Hans VAN DE CAUTER Manifeste pour une nouvelle Belgique unitaire ( août 2022) 1 MANIFESTE POUR UNE NOUVELLE BELGIQUE UNITAIRE Hans Van de Cauter L'union fait la force – Eendracht maakt macht - Einigkeit macht stark Devise nationale du Royaume de Belgique © B.U.B. A oût s 2022 - Deuxième édition Bruxelles Vous pouvez commander le précis pour une nouvelle Belgique unitaire ( environ 300 pages, illustré, en couleurs et à couverture dure ) en versant la somme de 21 € sur le compte du B.U.B. n° BE91 0682 4176 7776 (GKCCBEBB). Hans VAN DE CAUTER Manifeste pour une nouvelle Belgique unitaire ( août 2022) 2 MANIFESTE POUR UNE NOUVELLE BELGIQUE UNITAIRE Introduction p. 2 I. Brève histoire de la Belgique p. 3 II. Causes et solutions des problèmes politico - communautaires p. 1 2 II.A Le problème de base : l e nationalisme linguistique p. 12 1. Problématique p. 12 2. Solutions p. 20 II.B Sa conséquence : l e fédéralisme linguistique p. 21 1. Problématique p. 21 2. Solutions p. 25 II.C . Un autre problème : l a particratie et la médiacratie p. 27 1. Problématique p. 27 2. Solutions p. 29 II.D. Les catalyseurs des problèmes politico - communautaires p. 30 1. L’union européenne p. 30 2. Les différences économiques p. 31 3. Le problème migratoire p. 31 III. Gestion néfaste de la Belgique par la particratie p. 32 III.A. Introduction p. 32 III.B. Une pieuvre dans l’Etat p. 33 III.C. Comment la particratie a - t - elle organisé son pouvoir ? p. 34 1. Les élections p. 35 2. Les subsides p. 36 3. Les médias p. 37 4. La Cour constitutionnelle p. 3 7 5. Conclusion p. 38 III.D. Quel est le résultat du travail de la particratie ? p. 38 III.E. Comment rendre la Belgique de nouveau démocratique ? p. 39 IV. Nécessité d’un référendum sur la structure de la Belgique p. 40 V. Conclusion p. 42 Introduction La Belgique est une nation ancienne dont les racines géographiques remontent à l'occupation romaine il y a 2000 ans et à la division de l'empire de Charlemagne au 9e siècle. Ses racines nationales remontent aux Pays - Bas bourguignons du 14e siècle. La Belgique n'a pas été créée en 18 30, comme certains voudraient nous le faire croire, pas plus que la France n'a été créée en 1789 ou l'Allemagne en 1990. En tant qu’ idéaliste, unitariste convaincu et président du B.U.B. (Belgische Unie – Union belge), qui est à la fois un parti et un grou pe de pression, j’ai voulu écrire un manifeste politique pour arrêter le délitement et le dysfonctionnement de l’ Etat belge à cause du nationalisme linguistique et sa conséquence principale, le fédéralisme linguistique. Aborder cette problématique , c’ est c omme « jurer dans l’église flamingante et wallingante » parce Hans VAN DE CAUTER Manifeste pour une nouvelle Belgique unitaire ( août 2022) 3 qu’on s’ attaque à des décennies de préjugés sur la Belgique et la scission de compétences nationales. Pour trouver une solution aux problèmes politico - communautaires qui assaillent le Royaume de Belgique "extrême - républicain" depuis environ un siècle et pour donner à la Belgique un nouvel avenir sans que la politique soit constamment polluée par les discus sions communautaires, il faut d'abord identifier les causes des problèmes. Ce n'est qu'alors que les solutions pourront être proposées. Ce manifeste se base sur 22 ans de vie politique enrichissante exclusivement dédiée à la cause unitariste. Déjà en 2000, j’ai créé le parti unitariste ‘Nouvelle Belgique’, qui a été rebaptisé en ‘Belgische Unie – Union belge’ (B.U.B.) le 5 juillet 2002. Le B.U.B. existe maintenant d epuis 20 ans et a réintroduit le concept d’unitarisme dans la politique belge. Après une brève histoire politico - communautaire de la Belgique (point I), j’énumère les causes et les solutions des problèmes politico - communautaires (point II) pour ensuite cri tiquer la gestion néfaste de la Belgique par la particratie (point III). Je termine par expliquer la nécessité d’un référendum sur la structure étatique de la Belgique (point IV). Vous trouverez bien plus de détails dans mon « livre pour une nouvelle Belgi que unitaire » (en couleurs, illustré, à couverture dure et comprenant environ 300 pages) que sera édité cette année encore. I. Brève histoire politique de la Belgique L’histoire de la Belgique remonte à l’Antiquité. Lorsque les Romain s sous la direction de l’Empereur Jules César envahiss ai ent le Nord de la Gaule – en gros le territoire entre le Rhin et la Seine – autour de l’année 57 avant Jésus Christ, ils l’appel ai ent ‘Belgica’. Ce territoire fut alors habité par différent e s tribus celtiques. On pourrait considérer Belgica comme le commencement de la Belgique géographique puisqu’à cette époque sont nés le nom et en gros le territoir e de ce qui deviendrait plus tard la Belgique. Après la chute de l’ e mpire romain en raison de l’invasion des peuples germaniques au 5 ième siècle de notre ère, Belgica et l’Europe de l’ouest fu ren t linguistiquement divisé es en deux : une partie germanique au nord et une partie plus romanisée