L’Indépendant vol. IX n°1 p. 1 Chers indépendantistes , C’est avec beaucoup de plaisir, d’honneur et de fierté que nous relançons L’indépendant , le journal du Forum jeunesse du Bloc Québécois. Cette plateforme est la vôtre. C’est un espace médiatique dans lequel vous pouvez tous y apporter votre contribution, que ce soit avec un texte informatif, un texte d’opinion, un po ème , une œuvre d’art ou t out autre article. Tous les indépendantistes peuvent y publier. Dans un contexte de pandémie mondiale qui a rapidement limité toute possibilité de contacts avec les cercles militants et les cercles d’amis, il s’avérait primordial de réactiver ce journal, a fin de demeurer actifs et en lien avec vous tous, militants de la première heure et citoyens curieux face à notre option. Des questions sont à se poser, par rapport à la gestion de cette crise, que ce soit en lien avec la mondialisation ou notre affirmatio n nationale et ce journal est l’espace tout désigné pour vous faire entendre. Notre génération se doit d’être critique, mais se doit également d’être constructive face aux enjeux concernant le Québec et son avenir. Je tiens à féliciter et à remercier Fél ix L’Heureux - Bilodeau et Guillaume Bédard, de notre fabuleuse équipe dynamique et proactive du conseil exécutif national du Forum jeunesse du Bloc Québécois , que j’aurai d’ailleurs la chance de vous présenter à la prochaine page, pour cette initiative de r epartir L’indépendant . Nous avons déjà créé un groupe Facebook pour rassembler tous les auteurs souhaitant publier ici. Vous n’avez qu’à les contacter pour vous y faire ajouter et le tour est joué ! En terminant, je souhaite que ce journal puisse vous dive rtir, vous informer et vous motiver, afin que lorsque notre génération sera appelée aux urnes, le choix soit évident et que l’on se dise « Oui » pour un pays qui nous ressemble, un pays qui nous rassemble et mettre à la lumière du monde entier un Québec fo rt, fier, prospère et vert! Au nom de toute l’équipe, je vous souhaite une excellente fête nationale du Québec. Jean - Philippe Molnar Président du Forum jeunesse du Bloc Québécois L’Indépendant vol. IX n°1 p. 2 L’exécutif national du FJBQ Avant de passer aux nombreux articles de qualités des pages suivantes, je crois que des présentations s’imposent. Voici l’équipe composant le conseil exécutif national du Forum jeunesse du Bloc Québécois, qui est au travail, pour vous, sans relâche, depuis l’élection qui a eu lieu ce printemps : Jean - Philippe Molnar – Président (le plus grand, en plein centre) : Occupation civile : Enseignant au primaire Expérience militante : • Président du Forum jeunesse du Bloc Québécois de la Montérégie (2019 - 2020); • Co - fondateur et co - président du BLOCUS (Bloc Québécois de l’Université de Sherbrooke) (2017 - 2018); • Vice - président à l’organisation puis président de l’association péquiste de l’Université de Sherbrooke (2015 - 2017); • Vice - président du comité régional des j eunes du Parti Québécois de la Montérégie (2016); • Représentant jeune du Parti Québécois de Chambly (2015 - 2020); • Représentant jeune puis conseiller du Bloc Québécois de Beloeil - Chambly (2015 - 2020). « Je suis la politique depuis la fin de mon primaire. J’ai toujours été fasciné par la qualité incroyable d’orateur et de débat t eur de Gilles Duceppe, notre précédent chef , et du gros bon sens dégagé par cet homme. Indépendantiste convaincu depuis cette époque, la vague orange m’a fait assez mal en 2011 et j’ai eu un regain d’espoir lorsque le Québec a mis au pouvoir la première femme à occuper le poste de première ministre du Québec ainsi que le Parti Québécois. La journée où Philippe Couillard est devenu premier ministre du Québec avec le parti libéral, c’était l a goutte de trop! Le retour aux années Charest que j’espérais terminées pour de bon! J’en avais assez de chialer dans mon salon devant les nouvelles. J’ai donc pris ma cart e de membre du Parti Québécois et du Bloc Québécois. Je me suis dit que je n’allais peut - être pas changer le monde, mais si je pouvais faire quelque chose, ce serait déjà ça de plus. Lors de mon premier événement politique, j’ai recroisé Yves Lessard, notre ancien député du Bloc que j’avais rencontré à