement à Montréal, ça vous dit quelque chose?) De quoi faire rêver les Lord Durham de ce monde. Aujourd’hui, on les appelle « les libéraux ». Pour cela, qui a un impact d’une importance majeure sur la vie quotidienne des Québécois et des Québécoises, la réponse à la question lancée précédemment serait sans équivoque « NON ». Que l’on parle, encore, de Trudeau père qui a rapatrié la constitution canadienne dans le dos du Québec, lors de la nuit des longs couteaux, sous les judicieux conseils de Jean Chrétien qui fut également l’un de ses successeurs à la tête partielle du Canada (puisque le vrai chef d’État est toujours la reine du Canada, Elisabeth II, au moment où vous lisez ces lignes). Que l’on parle du Justin Trudeau qui, dans ce contexte de crise pandémique mondiale, en profite pendant que les regards sont ailleurs pour s’acheter des élections tout en nous refusant notre propre argent SAUF si c’est selon SES conditions. (Les transferts fédéraux en santé, ça vous dit quelque chose…) C’est toujours la même histoire dans le Canada… Demander en espérant que le NPD ne donne pas une majorité au PLC pour empêcher le Québec de faire des gains ou bien le même mépris habituel dont on se lasse toujours de plus en plus. La vraie façon de faire des gains pour le Québec, c’est d’arrêter de faire affaire avec le Canada, quand il s’agit de gérer notre argent et nos investissements. Nous sommes deux pays avec des valeurs bien différentes et une vision de l’avenir bien différente. (Partez-moi pas sur les pipelines!) Le bon côté de la chose est que la mobilisation des jeunes à la cause souverainiste est toujours une histoire de passion envers notre peuple qui nous rend si fiers et qui nous rassemble par milliers, afin qu’un jour, l’on écrive l’histoire. Non pas par des mauvaises nouvelles et du mépris, mais par du respect, de la dignité et de la fierté et que l’on se dise « OUI », pour maintenant et pour toujours. C’en est assez de toujours avoir à demander la permission d’exister et de choisir sur les dossiers qui nous concernent alors qu’on tente de nous museler et de nous mettre au pas! Alors, en ce cinquantième anniversaire de la crise d’octobre 70, continuons de nous faire entendre haut et fort! En espérant que vous apprécierez ces quelques textes écrits par des jeunes sur notre histoire, ce qu’on en retient et ce qu’on souhaite y laisser en héritage pour nos successeurs. Bien à vous, Jean-Philippe Molnar Président du Forum jeunesse du Bloc Québécois Chronologie sommaire* 1970 29 avril : élection générale au Québec. Les libéraux de Robert Bourassa gagnent avec 72 sièges, l’Union nationale 17 sièges, le Crédit social 12 sièges. Le Parti québécois 7 sièges. 6 aout : révolte de la population de Cabano, Temiscouata. Lundi 5 octobre : l’attaché commercial de Grande-Bratagne à Montréal, James Richard Cross est enlevé à son domicile par un groupe du Front de Libération du Québec. C’est l’opération «Libération». - Font partie du groupe « Cellule Libération » : Jacques Lanctôt, Marc Carbonneau, Louise et Jacques Cossette-Trudel, Yves Langlois. - En échange de la libération de James Richard Cross, la Cellule Libération demande la publication dans les journaux d’un texte-manifeste du FLQ, la libération des prisonniers politiques (militants du Front détenus en prison), le réengagement des 400 ex-employés de la compagnie Lapalme (transport du courrier) par le ministère des Postes par suite à leur mise à pied. - Mitchell Sharp, secrétaire d’État aux affaires extérieur : «I am hopeful that these criminals will be apprehended and that the diplomat will be released. That’s our purpose». Mardi 6 octobre : Mitchell Sharp déclare aux Communes qu’il refuse les conditions « déraisonnable » du FLQ. Mercredi 7 octobre : Robert Bourassa quitte le Québec à destination de New York pour y rencontrer des financiers américains. - « Terrorisme au bistouri » : grève des médecins spécialistes. - Perquisitions et arrestations. - Lecture du manifeste à CKAC. Jeudi 8 octobre : diffusion du manifeste sur les ondes de Radio-Canada. Samedi 10 octobre : 18 heures. Conférence de presse de Jérôme Choquette, ministre de la justice. On refuse toute négociation pour la libération de J.R. Cross. 