au sud. Cette différence linguistique s’explique par le fait que l’immigration germanique a été plus importante dans la partie nord que dans la partie sud, celle - ci connaissant un taux p lus élevé d’habitants romanisés. Cette « frontière linguistique » entre les langues germaniques et romanes , qui va grosso modo de la Panne à la côte belge vers les Alpes en passant par Luxembourg et Strasbourg, changera it peu pendant 2.000 ans et existe ju squ’à ce jour. Il s’ensuit que la Belgique est bilingue depuis au moins 1.600 ans. Hans VAN DE CAUTER Manifeste pour une nouvelle Belgique unitaire ( août 2022) 4 Après l’occupation romaine, l e nom Belgica n’ a plus été usité pendant quelques siècles. Au neuvième siècle, l’empereur germanique Charlemagne a réussi à réunir l’Europe de l ’ouest dans un grand empire . En 843, plusieurs années après sa mort, son empire européen fut divisé par le Traité de Verdun en trois parties coïncidant en gros avec l’actuelle France à l’ouest , le Bénélux jusqu’à Rome au centre et l’ Allemagne à l’est L’Europe est ainsi entrée dans une longue période de féodalité avec des vassaux locaux qui prêt aient un serment d’allégeance plus ou moins symboli que selon les cas à un seigneur, celui - ci jurant à son tour fidélité à un roi ou à un empereur. L’Europe se d isloqu ait ainsi en petits comtés, duchés et principautés. Autour de l’an 1000, Godfroid de Bouillon, l e vassal de la Lorraine, qui, en théorie, fai sai t partie de l’ e mpire germanique, a joué un rôle actif dans l es cr oisades en Terre Sainte . Au sein du même Empire et à la même époque, le comté de Louvain se développ ait et se transformait en Duché d u Brabant étendant son territoire rapidement à tout le Brabant de Nivelles à la Meuse aux Pays - Bas actuels. Le 5 juin 1285 est une date historique importante pour les Brabançons. Ce jour, Jean Ier, le d uc d u Brabant , a remport é une bataille cruciale contre l’évêque de Cologne à Wo rringen , ce qui a permis au duc d’assurer l’expansion de son duché vers l’est, en y incluant le Limbourg Le Comté de Flandre, quant à lui, se développ ait dans le cadre théorique du r oyaume de France, mais c’est bien le roi français qui a été battu par l’armée f lamande à la Bataille des épe rons d’or à Courtrai le 11 juillet 1302 . Cette victoire a permis aux Flamands d’assurer leur indépendance à l’égard du r oyaume de France. En 1430, le Duc de Bourgogne, Philippe le Bon, qui hérit erait plus tard tous l es Pays - Bas du nord et du sud , c’est - à - dire l’actuel Bénélux , a fondé à Bruges l’Ordre de la Toison d’Or Il s’agissait d’un p acte conclu avec toutes les principautés d e son duché Ce moment est capital parce qu’il peut être considéré comme l’embryon de l’Eta t belge. Les principautés d’antan sont devenu e s beaucoup plus tard les actuelles provinces, même si leurs frontières ont quelque peu changé à travers les siècles. En 1477, le successeur de Philippe Le Bon, le duc Charles le Téméraire, a perd u la bataille d e Nancy contre le Roi de France, mais les Pays - Bas (au sens du Bénélux) rest ai ent indépendants. Par un mariage de Marie, la Duchesse de Bourgogne , avec l’archiduc Maximilien d’Autriche , en 14 77 , les Pays - Bas sont entrés dans une nouvelle phase européenne de leur existence. De ce mariage est issu Philippe le Beau de Habsbourg, le père de l’Empereur du Sainte - Empire , Charles Quint , celui - ci étant né à Gand en 1500. L’empire des Habsbourgs réunissait les possessions autrichiennes , néerlandai ses et espagnoles en un grand empire comprenant également les nouvelles colonies en Amérique. Pendant ce siècle, le nom Belgica fut de nouveau utilisé même s’il désign ait encore l’entièreté des Pays - bas. L e port maritime d’Anvers connaissait un grand essor économique au 16 ième siècle Cet essor a cependant été arrêté par la séparation des Pays - Bas en 1585 suite à la Guerre de la Contre - réformation qui était menée de façon farouche par le Roi d’Espagne catholique, Philippe II, contre les protestants . Cette révolte protestante, dite iconoclaste, avait débuté dans le sud de Hans VAN DE CAUTER Manifeste pour une nouvelle Belgique unitaire ( août 2022) 5 la Flandre (l’actuelle Flandre française) . Elle a conduit à un exode des protestants ver s les Pays - Bas septentrionaux. Le 17 ième siècle était une période de déclin pour les Pays - Bas méridionaux tandis que la Hollande conna issant un siècle d’or grâce à sa force maritime et ses colonies . A la fin du siècle, l’actuelle Belgique a été envahie pa r les troupes du r oi de France, Louis XIV, le « Roi Soleil ». Au 18 ième siècle, les Pays - Bas méridionaux redev enaient autrichiens. Pour la première fois, le mot Belgique était sporadiquement utilisé dans des écritures pour désigner l es Pays - Bas du sud. En 1789, l’année de la révolution française et un an après la mise en vigueur de la constitution des Etats - Unis d’Amérique, la Belgique conna issait sa première révolution, appelée brabançonne. Elle a m ené à l’indépendance éphémère des Pays - Bas méridi onaux . La nouvelle nation s’appelait les « Etats Belgiques Unis ». Il s’agissait d’ une confédération républicaine de s pr ovinces belges réunissant le Brabant, le Hainaut, la Flandre, l’ Ouest - Flandre, Tournai, Malines, Gueldre, Namur et le Limbourg. Liège n’ en faisait pas partie et le Luxembourg restait aux mains des Autrichiens. Un an plus tard, l’armée autrichienne a déjà mis fin à l’aventure, mais cette révolte a prouvé l’existence d’une nation belge. En 1794, les révolutionnaires français ont chassé les Autrichiens et envahi la Belgique. L’occupation française mettait un terme à la royauté et à ce qu’on appelle « l’ancien régime », c’est - à - dire les privilèges séculaires de la noblesse et du clergé. L’occupant français a annexé la Belgique à la République française, tout en partageant le territoire en départements calqués plus ou moins sur les principautés médiévales , départements qui sont devenus plus tard les provinces de la Belgique. A partir de 1799, Napoléon transform ait la république franç aise en un empire européen . Il s’est couronné lui - même empereur français en 1804 La langue française a été imposée comme la seule langue officielle en Belgique, ce qui signifiait une rupture avec les traditions de bilinguisme Le Code civil, toujours d’application en Belgique et en France, a été adopté en 1804 et est encore partiellement en vigueur en Belgique Cependant, e n 181 3 , Napoléon a été battu par les royaumes européens à Leipzig . En 1815 , les Pays - Bas ont de nouveau ét é réunis par les alliés vainqueurs au Congrès de Vienne pour servir de zone tampon entre l a Prusse et la France La Belgique était alors réunie avec les Pays - Bas sous le règne du roi d’Orange - Nassau. En 1815, Napoléon et la France ont été définitivement ba ttus à Waterloo en Belgique. Le Roi hollandais Guillaume Ier gouvern ait les Pays - Bas de 181 5 à 1830. Il a impos é le néerlandais comme langue officielle dans le nord de la Belgique. A cause d e la discrimination des Belges sur le plan politique et le fait que le roi hollandais octroyait plus d’avantages à la partie holl a ndaise de son royaume qu’à la partie belge , il n ’ était pas très respecté dans le sud des Pays - Bas. Hans VAN DE CAUTER Manifeste pour une nouvelle Belgique unitaire ( août 2022) 6 Le 25 août 1830, u ne révolte populaire a éclaté à Bruxelles après le spectacle d’opéra « La Muette de Portici » au Théâtre de la Monnaie . C’était le déclenchement d’une révolution belge contre ce qui étai t ressenti de plus en plus comme une occupation hollandais e . Un gouvernement provisoire a été mis en place en septembre . Le 4 octobre 1830, la Belgique a proclam é son indépendance. La constitution belge a été adoptée le 7 février 1831 prévoyant l’instaurat ion d’un royaume de Belgique. L e premier Roi des Belges, Léopold Ier, a prêt é serment le 21 juillet 1831. Ainsi, l e Royaume de Belgique était née. La liberté des langues a été officiellement procla mée. Cependant, le français devenait la langue officielle de l’ administration centrale et de l’armée. Le français était aussi la langue usitée par toute la bourgeoisie, c’est - à - dire la classe régnante dans le pays et la langue de la diplomatie de l’époque même si beaucoup d’habitants du nord du pays , la partie germanique, parlaient encore des dialectes néerlandophones . Cependant, l es pouvoirs locaux , c’est - à - dire les 9 provinces et les communes bilingues, pouvaient utiliser le néerlandais dans leur communication avec le peuple. La Belgique était gouvernée par un parti catholique et un parti libéral, d’abord en semble, ce qu’on appelait l’unionisme, puis chacun à son tour. Au cours du 19 ième siècle, sous le règne du Roi Léopold II, certains n éerlandophones exige aie nt et obt enaient la reconnaissance de la langue néerlandaise comme langue officielle dans le nord du pays. Ils se réuniss aient de façon informelle dans un « mouvement flamand ». Le nom était pourtant trompeur parce que l’adjectif « flamand » fai sai t référence à toute la partie néerlandophone du pays, même à des provinces non - flamandes comme le Brabant, Anvers et le Limbourg. Cett e util isation erronée des termes « Flandre » et « Flamands » persiste jusqu’à ce jour. A la conférence de Berlin de 188 4 - 85 , le Roi Léopold II a obten u à titre personnel une colonie en Afrique, le Congo, qui devenait une colonie de l’Etat belge à sa mort e n 1909. Cette colonie africaine a considérablement renforcé l’essor de l’économie belge . La Belgique est ainsi devenue le deuxième pouvoir économique du monde à la fin du 19 ième siècle après l’Angleterre En même temps, le mouvement social prenait de l’imp ortance et s’est aussi manifesté sur le plan politique par l’adoption de réformes sociales Le droit du travail était né. Les syndicats et le parti socialiste ont vu le jour. De nombreux n éerlandophones émigraient aussi vers le sud du pays pour y chercher un travail dans les usines ou les mines qui y ont vu le jour pendant la Révolution industrielle. Cela a laissé des traces sur le plan sociologique 1 et a renforcé les liens de sang entre les Belges. Un noyau dur des flamingants (les "activistes") a collaboré avec l'occupant allemand, qui mènait une politique active en faveur des flamingants : la "Flamenpolitik". En décembre 1917, ces "militants" ont même proclamé sous l’impulsion allemande l' autonomie de la soi - disant "Flandre" (la partie nord de la Belgique). Cependant, les Allemands ont immédiatement atténué l'aventure sécessionniste et elle est restée une simple déclaration non - contraignante. 1 On rencontre de très nombreux noms de famille néerlandophones dans le sud du pays. Hans VAN DE CAUTER Manifeste pour une nouvelle Belgique unitaire ( août 2022) 7 La plupart des flamingants, les "passivistes", n'ont pas pris part à cette collaboration. C’ était la pre mière fois et sous l’influence allemande qu ’un courant séparatiste est né au sein du mouvement flamingant. L’armistice est entr é en vigueur le 11 novembre 1918. La Belgique et le nord de la France étaient dévastés. Des millions de soldats et de s citoyens dans toute l’Europe n’avaient pas survécu à la guerre . La Belgique d evait être reconstruite. Le Roi Albert Ier accordait de nouve aux droits aux ouvriers et aux néerlandophones. L’université francophone de Gand dev enait entièrement néerlandophone en 193 0 Entretemps, la Russie s’ était transformée d’un empire en un laboratoire du socialisme appelé l’Union soviétique. Les Etats - Unis s e profilaient de plus en plus comme pouvoir mondial remplaçant la France, L’Allemagne et plus tard aussi l’empire britannique , qu i commençait à s’effriter. Une crise économique frapp ait le monde occidental dès 1929 après le crash de la Bourse de New York. Cette crise a renforcé les forces autoritaires leur permettant de s’emparer du pouvoir dans une grande partie de l’Europe, notamment en Italie, en Espagne e t en Allemagne. Le régime nazi allemand, dirigé par le chancelier, puis le führer, Adolf Hitler dès 1933, en était l’exemple le plus lugubre. En Belgique, des mouvement extrémistes de gauche et de droite (les communistes, la VNV et le parti Rex de Léon Degr elle ) gagn ai ent aussi du terrain sur le plan politique. En 1939, les Allemands envahiss ai ent la Pologne , ce qui signifiait le début de la Seco n de Guerre Mondiale. Un an plus tard, ils conquéraient la Belgique, les Pays - Bas, le Luxembourg et la France. En 1941, ils attaqu ai ent l’Union soviétique. Contrairement à ce qui s’ était passé lors de la Première Guerre Mondiale, les flamingants, dont le VNV, ont choisi de façon unanime le camp des Allemands. Le Roi des Belges, Léopold III, qui s’était rendu aux Allem ands sans l’accord de ses ministres en mai 1940, a rencontré le führer le 19 novembre 1940. A cette occasion, le Roi a réclamé la libération de tous les prisonniers belges et le respect de l’indépendance de la Belgique. Les horreurs des nazis n ’ effra yai ent pas les flamingants tant ils étaient obsédés par leur projet d’ autonomie. Au début de la guerre, les Allemands sembl ai ent leur donner ce qu’ils souhait ai ent, mais dès 1943, Hitler leur a tourn é le dos en refusant la division de la Belgique. Début sept embre 1944, la Belgique a été libérée par les alliés britanniques et américains aidés par l’armée belge. Le gouvernement en exil à Londres est rev enu en Belgique et a réinstallé son pouvoir. La répression des collaborateurs n’ était pas très rude. Beaucoup de condamnations à mort n ’ont pas été exécutées et de nombreux collaborateurs ont bénéfici é de remises de peine ou de mesures de grâce, ce qui a permis au mouvement flamingant de poursuivre sa lutte anti - belge. Hans VAN DE CAUTER Manifeste pour une nouvelle Belgique unitaire ( août 2022) 8 L’opération Gutt a assaini les flux financiers et a permis de réintrodui re le franc belge. C’ était une réussite . Grâce aussi à l’aide de sa colonie et à l’abri temporaire de conflits politico - communautaires, la Belgique a réussi à relancer son économie après la guerre. Un système de sécurité sociale a été introduit en 1944. Une épuration modérée, appelée « répression » par les flamingants , a aidé à apaiser le climat politique. Cependant, le retour du Roi, en exil en Suisse, a pos é problème. Il était soupçonné d’avoir collaboré avec Hitler. U ne consultation populaire tenue en 1950 a perm is son retour au pays, mais des émeutes à Liège et dans le Hainaut ont éclat é . Il a abdiqué volontairement en faveur de son fils Baudouin qui est dev enu le cinquième Roi des Belges en 1951. Le règne du jeune roi Baudouin a commencé sous de bons auspices. L’économie belge d’après - guerre était en plein essor et l’infrastructure se modernis ait , surtout les routes. La Belgique a organisé la première expositio n universelle du monde depuis la deuxième guerre mondiale au Heysel à Bruxelles en 1958. A ce moment - là, l a Belgique était à la pointe du progrès et ouverte au monde. La politique nationale était relativement calme. Le calme avant la tempête. En effet , da ns les coulisses, le déclin comm ençait à se profiler tant au niveau économique qu’au niveau politique. Dans le sud de la Belgique, les usines étaient vétustes et l’utilisation du charbon diminuait rapidement au profit du pétrole , ce qui n’était pas à l’ava ntage de l’industrie minière dans le sud de la Belgique et dans le Limbourg Le nord de la Belgique a pu se moderniser plus vite grâce à la dynamique du port d’Anvers et des investissements étrangers massifs. Par ailleurs, l es mouvements flamingants et wallingants étaient de plus en plus actifs, quoique toujours minoritaires. Cependant, ils ont p u s’organiser de façon efficace sur base d’un discours linguistico - raciste. L’Etat belge a toléré ces extrémistes et leur a même per mis d’accéder au pouvoir dès les années 19 60. Une réforme de l’Etat semblait indispensable, même si les trois grands partis s’opposaient d’abord au fédéralisme. Dans l es déclaration s de révision de la constitution de 1965 et de 1968 , on parlait d’une provincialisation du pays et certainement pas d’une régionalisation ou d’une communautarisation. Cependant, en 1969, sous la pression des partis extrémistes, c’est - à - dire la Volksunie et le Rassemblement wallon, les négociateurs des part is sous le gouvernement de Gaston Eyskens (CVP - PSC) ont écarté la provincialisation 2 au profit de la création de régions et de communautés. Ainsi, la première réforme de l’Etat a été votée par le parlement en 1970 Celle - ci avait pour objet principal la c réation de trois communautés culturelles, une communauté culturelle dite ‘néerlandophone’, une communauté culturelle dite ‘ allemande ’ et une communauté culturelle dite ‘française’ ainsi que la création de trois régions, une région dite ‘wallonne’ au sud et une région dite ‘flamande’ et bruxelloise au nord. Les communautés culturelles et les régions étaient délimitées par la frontière linguistique. Les deux grandes communautés culturelles étaient aussi actives dans l’agglomération bruxelloise, mais la région bruxelloise restait sous tutelle nationale . La réforme de l’Etat de 1970 fut le 2 Qui était cependant prévue par les déclarations de révision de la constitution précitées Hans VAN DE CAUTER Manifeste pour une nouvelle Belgique unitaire ( août 2022) 9 début d’un imbroglio institutionnel qui n’a fait que se complexifier lors d es décennies suivantes. Aucun référendum n’a précédé cette réform e de l’Etat. Le premier ministre Gaston Eyskens a même déclaré au début des années 1970 que si un référendum avait été organisée, la majorité des Belges n’aurait certainement pas accepté cette réforme. En 1973, le monde, et donc aussi la Belgique, a connu la première crise pétrolière. Les prix du pétrole ont flambé affectan t lourdement l’industrie belge. Entretemps, la particratie poursuivait son travail de démantèlement de la Belgique. Certaines politiques, comme le développement économique et l’urbanisme , furent administrativement scindées en « comités ministériels » selon les deux régions nouvellement créées Les années 19 50 à 19 70 étaient également marquées par une forte immigration de travailleurs venant de pays méditerranéens (l’Italie, l’ Espagne, la Grèce, le Portugal et plus tard le Maroc). Surtout l’immigration de m usulmans allait poser des problèmes politiques plus tard. Sous le gouvernement Martens (CVP) , le fait régional a été confirmé dans la réforme de l’Etat de 1980. Les communaut és et régions ont été dotées de nombreuses nouvelles compétences, dont le tourisme et le sport pour les premières et l’environnement et l’économie pour les secondes. De nouveau, cette réforme approfondie a vu le jour sans aucune consultation du peuple belg e. Qui plus est, ce tte réforme de l’Etat a été négociée secrètement pas les présidents de partis , tout comme celle de 1970 et les suivantes. Il n’y a donc même p as eu de débat public, comme si on avait peur de demander l’avis des citoyens. Après la création de la communauté germanophone en 1983, les particrates ont remis une nouvelle couche institutionnelle, toujours sous Martens et toujours pendant la crise économique, par la réforme de l’Etat de 1988 Celle - ci a notamment communautarisé l’ enseignement et a régionalisé les travaux publics Cette réforme a aussi créé une troisième région, la région Bruxelles - Capitale, de nouveau sans le moindre référendum. Le successeur de Martens, Dehaene (CD&V), a encore approfondi la (dé)fédéralisation (li sez : le démantèlement) de la Belgique en procédant à une quatrième réforme de l’Etat en 1993 - 1994. A cette occasion, la Belgique et son Roi se sont même vu s imposer une nouvelle constitution par la particratie remplaçant celle de 183 1 , de nouv eau sans la moindre consultation du peuple ! En même temps, le Sénat a été réformé au profit d’une augmentation du pouvoir de la Chambre et des parlements régionaux et communautaires. De nouvelles matières comme le commerce extérieur ont aussi été scindées. En 1993, l e Roi Baudouin est décédé, épuisé par la lutte anti - belge des politiciens. Il a été succédé par le Roi Albert II. En 1999, le parlement « flamand » a adopté cinq résolution s réclamant une nouvelle réforme de l’Etat et de nombreuses nouvelles scissions de compétences. Hans VAN DE CAUTER Manifeste pour une nouvelle Belgique unitaire ( août 2022) 10 Le nouveau gouvernement Verhofstadt (VLD) a partiellement mis en œuvre ces exigences flamingantes en négociant la cinquième réforme de l’Etat de 2001 qui a scindé notamment l’agriculture et la tutelle sur les provinces et les communes. Sur un tout autre plan, u n attentat terroriste meurtrier perpétré par le groupe islamiste A l Qaeda à New York aux Etats - Unis le 11 septembre 2001 a marqué le début d’une nouvelle ère en politique internationale affectant aussi la Belgique, surtout par le fait que des troupes belges ont été envoyées en Afghanistan pour y renforcer la coalition internationale contre le mouvement djihadiste. Par ailleurs, d epuis 2002, la monnaie légale en Belgique n’est plus le franc belge, m ais l’euro. Sur le plan politique, après une première tentative en juillet 2000, le premier parti unitariste, Belgische Unie – Union belge (B.U.B.) , a été discrètement fondé à Bruxelles le 5 juillet 2002 Cependant, sur le plan politique, l e climat n’était pas à la démocratisation du débat ni à la conciliation entre groupes linguistiques . Bien au contraire, la défédéralisation de la Belgique poursuivait son chemin , toujours sans concertation du peuple. En 2003, la Cour constitutionnelle (appelée Cour d’Arbitrage à l’époque) a rendu un arrêt concer n ant l’arrondissement électoral bilingue de B ruxelles - Hal - Vilvorde (B HV ) Les flamingants ont immédiatement interprété un passage dans cet arrêt comme obligeant le législateur à scinder l’arrondissement électoral, voire l’arrondissement judiciaire de BHV. Avec une hargne démentielle, les nationalistes flam ing an t s qui n’obtenaient pas tout de suite ce qu’ils voulaient ont terrorisé la politique belge pendant 10 ans p our obtenir cette scission. Lors des élections fédérales de 2007 et 2010), les flam ingants de la N - VA ont remporté des victoires relatives : le parti séparatiste n'a obtenu qu'environ 30 % des voix dans le nord du pays. Entre 2007 et 2013, la Belgique a connu la plus longue crise gouvernementale de son histoire avec trois premiers ministres suc cessifs (Leterme, Verhofstadt et Van Rompuy). Dans le même temps, la solvabilité de la Belgique sur les marchés internationaux a été sérieusement compromise en novembre 2011 en raison de l'instabilité politique. En fin de compte, les flam ingants ont obtenu ce qu'ils souhaitaient le plus à l'époque sous le nouveau gouvernement Di Rupo (2011 - 2014), à savoir la scission de la BCR et, en outre, une toute nouvelle réforme du sixième État ( !), qui a presque supprimé le Sénat et a divisé de nouvelles compétences, comme une partie de la circulation routière, la loi sur les loyers et les allocations familiales, et donc une partie de la sécurité sociale. Lors des élections fédérales de 2007 et 2010), les flamingants de la N - VA ont remporté des victoires relatives : l e parti séparatiste a obtenu environ 30 % des voix , mais uniquement dans le nord du pays. Entre 2007 et 2013, la Belgique a connu la plus longue crise gouvernementale de son histoire avec trois premiers ministres successifs (Leterme, Verhofstadt et Van Rom puy). Dans le même temps, la solvabilité de la Belgique sur les marchés internationaux a été sérieusement compromise en novembre 2011 en raison de l'instabilité politique. En fin de compte, les flam ingants ont obtenu ce qu'ils souhaitaient le plus à l'époq ue sous le nouveau Hans VAN DE CAUTER Manifeste pour une nouvelle Belgique unitaire ( août 2022) 11 gouvernement Di Rupo (2011 - 2014), à savoir la scission de la B HV et, en outre, une toute nouvelle réforme d e l’ État ( la sixième !), qui a presque supprimé le Sénat et a scindé de nouvelles compétences, comme une partie de la circulation routière, la loi sur les baux et les allocations familiales, et donc une partie de la sécurité sociale. Les élections fédérales de 2014, qui se sont déroulées dans un climat d’incertitude concernant la validité du vote automatique (des milliers de votes ayant été annulés à Bruxelles et dans les cantons de l’est) , se s ont soldées par une nouvelle victoire relative de s séparatistes de la N - VA . Ensuite, un nouveau gouvernement a été formé avec ce parti et d’autres (CD&V, MR et VLD) sous la direction du libéral Charles Michel (MR). Une nouvelle réforme de l’Etat était provisoirement écartée. Les années 2015 et 2016 étaient caractérisées par la guerre en Syrie, la cr ise des réfugiés qui en résult ai ent et surtout les attentats meurtriers de l’Etat Islamique perpétrés à Paris le 1 3 novembre 2015 et à Bruxelles le 22 mars 2016 causant des dizaines de morts . Ces attentats ont soul evé des interrogations sur l’efficacité du système fédéral en Belgique tant dans la presse nationale qu’ internationale parce que la plupart des terroristes vivaient en Belgique où le pouvoir fédéral et donc la police ne disposent pas de moyens suffisants , not amment en raison du gaspillage de moyens financiers à cause du fédéralisme . La sécurité n’était en outre pas une priorité pour la particratie à cause de s disputes politico - communautaires incessantes. Qui plus est, le système complexe du fédéralisme ne perm ettait même pas au ministre de l’intérieur de d onn er un ordre direct au gestionnaire du métro bruxellois de fermer celui - ci après le premier attentat perpétré à l’aéroport de Zaventem de sorte qu ’ une seconde bombe a pu exploser dans un e rame de métro bondé e une heure après. Pour ce s raison s (pensons aussi p a r exemple à la quasi - impossibilité d’arriver à un accord belge sur le climat) , plusieurs politiciens traditionnels issus du MR et du VLD ont commencé à plaider dès 2016 , certes timidement, po ur des refédéralisations de matière s comme la mobilité et l’environnement. On peut même dire que plus aucun parti belge hormis la N - VA et le Vlaams Belang bien sûr s’oppose encore à des refédéralisations , certes en nombre limité de matières scindées par le s réformes de l’Etat précédentes. Il reste à voir si ce mouvement sera durable et suivi de résultats concret s Le fait que le B.U.B. plaide depuis 2002 pour le retour à l’unitarisme n’est pas étranger à cette évolution. L’année 2017 a été émaillée de nombreux scandales politico - financiers démontrant le profitariat, voire la corruption de la classe politique surtout au sein des nombreuses intercommunales (Publifin, Publipart, Telenet, Samusocial, les cumuls de mandats à ou trance, Kazakhgate, Land Invest, Inova - Intradel ...). Depuis 2014, plusieurs partis réclament également la suppression des provinces du nord et du sud du pays . Cett e réforme a été facilitée par la sixième réforme de l'État ... Hans VAN DE CAUTER Manifeste pour une nouvelle Belgique unitaire ( août 2022) 12 Les séparatistes de la N - VA ont mêm e intégré le gouvernement fédéral Michel de 2014 à décembre 2018, mais ont ensuite quitté ce gouvernement pour s'installer dans l'opposition fédérale. Les élections de mai 2019 ont à nouveau donné lieu à de longues négociations gouvernementales. Finalement, un gouvernement provisoire avec la Première ministre Wilmès - la première femme premier ministre de Belgique - a émergé en octobre 2019. Ce gouvernem ent a été relevé pendant la crise du coronavirus par le gouvernement De Croo en octobre 2020. La N - VA souhaite toujours une nouvelle réforme de l'État pour transformer la Belgique en une confédération. Leur horizon est désormais les élections de 2024.... I l est possible que les séparatistes trouvent du soutien auprès des régionalistes dans les partis traditionnels. II. Causes et solutions des problèmes politico - communautaires Dans cette deuxième partie du manifeste, je parcour rai les causes des problèmes poli tico - communautaires que la Belgique connaît depuis la fin du 19 ième siècle. J’appelle ces problèmes ainsi parce qu’ils sont à la fois politiques et communautaires. Ils sont inventés et maintenus par les politiciens et ils sont communautaires parce qu’ils o pposent essentiellement une communauté linguistique à une autre ou en tout cas leurs dirigeants politiques entre eux 3 Ensuite, je proposer ai des solutions pour chaque problème. Le but de ce manifeste n’est pas d’être exhaustif, mais d’esquisser le cadre général de la problématique et de proposer des solutions de façon générale. Lisez le livre pour plus de détails. I I.A. Le nationalisme linguistique II.A.1. Problématique Le nationalisme linguistique est une cause des problèmes politico - communautaires que nous connaissons en Belgique. Toutefois, cette cause ne pourrait exister sans une prémisse , c’est - à - dire les différences linguistiques au sein de la Belgique et plus préc isément la frontière entre le monde germanique et le monde roman qui traverse la Belgique d’ouest en est, appelée 3 même si le terme ‘communauté’ est en soi étranger aux « Communautés » créées pa r la réforme de l’Etat de 1970 qui ont vu augmenter leurs compétences de façon sensible par les réformes de l’Etat subséquentes. Hans VAN DE CAUTER Manifeste pour une nouvelle Belgique unitaire ( août 2022) 13 communément la frontière linguistique. Ce n’est pas dire que cette frontière est en soi une cause des problèmes politico - communautaires La Be lgique est bilingue depuis environ 2.000 ans, ce qui n’a jamais posé de gros problèmes entre les citoyens Cependant , depuis la fin du 19 ième siècle, la langue a commencé à jouer un rôle politique important en Belgique et cela parfois à des degrés absurdes, comme la crise BHV l’a démontré au début du 21 ième siècle Cette crise politique a même failli causer la faillite financière de la Belgique en novembre 2011. La première cause des problèmes politico - communautaires est le nationalisme dit « flamand » , qu’il serait mieux d’appeler nationalisme ‘flamingant’ ou au départ ‘ néerlandophone ’ . Ce nationalisme avait comme terr eau la différence linguistique en Belgique. Je parle donc plutôt de nationalisme flamingant au lieu de « flamand » parce que la Flandre est en réalité l’ancien Comté de Flandre, correspondant aujourd’hui à une région internationale qui s’étend du nord - ouest de la France (l ’ancienne région française du Nord - Pas de Calais , désormais appelée ‘Hauts - de - France’ ) au sud - ouest des Pays - Bas ( la Flandre zélandaise et la province de la Zélande). Aussi étrange que cela puisse paraître, c e s région s ne sont pas revendiquée s par les flamingants. Ce nationalisme néerlandophone a vu le jour en 1840, 10 ans après l’indépendance de la Belgique par la publication du livre « Le Lion de Flandres » par Henri Conscience pendant le règne et à l’initiative du premier Roi des Belges, Léopold Ier. A l’origine, le nationalisme néerlandophone n’était nullement dirigé contre la Belgique. Bien au contraire, le but était de glorifier l e jeune Etat belge en montrant ses racines germaniques pour l’opposer à son voisin du sud, la France. A la fin du 19 ième siècle et au début du 20 ième siècle , ce nationalisme flam ingant a obtenu des réformes législatives visant à reconnaître davantage la langue néerlandophone dans l’administration, l’armée, la justice et l’enseignement. Le mouvement wallingant et francophone a emboîté le pas au mouvement néerlandophone tout en le renforçant par son rejet de la proposition du mouvement néerlandophone de rendre la Belgique bilingue. L a véritable rupture du mouvement néerlandophone s’est produite pendant l’occupation de la Belgique par les Allemands en 1914. Dans le cadre de leur « Flamenpolitik », l’occupant allemand a décidé de scinder la Belgique administrativement en une « Flandre », c’est - à - dire la partie nord de la Belgique, et une « Wallonie », la partie sud du pays. En décembre 1917, un petit comité de flamingants extrémistes, à l’instigation des Allemands, a même proclamé l’autonomie de la soi - disant « Flandre ». C’est donc depuis la première guerre mondiale, et non avant, qu ’une partie du mouvement néerlando phone est devenu nationaliste et séparatiste. Cette tendance n’a toujours pas disparu à ce jour. Elle s’est aussi confirmée lors des années trente du vingtième siècle lorsque le parti VNV a choisi sans hésitation le c amp de l’occupant allemand et donc du r égime nazi lors de la deuxième guerre mondiale. Hans VAN DE CAUTER Manifeste pour une nouvelle Belgique unitaire ( août 2022) 14 Cette double collaboration des nationalistes ‘flamands’ , c’est - à - dire pendant la première et la deuxième guerre mondiale , a profondément marqué le nationalisme néerlandophone. La ‘Flamenpolitik ’, menée par l’occupant allemand depuis 1914, a transformé le flamingantisme pro - belge en un mouvement séparatiste. Ce nationalisme ‘flamand’ anti - belge ambitionnait et ambitionne toujours la séparation de la partie néerlandophone de la Belgique. Il ne peu t être confondu avec le flamingantisme du 19 e et du début du 20 e siècle, un mouvement linguistique et culturel modéré qui prônait le traitement égalitaire de la langue et la culture néerlandophones et francophones en Belgique. L es nationalistes ‘flamands’ ont donc également collaboré en masse avec le régime meurtrier, voire génocidaire des nazis. Selon l’historien Bruno De Wever, la collaboration dans le nord de la Belgique s’explique par le fait que « la collaboration a des racines plus profondes dans la société puisque le nationalisme flamand est enraciné dans le mouvement flam ingant. » 4 Staf De Clercq, le leader du Vlaams Nationaal Verbond (VNV), déclarait au début de la guerre en 1940 que ce n’était pas l’Allemagne, mais la Belgique qui fut l’ennemi. “ Dans notre lutte contre la Belgique on d oit parler de frontière. Par ailleurs, la Belgique est notre ennemi, ce qui n’est pas le cas pour l’ Allemagne. Nous faisons confiance au Führer .” 5 Bruno De Wever le formulait ainsi : « L’héritage de la collaboration semble plus fort que celui de la résistance. La résistance belge et communiste, largement francophone, ne trouve aucun point de repère dans la Flandre d’après - guerre et la récupération de la collaboration par un ‘courant’ d’opinion flamingant de droite fait le reste. 6 » Selon Thierry Fiorilli, vic e - rédacteur en chef du Vif/L’Express : “En Belgique, on n’a pas fini de parler de la Seconde Guerre mondiale, qui a accéléré, nourri et aggravé la division communautaire et linguistique. 7 » La deuxième guerre mondiale a donc été un catalyseur de l’idéologie séparatiste politico - communautaire, qui après la guerre a pris la forme d’un e action politique flamingante tantôt démocratique tantôt non démocratique . L es nationalistes ‘flamands’ éta ie nt à cette époque essentiellement représentés par la Volksunie et plus tard par le Vlaams Blok/Belan