la fête nationale du Québec, à Riche lieu, à la fin de mon primaire, qui m’a dit qu’il comptait se représenter à l’élection fédérale de 2015 et il m’a offert, du même coup, d’être son représentant jeune C’est ainsi que toute cette aventure a commencé et heureusement, comme m’a dit M. Blanche t suite à sa victoire dans L’Indépendant vol. IX n°1 p. 3 Beloeil - Chambly, ça ne fait que commencer. Dans ma tête, c’est en quelque sorte une « normalité » que le Québec a retrouvé en envoyant un contingent fort de députés bloquistes à Ottawa, pour nous défendre en tant que province pas comme les autres. À quand un pays normal comme les autres? » Thierry Vadnais - Lapierre – Vice - président à l’organisation (le troisième à partir de la droite) : Occupation civile : Étudiant au baccalauréat en sciences politiques à l’Université de Montréal et suppl éant occasionnel au secondaire. Expérience militante : • Représentant jeune du Parti Québécois de Joliette (depuis 2020); • Président du Forum jeunesse du Bloc Québécois de Lanaudière (2019 - 2020); • Représentant jeune du Bloc Québécois de Ber thier - Maskinongé (depuis 2019); • Bénévole pour les OUI - Québec (depuis 2019). « J’ai commencé à m’intéresser sérieusement à la sphère politique plus tard que d’autres militants aguerris, mon entourage n’étant vraiment pas politisé. Grâce au Forum Étudiant, en 2019, au collégial, je me suis découvert cette passion et j’ai commencé tranquillement à m’impliquer. Ma passion de l’histoire et de la politique (au point même de vouloir en faire carrière) ne relève pas du hasard! J’ai eu nul autre que M. Yves Perron comme enseignant d’histoire au secondaire. Il m’avait dès lors poussé à revoir la position du Québec dans le Canada, du haut de mes 14 ans. C’était donc une évidence pour moi de m’impliquer dans sa campagne dans Berthier - Maskinongé (même si je viens de Jol iette) et développer encore davantage le goût de la politique par cette expérience de terrain. Rapidement, mon bras s’est engouffré dans la machine et le reste du corps y est passé. Je milite maintenant activement avec notre équipe de feu dont je suis hono ré de faire partie. Je suis chanceux d’avoir leur confiance malgré ma faible expérience au parti. Pour ceux qui ont suivi attentivement la soirée électorale, vous vous rappellerez sans doute que la lutte était très serrée entre la députée sortante du NPD e t M. Perron. Quand on dit que chaque militant qui s’implique peut faire la différence, j’en ai eu la preuve de façon très évidente. J’ai v u comment on peut contribuer à cette petite différence qui nous a fait gagner un député de plus pour le Bloc Québécois et plus largement, pour le Québec. La leçon que j’ai tirée : on a tout à gagner à s’impliquer! » Rose Lessard – Responsable du contenu et représentante du FJBQ à la commission politique (la troisième à partir de la gauche ) : Occupation civile : Étudiante au baccalauréat en sciences politiques à l’ Université du Québec à Montréal Expérience militante : • Représentante jeune du Bloc Québécois de Beloeil - Chambly (depuis 2019); • Bénévole active pour le Parti Québécois dans la circonscription de Laporte (2018); • Bénévole active pour Yves Lessard, ancien député du Bloc Québécois (2007 - 2015). « Mon grand - père Yves Lessard est devenu député du Bloc Québécois en 2004, alors que j’avais 4 ans. Ayant toujours considéré mon grand - père comme mon père, j’étais donc grandement impliquée dans ses campagnes électorales et son rôle de député. Ma mère a également été conseillère municipale pour la ville de Saint - Basile - le - Grand, vice - présidente du Bloc L’Indépendant vol. IX n°1 p. 4 Québécois de 2011 à 2013 et présidente par intérim de 2013 à 2014. La politique est donc présente dans ma vie depuis aussi loin que je me rappelle. Petite, j’adorais faire du porte à porte et aller aux différents « soupers spaghetti » pour les orga ni smes de la circonscription de Chambly - Borduas (devenue Beloeil - Chambly). Maintenant, j’ai décidé de suivre la tradition familiale et de m’impliquer en politique, car j’ai toujours eu le désir d’améliorer notre société, de faire du Québec un pays plus équit able et permettant aux personnes plus vulnérables de pouvoir s’épanouir pleinement dans notre communauté. Je me préoccupe aussi grandement des droits humains qui sont souvent non respectés à l’international (prisonniers politiques, situation des réfugiés, etc.). Je suis une femme qui considère fermement que l’égalité entre hommes et femmes n’est pas encore atteinte et qu’il reste du travail à faire. » Guillaume Bédard – Responsable des communications (à droite complètement) : Occupation civile : Coordinate ur de camp dans ce qui est objectivement le meilleur camp de vacances au Québec Expérience militante : • Militant au Mouvement des Jeunes Souverainistes (depuis 2019) ; • Attaché politique du Bloc Québécois de Québec (2019) ; • Vice - Président du Forum Jeunesse du Bloc Québécois de Montérégie - Est (2019) ; • Responsable des affaires internes, Association Générale des étudiants du Collège André - Grasset (2017) ; « Je suis, j’ai toujours été, et j’espère bien être toujours un homme de valeurs. C’est mon compas moral qui gu ide la plupart de mes choix de vie, aussi impulsifs soient - ils. Je me ramasse donc assez souvent à m’impliquer partout où je peux pour mettre mon énergie dégoulinante et ma langue bien pendue au service de ce en quoi je crois. J’ai donc consacré mon temps à divers comités au cours de mon parcours scolaire, peu importe l’école et le programme dans lequel j’atterrissais, à la protection de la nature, à l’éducation citoyenne de nos plus jeunes, mais surtout à la libération de notre nation. Si je m’implique au Bloc Québécois, c’est parce que tout comme lui, je crois en la force morale des Québécois et en leur capacité à prendre en charge leur destin collectif pour s’assurer un futur radieux. La vitalité et la diversité de nos régions, notre vi sion distincte de l a santé, de l’éducation et de l’environnement, notre culture riche et pleine d’histoires, nos projets économiques coopératifs innovants et ambitieux, dans ma tête à moi, ce sont toutes des bonnes raisons d’aller au front à Ottawa, de récupérer ce qui nous revient de droit, de se battre pour ce en quoi on croit. Personnellement, avec le Bloc Québécois, je choisis de croire en nous.» Marc - Antoine Carrière – Responsable des cellules étudiantes et des groupes jeunes (à gauche complètement) : Occupation civile : Analyste réseau Expérience militante : • Conseiller au CNJPQ (depuis 2020) ; • Président du Forum jeunesse du Bloc Québécois de l’Outaouais (2018 - 2020); • Patriote de l’année 2019; • Président du comité régional des jeunes du Parti Québécois de l’Outaouais (2017 - 2020); L’Indépendant vol. IX n°1 p. 5 • DOC lors des dernières élections (provinciales en 2018 et fédérales en 2019) dans la circonscription de Gatineau. « Je milite au Forum jeunesse du Bloc Québécois, car je veux que le Québec obtienne son indépendance le plus rapidement possible. Étant originaire de Gatineau, je vis quotidiennement et perpétuellement avec le conflit de la langue et l’omniprésence d’Ottawa. Cela m’a fait rapidement comprendre que l’on se doit d’être, nous, Québécois et Québécoises, un état - nation. Je suis déterminé à changer les choses et à prendre toutes les initiatives nécessaires afin d’atteindre ce but, en étant notamment présent sur le terrain, partout où je peux convaincre de la nécessité d’un pays à nous, qui ne sera pas toujours dans l’ombre d’Ottawa. » Félix L’Heureux - Bilodeau – Représentant à la commission à la citoyenneté (le deuxième à partir de la gauche) : Occupation civile : Étudia nt en génie agroenvironnemental Expérience militante : • Porte - parole jeune de la Société Nationale des québécoises et québécois de Chaudière - Appalaches (2020); • Représentant jeune Bloc Québécois Bellechasse - Les Etchemins - Lévis (2017 - 2019); • Coordonnateur de la Semaine de l’Indépendance du Québec à l’Université Laval (2017 - aujourd’hui); • Candidat du parti municipal Option Capitale - Nationale (2017); • Comité exécutif Environnement - OUI Québec CNCA (2016); • Opération B élier Capitale - Nationale (Porte à porte) Cap sur l’indépendance (2016); • Comité exécutif d’Option Nationale de l’Université Laval (2016 - 2017); • Président d’Option Nationale Chaudière - Appalaches (2015 - 2017). « Militant pour le socialisme et l’indépendance, les deux étant intrinsèquement liés, j’ai été amené à m’impliquer autant pou r les causes sociales que la libération de mon pays. Option N ationale fut une introduction incroyable à la politique militante en continuité directe avec une longue histoire de gens qui se sont levés pour mettre un terme à l’impérialisme et au néo - colonialisme canadien. Le combat doit continuer, sans relâche et sans peur, pour qu’enfin le peuple soit maître de son destin. On ne peut rester indifférent devant les injustices qui aujourd’hui encore se perpétuent dans la société. Il faut donc consti tuer un front indépendantiste pour une démocratie véritablement populaire . NOUS VAINCRONS! » Carl Vaillancourt – Secrétaire général (le deuxième à partir de la droite) : Occupation civile : Responsable des communicatio ns dans une fédération sportive Expérience militante : • Représentant jeunesse du Parti québécois Saint - Hyacinthe (depuis 2020); • Secrétaire du Bloc québécois Saint - Hyacinthe - Bagot (depuis 2019); • Membre de l’exécutif du Forum jeunesse du Bloc québécois (2019 - 2020); L’Indépendant vol. IX n°1 p. 6 • Attaché politique à la Coalition Avenir Québec (2019). « Dès le début de mon implication universitaire en 2012, j’ai su que je voulais m’impliquer pour améliorer l’environnement dans lequel je me trouvais. Après plusieurs années d’implication dans divers comités à l’université, j’ai entamé une carrière en jour nalisme. Habité par le désir d’informer la population québécoise, j’ai pratiqué ce que je considère comme l’un des plus beaux métiers durant environ 21 mois. L’appel de la politique était trop grand. C’est la raison pour laquelle j’ai quitté le journalisme . Après un court séjour en politique provinciale, j’avais le désir de revenir dans ma région d’origine pour contribuer à son développement. La région de Saint - Hyacinthe mérite qu’une voix jeune et forte défende ses intérêts. C’est également pour cette rais on que je me suis joint à l’équipe du FJBQ. La défense des intérêts des Québécois est le moteur même de mon implication en politique. Que ce soit l’environnement, la justice sociale, l’économie, l’immigration, l’éducation et la santé . Ces enjeux doivent êt re considérés selon la réalité québécoise et non celle d’Ottawa. « Il faut que nous osions saisir pour nous l’entière liberté du Québec, son droit à tout le contenu essentiel de l’indépendance, c’est - à - dire à la pleine maîtrise de toutes et chacune de ses principales décisions collectives. Cela signifie que le Québec doit devenir au plus tôt un État souverain », a clamé René Lévesque en 1968. Cette citation en elle - même est le reflet du sentiment qui m’habite tous les jours. » Cessons d’avoir peur Par Félix L’Heureux Bilodeau , rédacteur en chef Le sujet revient souvent sur la table, et pourtant il me semble que rien n’a bougé. En pleine course à la chefferie au PQ, au retour en force du Bloc et à l’émergence de QS, il est plus qu’urgent de bien réfléchir à l’approche indépendantiste. Bien des élé ments du mouvement séparatiste ont en effet encore peur de déranger, tremblant à l’idée de secouer L’Indépendant vol. IX n°1 p. 7 réellement le carcan fédéral. De l’étatisme et du beau risque à l’affirmation national jusqu’à la défense des intérêts du Québec, tout ça ne fait que jouer l e jeu de l’adversaire, de ceux qui veulent que l’on reste à notre place, bon petit nègre blanc de maison. La dénonciation d’incohérence confédérationnelle n’est pas un projet politique et encore moins celui d’un pays. Il faut réaliser que la marche vers no tre libération nationale s’attaque directement aux intérêts d’un pays du G7 qui lui, il l’a déjà prouvé, fera tout pour étouffer notre marche pour la liberté. Vouloir négocier et discuter c’est bien beau, mais la liberté ça ne se négocie pas, elle se prend ! Nous avons fait passer la bonne gouvernance et l’objectif d’élire des députés avant le pays et le militantisme. La séduction par des promesses à l’emporte - pièce voyant le citoyen comme un consommateur ne peut remplacer un mouvement porté par d es militant s et militantes avec un véritable effort de mobilisation de toute la société. Le peuple se forge dans les grands moments historiques par la réalisation d’une œuvre collective qui définit le destin commun et c’est faire cela que de se doter du pays. Robert Laplante présente bien l’effectivité du cadre stratégique nécessaire pour concrétiser cela : «Il nous faut donc une politique de la rupture, inspirée par une philosophie de l’action qui place et considère l’accession à la direction de l’État comme le mome nt inaugural où les souverainistes deviennent sujets de l’Histoire et non pas des candidats à une éventuelle mise en œuvre de leur programme. Il faut cesser de considérer le référendum comme un moment inaugural. C’est l’élection qui donne la légitimité d’a gir. Un parti souverainiste à qui les citoyens confient la gouverne de l’État québécois doit être un parti qui a le mandat de faire les gestes de rupture qui prépareront l’indépendance. Cela ne veut pas dire que le recours au référendum soit écarté. Il doi t changer de nature et de signification.» 1 La place du Bloc Québécois est centrale car même si l’indépendance ne se fera pas à Ottawa, nous pouvons être un catalyseur pour un mouvement populaire, pour élaborer une vision d’un Québec indépendant et pour men er des victoires. Nous devons reprendre courage en nous et en notre peuple et oser déranger. Il est certain qu e l’on mangera des coups, que les médias nous traineront dans la boue . E t bien répliquons! Ce n’est pas le moment de rester dans nos tranchés et d e se parler entre nous, il est temps de poser des actions concrets et qu’arrive l’ère du peuple. «N’ayez pas peur, n’ayez pas peur de rêver, n’ayez pas peur des obstacles qu’on va mettre dans votre chemin.» - M. Parizeau 1. Laplante, Robert. REVOIR LE CADRE STRATÉGIQUE, L'Action nationale, janvier 2004. L’Indépendant vol. IX n°1 p. 8 Une assemblée constituante pour le Québec? Par Gabriel Landry , étudiant à l’UQÀM En 2017, les OUI Québec proposaient aux partis souverainistes de convoquer une assemblée constituante dans un premier mandat. En 2018, l’Institut du Nouveau Monde et le théâtre Carte Blanche lançaient CONSTITUONS! , une simulation d’assemblée constituante citoyenne. Le 10 octobre 2019, l’Assemblée nationale adoptait de justesse une motion demandant au Conseil des ministres d’envisager un projet de constitution québécoise , m otion contestée par les deuxième et troisième groupes d’opposition, qui auraient préféré une motion sur une assemblée constituante. En décembre 2020, le manifeste de l’Alliance pour une constituante citoyenne du Québec (ACCQ) aura six ans. Une constitution est une ou plusieurs lois traitant des pouvoirs fondamentaux de l’État. Le pouvoir législatif étant un pouvoir fondamental procuré au Parlement du Québec, les lois sur le Parlement du Québec sont par définition des lois fondamentales : telles que la Loi électorale et la Loi sur l’Assemblée nationale. Pour résumer, le Québec p ossède sa propre constitution. , d’où le désintérêt des partis d’opposition pour la motion votée le 10 octobre 2019. Une constitution ou une assemblée constituante, c’est donc deux choses différentes. On peut être favorable à une assemblée constituante san s être contre la Loi sur l'Assemblée nationale, ou vice - versa. On peut préférer une assemblée constituante élue, tirée au sort ou mixte. Si vous n’avez pas encore d’opinion sur la convocation d’une assemblée constituante, voici douze arguments (six favorab les et six défavorables) pour étayer votre réflexion. Arguments favorables à une assemblée constituante québécoise Arguments défavorables à une assemblée constituante québécoise 1. Une assemblée constituante se rendra compte que le Québec n’a pas tous les pouvoirs Une idée d’envergure, comme abolir la royauté, demanderait la souveraineté 1. La population pourrait voter contre le projet de constitution proposé par l’assemblée constituante. 2. Comme l’Assemblée nationale n’a pas de projet de société, il se peut L’Indépendant vol. IX n°1 p. 9 du Québec. 2. Plusieurs électeurs trouvent que les partis politiques de l’Assemblée nationale n’ont pas de projet de société. Une assemblée constituante aurait l’opportunité de proposer un projet de société pour toutes les Québécoises et tous les Québécois. 3. La représentativité des députés du Québec est remise en question. Il n’y a pas de député autochto ne et l’Assemblée nationale n’est pas paritaire. 4. Une assemblée constituante tirée au sort ou mixte se veut indépendante des partis politiques et des lobbyistes. L’Assemblée nationale est perçue comme néolibérale. 5. D’après des penseurs européens (Kelsen, Neg ri, etc.), la pérennité d’un État exige qu’il codifie sa constitution et dissocie le pouvoir législatif constitué (Assemblée nationale) du pouvoir constituant (assemblée constituante). 6. La population du Québec n’a jamais été consultée par référendum sur sa constitution et sur les lois fondamentales du Québec, telle que la Loi sur l’Assemblée nationale. Au référendum de 1987, la population du Québec s’est même prononcée contre la constitution fédérale de 1982. que l’assemblée constituante n’ait pas non plus de projet de société. 3. Les députés du Québec sont les porte - paroles privilégiés de leur c irconscription. Une Assemblée nationale forte renforce le pouvoir des circonscriptions. Au contraire, une assemblée constituante risque de diminuer le pouvoir des circonscriptions. 4. « Au lieu de remettre en question le cadre dominant, le G1000 [nb : une ass emblée constituante belge tirée au sort] a surtout abouti à une reconfirmation du bon sens raisonné néolibéral. » (Seppe De Meulder, 2018) 5. Des penseurs français et britanniques (Hobbes, Sieyès, Dicey, etc.) s’opposaient à la distinction entre pouvoir const ituant et pouvoir constitué. Mettre une loi hors de portée du pouvoir législatif serait un oxymore. Pour Albert Dicey, c’est la garantie des droits qui permet d’avoir une constitution, pas la constitution qui garantit les droits. 6. L’Assemblée nationale mène des audiences publiques avant d’adopter des lois fondamentales, et peut convoquer des référendums sans passer par une assemblée constituante. L’Indépendant vol. IX n°1 p. 10 « C’est votre monde » Par Raphaël Guérard , étudiant en administration Tout citoyen rêve d’un pays respectant les droits de la personne, la démocratie et la liberté d’expression. Cependant, bien des perceptions existent dans la littérature et divergent quant à la vision d ’un tel pays. J’ai donc décidé de vous offrir ma vision d’un véritable régime politique. L’un des premiers éléments serait la mise en place d’un système complètement laïc. Il est inacceptable de vivre dans une société où plusieurs citoyens font face à la dissidence due au radicalisme religieux. Conséquemment , le gouvernement serait en mesure d’établir un système correctionnel dans de splendides maisons de vacances. Deuxièmement, parce que le Québec nécessiterait une armée, le gouvernement viserait à augmenter la production d’armes à feu : un marché en pleine expansion grâce à nos voisins du sud. Ainsi, nous pourrions avoir davantage d’emplois payants pour le Québec et, par conséquent, être en mesure de reprendre le Labrador. Troisièmement, pour la protection de notre culture, de ravissants murs de béton seraient érigés à nos frontières et un internet personnalisé serait conceptualisé afin d’éradiquer l’américanisme et le canadianisme. Nous serions également en mesure de corrig er les « fake news » grâce à une police de l’information. Nous mettrions fin aux mensonges : plus aucun auteur de fausses nouvelles n’écrirait de nouveau. Quatrièmement, Québec deviendra l’un des pays à avoir l’un des plus faible taux d’imposition se fina nçant majoritairement à partir de la vente des données personnelles de sa population. Il est très malheureux de voir qu’aucun état ne profite des données de son peuple, surtout des plus pauvres. Vaut mieux ne pas avoir d’argent du tout que d’en avoir une p ortion! Cinquièmement, Québec serait le premier pays à établir l’égalité entre les sexes. Ainsi, le gouvernement serait chargé de l’orchestration des mariages civils où chaque homme serait marié à une femme. Il est complètement inadmissible que deux citoy ens du même sexe aient la chance de vivre en parfaite union : ils doivent apprendre à vivre comme tout autre citoyen, dans un mariage hétérosexuel. Plus sérieusement, bien que poser ces actions soit complètement infâme, elles sont pourtant déjà posées pa r les cinq principaux pays chargés de préserver la paix dans le monde, soit les cinq membres permanents de l’Organisation des Nations unies. