CADRE AUX ARMES DE LOUIS DE FRANCE, DIT LE GRAND DAUPHIN (Fontainebleau, 1er novembre 1661-Meudon, 14 avril 1711). Bois sculpté, doré et peint. Paris, époque Louis XIV, circa 1670-1680. Dimensions : H_43 cm., (1 ft. 515), L_33 cm. (1 ft. 115) (vue) H_61,5 cm. (2 ft.), L_51 cm. (1 ft. 8,2) Provenance : Collection de Louis de France, dit le e Grand Dauphin (Fontainebleau, 1er novembre 1661-Meudon, 14 avril 1711). Collection Georges Bac, Paris. Collection particulière, Paris. Exposition : Le cadre et le bois doré à travers les siècles, Château de Bagatelle, Paris, 1991. Bibliographie : Jean-Jacques Gautier, Le cadre et le bois doré à travers les siècles, Paris, Galerie Georges Bac, 1991, p. 59, rep. 1 Commentaire : Le personnage de Louis de France, dit Monseigneur, ou le Grand Dauphin après sa mort (Fontainebleau, 1er novembre 1661-Meudon, 14 avril 1711) a été bien étudié ces dernières années, tout comme l’étude de ses collections l’a été par Stéphane Castellucio et par Jean-Pierre Maget. Louis de France, dit Monseigneur, dit le Grand Dauphin d’après Hyacinthe Rigaud. Notre cadre a été redécouvert lors de l’exposition Le cadre et le bois doré à travers les siècles qui s’est tenue au Château de Bagatelle à Paris en 1991. A l’occasion de cette exposition, Jean-jacques Gautier lui a consacré une étude qui précise que « Le décor sculpté présente en son centre les armes du Dauphin, né en 1661 ; la Colombe du Saint-Esprit ; deux soleils, des dauphins héraldiques et des coquillages. L’œuvre peut se situer aux alentours de 1670. Elle est à rapprocher des volets sculptés à décor similaire de l’appartement des bains de Louis XIV à Versailles, dûs à Philippe Caffiéri, d’après les comptes des Bâtiments du roi (Cf reproduction). Même exécution savoureuse, même traitement des éléments sculptés. La dorure ancienne de cette bordure est particulièrement bien conservée. La présence de la colombe du Saint-Esprit laisse supposer un sujet peint ou un objet en relation avec l’Ordre du même nom, fondé par Henri III. Rappelons que l’héritier du trône avait automatiquement le Saint- Esprit à sa naissance. ». 2 En l’état actuel des connaissances, nous pensons plutôt que le sujet peint que devait accueillir le cadre devait être sujet religieux mais nous ne pensons pas qu’il était en rapport avec l’Ordre du Saint-Esprit. L’ouvrage de Castellucio publié en 2002 nous apporte un éclairage nouveau sur le mobilier commandé par le Grand Dauphin pour ses appartements de Versailles ou sa résidence de Meudon. Le vocabulaire ornemental –dauphins, coquillages- est en tout point similaire à celui utilisé pour la réalisation de notre cadre tout comme les techniques : bois doré et bois peint en bleu. Ainsi « Le 18 mai 1686, Doublet livra [pour le cabinet doré du château de Versailles] un premier meuble composé de deux fauteuils, douze tabourets et une banquette, couvers de « tapisserie de petit point fond brun rehaussé d’or, orné de vazes et autres pièces de porcelaines argent et bleuf, laquelle étoffe Madame de Montespan a fait faire à St. Joseph ». Les bois « peints convenable à l’étoffe » étaeint probablement argentés et peints en bleu pour s’accorder avec l’étoffe et les porcelaines. Le 2 décembre 1690, Doublet fournit le meuble définitif encore plus somptueux, composé de quatre fauteuils et de six pliants. Le menuisier Mathelin avait préparé les bois, richement sculptés par Jacques Legrand et dorés par Fournier : la face des ployants présentait « des dauphins couronnés de loriers et de feuilles audessus sur une moulure et audessous des dauphins et des roses et, entre des carrés, est une petite coquille dans une gorge et dans les milieux sont des trophées d’amour, carquois et des petites couronnes et flèches ». Des brandons entourés de fleurs et de guirlandes de lauriers les accompagnaient. La sculpture des fauteuils reprenait le même vocabulaire, en plus riche, comme « une couronne [de] dauphins toute precée à jour et des carquois et flèches de chaque costé qui portent un arque liez avec des rubans tous percés à jour ». Tandis que « Les sièges de la Galerie [du château de Meudon] et de ses salons arrivèrent très tard : en 1703, le Garde- Meuble livra douze banquettes couvertes de « Savonnerie fond jaune représentant au milieu les chiffres du Roy sur un globe couronné avec dauphins, cignes, chiens et 2 casques au bout, ornés de carquois à guirlandes de fleurs, le tout au naturel » et trente tabourets également couverts de « Savonnerie fond jaune, le milieu fond bleu avec une roze, et à chaque coin deux dauphins, avec oyseaux entre deux garnis autour de frange de soye », tous ayant les « bois peints convenable à l’étoffe ». 3 Ecuelle aux armes du Grand Dauphin, Musée du Louvre. De nos jours, quelques autres œuvres d’art présentants les armes du Grand Dauphin subistent comme la taque foyère provenant du château de Meudon et conservé au musée d’Art et Histoire de Meudon ou l’écuelle en argent doré réalisé par l’orfèvre Sébastien Leblond et exposée au musée du Louvre. Les lignes consacrées par Muriel Barbier à l’écuelle s’appliquent aussi au cadre étudié : « Autant d'allusions à la couronne royale et delphinale qui permettent d'affirmer que cette écuelle a été vraisemblablement livrée pour l'usage personnel de Monseigneur et lui appartenait en propre car elle ne se retrouve pas dans les commandes royales. » 4
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