18 heures 18 minutes : Pierre Laporte, ministre du Travail et de l’immigration est enlevé à son domicile de Saint-Lambert. - Différents groupes de citoyens appuient le manifeste du FLQ. Dimanche 11 octobre : Robert Bourassa laisse supposer qu’il accepte de négocier. Vendredi 16 octobre : Proclamation de la Lois des mesures de guerre. - L’armée s’installe pour assurer la protection des quartiers riches et des édifices gouvernementaux. - Arrestation et perquisitions. Des centaines de personnes sont emprisonnées. Samedi 17 octobre : mort de Pierre Laporte. *tiré du livre Pour en finir avec octobre de Francis Simard. Pourquoi Octobre Les discussions publiques sur Octobre 70 sont souvent limitées au rappel du déroulement de la crise elle-même : l’enlèvement de Cross, la publication du manifeste du FLQ, l’enlèvement de Pierre Laporte et la découverte de son corps, la loi sur les mesures de guerre, la libération de Cross et l’arrestation des membres de la cellule Chénier. Or, on pose rarement la question : Pourquoi Octobre ? Comment en est-on arrivé là ? Aurait-on pu l’éviter ? Qui est responsable ? Comment les gouvernants ont-ils pu laisser pourrir une situation au point où des hommes en viennent à enlever la vie à d’autres hommes ? En fait, Octobre est un cri ! Un cri contre l’injustice. Un cri contre l’oppression. Contre l’exploitation d’un groupe par un autre. Un cri contre le racisme ! En 1966, le salaire moyen d’un anglophone était 32 % supérieur à celui d’un francophone et la Commission Laurendeau-Dunton constate autour de la même période que sur 14 groupes ethnolinguistiques étudiés, les francophones étaient douzièmes en ce qui a trait à la moyenne des salaires. Un système existe donc qui maintient les francophones dans la précarité. À cela s’ajoute le mépris linguistique envers les Québécois. L’insulte « Speak White » qu’on lançait aux francophones témoigne parfaitement de cette situation où l’anglais est partout considéré comme la langue du conquérant, du gagnant et surtout la seule et unique langue de l’avancement sociale. Pour mieux comprendre l’ambiance de l’époque, j’invite d’ailleurs les lecteurs à aller écouter le magnifique poème Speak White de Michèle Lalonde qui se réapproprie l’expression pour dénoncer l’oppression des Québécois (disponible sur Youtube). En réaction à ces injustices, d’immenses manifestations pour la protection du français vont ponctuer la fin des années soixante et celles-ci vont souvent être réprimées dans la violence. Il faudra attendre 1977 pour que les droits linguistiques des Québécois soient légalement garantis avec l’adoption de la loi 101. Le bouillonnement politique au Québec ne se produit pas en vase clos. Au même moment, aux États-Unis, en Amérique du Sud, en Afrique, des luttes de libération ont lieu. Les jeunes Québécois épris de justice et de libertés s'en inspireront. C’est dans ce contexte que Pierre Bourgault et d’autres vont réagir en lançant un mouvement, le Rassemblement pour l’Indépendance nationale (RIN), qui deviendra ensuite un parti politique. René Lévesque va faire exactement la même chose en quittant le parti libéral pour fonder le Parti Québécois. Michel Chartrand poursuit son implacab le combat pour l’équité et la justice pour les travailleurs francophones. Tous font le même constat, le problème est systémique et seule l’indépendance pourra corriger ses iniquités et ses injustices perpétuelles. Tout au long des années soixante, des jeunes, pressés, vont de leur côté en arriver à la conclusion que la démocratie est bloquée et vont commencer à réagir aux injustices et à la répression par des actes de violence. En plusieurs vagues et pendant près de dix ans, le FLQ va faire exploser une cinquantaine de bombes. Ces attentats vont culminer avec deux enlèvements en Octobre 70 et la mort du minis tre Pierre Laporte. Le gouvernement canadien va répondre de façon brutale et démesurée. L’application de la loi sur les mesures de guerre suspend les libertés démocratiques et donne le feu vert à l’arrestation sans mandat, souvent dans la nuit, de 500 personnes. Ces individus, emprisonnés pour délit d’opinion, resteront incarcérés pour des semaines et parfois des mois, en violation patente de leurs droits fondamentaux. Que retenir d’Octobre? D’abord que la violence politique est inacceptable. C’est par des moyens démocratiques et pacifiques que l’on doit faire avancer nos idées. Ensuite, réalisons que Pierre Elliott-Trudeau n’est pas un démocrate. Un premier ministre qui envoie l’armée contre son peuple et qui fait emprisonner ses opposants politiques peut bien essayer de se donner un vernis démocratique, celui-ci finit par craquer. Finalement, on peut voir Octobre 70 comme le point final des années 1960, période de réveil des Québécois quant aux limites de leur existence dans le Canada. Cette période est aussi marquée par une prise de conscience sur la nécessité de se donner les outils pour réaliser leur émancipatio n. Après Octobre, une nouvelle vague d’implication politique démocratique mènera à l’élection du Parti Québécois en 1976 puis au premier référendum sur l’indépendance du Québec en 1980. Le reste de l’histoire est connu. C’est maintenant à nous, à vous, de reprendre le flambeau et de s’activer pour que le Québec devienne un pays. Par Denis Trudel Député de Longueuil- St-Hubert. Les Rose dans nos écoles À quelques jours du 50e anniversaire de la crise d’octobre survenue en 1970, le documentaire réalisé par le fils de Paul Rose, une des têtes dirigeantes du Front de Libération du Québec (FLQ) à cette époque, a éveillé ma curiosité intellectuelle. Après le visionnement, il m’apparaît inconcevable que ce documentaire ne soit pas inscrit dans le programme du cours de quatrième secondaire intitulé Histoire du Québec et du Canada, où on étudie la période de la Révolution Tranquille. Je vois tout de suite les boucliers se lever. On va m’accuser de vouloir endoctriner les jeunes élèves ou encore pire, un chroniqueur d’un média anglophone montréalais tentera de vous vendre l’idée que j’ai voulu faire l’apologie du terrorisme perpétré à l’endroit de Pierre Laporte, un ministre libéral notoire de l’époque. Et pourtant, même Paul Rose a reconnu qu’il s’agissait de la plus grande erreur de son mouvement felquiste. Je suis bien loin de banaliser la mort d’un individu à des fins politiques. Aucune forme de violence n’a sa place dans une société évoluée. À peine quelques jours après que le scientifique en chef du Québec, Rémi Quirion, ait publié une étude sur la censure de nos institutions universitaires. Ce dernier dit craindre pour la liberté de débat dans l’enceinte du savoir, et ce, en raison de la rectitude politiq ue véhiculée par certains groupes marginalisés. Il ne faudrait guère que je me surprenne que je sois la cible des attaques dès la publication de ce texte. La portée d’un véritable cours d’histoire Même si j’ai eu la chance de poursuivre mes études secondaires dans une école privée de la région maskoutaine qui jouissait d’une bonne réputation, je dois vous avouer que j’ai appris plus en 130 minutes sur la Révolution tranquille que dans l’ensemble de mon cours d’histoire de quatrième secondaire. Il faut dire qu’on passait la moitié de l’année à nous présenter l’Acte de l’Amérique du Nord britannique de 1867, l’Acte d’Union de 1840, et même la Rébellion des Patriotes de 1837-1838. Oui, vous avez bien compris! On tentait même de faire passer les Louis Riel et Louis-Joseph Papineau, des Canadiens français de l’époque, qui se sont battus pour leurs droits face à un système colonialiste anglais, comme étant des rebelles et des traîtres du système. Après tout, on aura pendu Riel pour trahison. Après, on me dira que l’histoire n’a pas été façonnée par le système politique. J’ose espérer que la réforme aura changé la donne, mais j’en doute fortement. Revenons au documentaire Les Rose! Le documentaire trace un reflet pertinent et nécessaire de la réalité socio-économique, socio-politique et socio-historique du Québec dans une période névralgique de la construction identitaire de notre société d’aujourd’hui, la Révolution tranquille. Dès le début, on y voit des images frappantes de la Ville Jacques- Cartier (aujourd’hui Longueuil). Les familles francophones vivaient dans des maisons qui tombaient en ruine, alors que leurs homologues anglophones détenaient la force du capital et les entreprises et vivaient à Ville-Marie (Montréal) dans des résidences luxueuses et inaccessibles pour les travailleurs. Ce n’est pas un mythe, c’était la triste réalité de l’époque. Les nombreuses discussions entre Félix Rose, fils de Paul, et son oncle Jacques Rose, un activiste du FLQ, permettent de mieux comprendre la naissance du mouveme nt indépendantiste québécois avec la création du Parti Québécois. Ce mouvement a donné lieu à deux événements historiques sur la scène politique, soient les référendums de 1980 et 1995. À la lecture du programme des cours offerts pour les élèves de troisième et quatrième secondaire en histoire, les visées du programme de formation sont pourtant claires. On veut donner les outils aux élèves afin de construire leur vision du monde, de structurer leur identité et développer leur pouvoir d’action. Quoi de mieux que de leur offrir un documentaire qui donne un portrait partiel, je le conçois, d’une importante partie de notre histoire. La présentation d’un documentaire comme Les Rose ou encore, les Ordres de Michel Brault, permettraient d’offrir les ressources nécessaires à un adolescent de 15 ou 16 ans afin de mieux comprendre le contexte socio-historico-économico-politique dans lequel il vit aujourd’hui. En gros, le documentaire devrait être vu comme un outil pédagogique et non comme une œuvre de fiction pour faire la promotion du FLQ. J’invite tous les élus indépendantistes de l’Assemblée nationale à présenter une motion pour que les documentaires historiques comme Les Rose ou Les Ordres soient utilisés à titre d’outils pédagogiques dans le cadre du programme de formation en histoire au secondaire. Après tout, Winston Churchill disait : « Un peuple qui oublie son passé est condamné à le revivre! » Par Carl Vaillancourt À voir gratuitement sur ONF.ca! COURTE MISSIVE AUX COPAINS BLOQUISTES ÉCRITE SUR LE COIN DE LA TABLE Ainsi, pour souligner le 50ème d'Octobre '70, le Bloc Québécois a décidé de demander des excuses au fédéral pour l'instauration de la Loi sur les mesures de guerre. Z'êtes sérieux, là? C'est la seule chose à laquelle vous pouviez penser? On peut difficilement faire plus provincialiste, vous trouvez pas? Calvâsse, on est un mouvement de libération nationale ou bien une foutue communauté minoritaire qui cherche à se tailler une place dans le grand ensemble canadian? Parce que si on est un peuple en lutte, demander des excuses est la dernière chose à faire! Premièrement, ça nous met à genoux quand on devrait se tenir debout et ensuite, ça vient confirmer notre statut de subordonnés, chose qu'on cherche plutôt à renverser. Imaginez si le fédéral devait accepter et que Trudeau se présentait devant les caméras pour offrir ces fameuses excuses aux Québécois...la honte! Je suis indépendantiste moi madame, ce que je veux, c'est briser le pays en deux, pas m'y intégrer sous une pluie de larmes libérales, verrat! Pensez-y deux secondes: si jamais Trudeau s'excuse, ce sera le mur pour notre mouvement. Pourquoi? C'est pourtant simple. Les gouvernements s'excusent aux groupes qui ne présentent plus aucun danger. Le jour où l'État colonial s'excusera pour ses politiques colonialistes, nous devrons comprendre par là que pour lui, notre minorisation sera complétée. Nous ne serons plus une menace. Et à partir de ce moment, il pourra dès lors nous victimiser à souhait! Et pleurer de jolies larmes de crocodile sur notre sort... C'est vraiment ça que vous voulez? Pas moi! L'unique façon de souligner Octobre '70 dans la dignité, c'est de reprendre la lutte. Redresser l'échine et sortir dans la rue pour crier Liberté! Leur faire peur, baptême! C'est la seule chose qui ait jamais fonctionné. Nous ne sommes réellement efficaces que lorsqu'ils nous craignent. De grâce, laissez tomber cette idée qui sent la faiblesse à plein nez et renouez avec un peu du courage d'antan. Nos héros méritent bien mieux que des excuses... - Jean-François Carrier Bienvenue en 2020 « Ah oui ?! Tu es péquiste ? Tu es donc raciste, homophobe et misogyne ?! » Me lance-t- elle d’un petit regard hautain. « Heu… oui ?! Peux-tu me dire en quoi les péquistes sont racistes, homophobes et misogynes? », lui répondis-je. Petit moment d’hésitation. « Ah! Je me trompe avec celui du fédéral [Le Bloc], désolé. » J’étais tellement indigné que j’ai préféré ne pas répondre. Je ne venais que de la connaître qu’elle me lance ça, comme ça. Il est tellement facile, de nos jours, de donner des étiquettes à ceux qui pensent différemment que nous tellement elles deviennent une normalité dans nos discours publics. Je pense à Alain Therrien qui n’aura jamais eu ses excuses de la part de Jagmeeth Singh : Anthony Rota ne lui aura finalement jamais obligé à les présenter. D’ailleurs, Boulerice accusait même le Bloc de « flirter un peu avec le populisme de droite plus conservateur » suite aux propos de son chef. Pensons aussi au Dr William Steinberg, maire de Hamstead, qui a déclaré que la loi 21 était « du nettoyage ethnique, non pas avec une arme, mais avec une loi » et a qualifié la volonté du gouvernement Legault sur ce dossier de « raciste et méprisable ». Bien que ses propos aient été dénoncés, William Steinberg est toujours maire de Hamstead. Souvenons-nous également de Kamal G. Lufti qui s’était fait mettre à la porte de la CAQ après avoir accusé tous les souverainistes de racisme en 2012 parce qu’ils s’opposaient au multiculturalisme. Or, ce ne sont que trois éléments, mais qui démontrent pourtant comment ces termes se banalisent de plus en plus : 2012 - Kamal G.Lufti s’est fait mettre à la porte; 2019 - William Steinberg s’est fait dénoncer, mais est resté dans ses fonctions; 2020 - Jagmeeth Singh s’est fait taper sur les doigts en se faisant dire de ne plus recommencer tout en continuant de maintenir ce qu’il disait. À force d’entendre le mot « racisme » partout, le terme perd de son importance et ça devient à nous, je crois, de ne plus simplement dire nos opinions, mais de les crier haut et forts. C’est à nous également de ne plus nous laisser traiter injustement parce que l’on pense différemment. La prochaine fois, je ne resterai donc plus seulement indigné d’une manière impassible, mais je répéterai encore plus fort que non seulement je suis péquiste, mais que je suis également bloquiste. - Raphaël Guérard Suivez votre commission de la citoyenneté! https://www.facebook.com/CCBQBlocQuebecois Le Front de libération du Québec n’est pas le Messie, ni un Robin des bois des temps modernes, C’est un regroupement de travailleurs québécois qui sont décidés à tout mettre en œuvre pour que le peuple du Québec prenne définitivement en mains son destin. Le Front de libération du Québec veut l’indépendance totale des Québécois, réunis dans une société libre et purgée à jamais de sa clique de requins voraces, les « big boss » patronneux et leurs valets qui ont fait du Québec leur chasse gardée du cheap labor et de l’exploitation sans scrupules. Le Front de libération du Québec n’est pas un mouvement d’agression, mais la réponse à une agression, celle organisée par la haute finance par l’entreprise des marionnettes des gouvernements fédéral et provincial (le show de la Brinks, le bill 63, la carte électorale, la taxe dite de « progrès social », power corporation, l’assurance-médecins, les gars de Lapalme). Le Front de libération du Québec s’autofinance d’impôts volontaires prélevés à même les entreprises d’exploitation des ouvriers (banques, compagnies de finance, etc.). « Les puissances d’argent du statu quo, la plupart des tuteurs traditionnels de notre peuple, ont obtenu la réaction qu’ils espéraient, le recul plutôt qu’un changement pour lequel nous avons travaillé comme jamais ; pour lequel on va continuer à travailler. » René Lévesque, 29 avril 1970. Nous avons cru un moment qu’il valait la peine de canaliser nos énergies, nos impatiences comme le dit si bien René Lévesque, dans le Parti québécois, mais la victoire libérale montre bien que ce qu’on appelle démocratie au Québec n’est en fait et depuis toujours que la « democracy » des riches. La victoire du Parti libéral en ce sens n’est en fait que la victoire des faiseurs d’élections Simard-Cotroni. En conséquence, le parlementarisme britannique, c’est bien fini et le Front de libération du Québec ne se laissera jamais distraire par les miettes électorales que les capitalistes anglo-saxons lancent dans la basse- cour québécoise à tous les quatre ans. Nombre de Québécois ont compris et ils vont agir. Bourassa dans l’année qui vient va prendra de la maturité : 100 000 travailleurs révolutionnaires organisés et armés ! Oui il y en a des raisons à la victoire libérale. Oui il y en a des raisons à la pauvreté, au chômage, aux taudis, au fait que vous M. Bergeron de la rue Visitation et aussi vous M. Legendre de Ville de Laval qui gagnez 10 000 dollars par année, vous ne vous sentiez pas libres en notre pays le Québec. Oui il y en a des raisons, et les gars de la Lord les connaissent, les pêcheurs de la Gaspésie, les travailleurs de la Côte Nord, les mineurs de la Iron Ore, de Québec Cartier Mining, de la Noranda les connaissent eux aussi ces raisons. Et les braves travailleurs de Cabano que l’on a tenté de fourrer une fois de plus en savent des tas de raisons. Oui il y en a des raisons pour que vous, M. Tremblay de la rue Panet et vous, M. Cloutier qui travaillez dans la construction à St-Jérôme, vous ne puissiez vous payer des « vaisseaux d’or » avec de la belle zizique et tout le fling flang comme l’a fait Drapeau-l’aristocrate, celui qui se préoccupe tellement des taudis qu’il a fait placer des panneaux de couleurs devant ceux-ci pour ne pas que les riches touristes voient notre misère. Oui il y en a des raison pour que vous Madame Lemay de St-Hyacinthe vous ne puissiez vous payer des petits voyages en Floride comme le font avec notre argent tous les sales juges et députés. Les braves travailleurs de la Vickers et ceux de la Davie Ship les savent ces raisons, eux à qui l’on a donné aucune raison qu’ils voulaient se syndiquer et à qui les sales juges ont fait payer plus de deux millions de dollars parce qu’ils avaient voulu exercer ce droit élémentaire. Les gars de Murdochville la connaissent la justice et ils en connaissent des tas de raisons. Oui il y en a des raisons pour que vous, M. Lachance de la rue Ste-Marguerite, vous alliez noyer votre désespoir, votre rancœur et votre rage dans la bière du chien à Molson. Et toi, Lachance fils avec tes cigarettes de mari… Oui il y en a des raisons pour que nous, les assistés sociaux, on vous tienne de génération en génération sur le bien-être social. Il y en a des tas de raisons, les travailleurs de la domptar à Windsor et à East Angus les savent. Et les travailleurs de la Squibb et de la Ayers et les gars de la Régie des Alcools et ceux de la Seven Up et de Victoria Precision, et les cols bleus de Laval et de Montréal et les gars de Lapalme en savent des tas de raisons. Les travailleurs de Dupont of Canada en savent eux aussi, même si bientôt ils ne pourront que les donner en anglais (ainsi assimilés, ils iront grossir le nombre des immigrants, Néo-Québécois, enfants chéris du bill 63). Et les policiers de Montréal auraient dû les comprendre ces raisons, eux qui sont les bras du système ; ils auraient dû s’apercevoir que nous vivons dans une société terrorisée parce que sans leur force, sans leur violence, plus rien ne fonctionnait le 7 octobre ! Nous en avons soupé du fédéralisme canadien qui pénalise les producteurs laitiers du Québec pour satisfaire aux besoins anglo-saxons du Commonwealth ; qui maintient les braves chauffeurs de taxi de Montréal dans un état de demi-esclaves en protégeant honteusement le monopole exclusif de l’écœurant Murray Hill et de son propriétaire-assassin Charles Hershorn et de son fils Paul qui, à maintes reprises, le soir du 7 octobre, arracha des mains de ses employés le fusil de calibre 12 pour tirer sur les chauffeurs et blesser ainsi mortellement le caporal Dumas, tué en tant que manifestant ; qui pratique une politique insensée des importations en jetant un à un dans la rue les petits salariés des Textiles et de la Chaussure, les plus bafoués au Québec, aux profit d’une poignée de maudits « money-makers » roulant cadillac ; qui classe la nation québécoise au rang des minorités ethniques du Canada. Nous en avons soupé, et de plus en plus de Québécois également, d’un gouvernement de mitaines qui fait mille et une acrobaties pour charmer les millionnaires américains en les suppliant de venir investir au Québec, la Belle Province où des milliers de milles carrés de forêts remplies de gibier et de lacs poissonneux sont la propriété exclusive de ces même Seigneurs tout-puissants du XXe siècle ; d’un hypocrite à la Bourassa qui s’appuie sur les blindés de la Brinks, véritable symbole de l’occupation étrangère au Québec, pour tenir les pauvres « natives » québécois dans la peur de la misère et du chômage auxquels nous sommes tant habituées ; de nos impôts que l’envoyé d’Ottawa au Québec veut donner aux boss anglophones pour les « inciter », ma chère, à parler français, à négocier en français : repeat after me : « cheap labor means main-d’œuvre à bon marché » ; des promesses de travail et de prospérité, alors que nous serons toujours les serviteurs assidus et les lèche-bottes des big-shot, tant qu’il y aura des Westmount, des Town of Mount-Royal, des Hampstead, des Outremont, tous ces véritables châteaux forts de la haute finance de la rue St-Jacques et de la Wall Street, tant que nous tous, Québécois, n’aurons pas chassé par tous les moyens, y compris la dynamite et les armes, ces big-boss de l’économie et de la politique, prêts à toutes les bassesses pour mieux nous fourrer. Nous vivons dans une société d’esclaves terrorisés, terrorisés par les grands patrons, Steinberg, Clark, Bronfman, Smith, Neapole, Timmins, Geoffrion, J.L. Lévesque, Hershorn, Thompson, Nesbitt, Desmarais, Kierans (à côté de ça, Rémi Popol la garcette, Drapeau le dog, Bourassa le serin des Simard, Trudeau la tapette, c’est des peanuts!). Terrorisés par l’Église capitaliste romaine, même si ça paraît de moins en moins (à qui appartient la Place de la Bourse?), par les paiements à rembourser à la Household Finance, par la publicité des grands maîtres de la consommation, Eaton, Simpson, Morgan, Steinberg, General Motors… ; terrorisés par les lieux fermés de la science et de la culture que sont les universités et par leurs singes-directeurs Gaudry et Dorais et par le sous-singe Rober Shaw. Nous sommes de plus en plus nombreux à connaître et à subir cette société terroriste et le jour s’en vient où tous les Westmount du Québec disparaîtront de la carte. Travailleurs de la production, des mines et des forêts ; travailleurs des services, enseignants et étudiants, chômeurs, prenez ce qui vous appartient, votre travail, votre détermination et votre liberté. Et vous, les travailleurs de la General Electric, c’est vous qui faites fonctionner vos usines ; vous seuls êtes capables de produire ; sans vous, General Electric n’est rien ! Travailleurs du Québec, commencez dès aujourd’hui à reprendre ce qui vous appartient ; prenez vous-mêmes ce qui est à vous. Vous seuls connaissez vos usines, vos machines, vos hôtels, vos universités, vos syndicats ; n’attendez pas d’organisation miracle. Faites vous-mêmes votre révolution dans vos quartiers, dans vos milieux de travail. Et si vous ne le faites pas vous-mêmes, d’autres usurpateurs technocrates ou autres remplaceront la poignée de fumeurs de cigares que nous connaissons maintenant et tout sera à refaire. Vous seuls êtes capables de bâtir une société libre. Il nous faut lutter, non plus un à un, mais en s’unissant jusqu’à la victoire, avec tous les moyens que l’on possède comme l’ont fait les Patriotes de 1837-1838 (ceux que Notre sainte mère l’Église s’est empressée d’excommunier pour mieux se vendre aux intérêts britanniques). Qu’aux quatre coins du Québec, ceux qu’on a osé traiter avec dédain de lousy French et d’alcooliques entreprennent vigoureusement le combat contre les matraqueurs de la liberté et de la justice et mettent hors d’état de nuire tous ces professionnels du hold-up et de l’escroquerie : banquiers, businessmen, juges et politicailleurs vendus !!! Nous sommes des travailleurs québécois et nous irons jusqu’au bout. Nous voulons remplacer avec toute la population cette société d’esclaves par une société libre, fonctionnant d’elle-même et pour elle-même, une société ouverte sur le monde. Notre lutte ne peut être que victorieuse. On ne tient pas longtemps dans la misère et le mépris un peuple en réveil. Vive le Québec libre ! Vive les camarades prisonniers politiques ! Vive la révolution québécoise ! Vive le Front de libération du Québec ! Pour allez plus loin dans la compréhension et l’étude des événements d’Octobre 70 et plus généralement du FLQ nous vous conseillons les lectures suivantes : F.L.Q. Histoire d'un mouvement clandestin - Louis Fournier Pour en finir avec Octobre - Francis Simard Nègres blancs d'Amérique - Pierre Vallières Trois Textes – François Mario Bachand Chronique d'une insurrection appréhendée: jeunesse et crise - Éric Bédard La crise d'octobre – Jules Falardeau
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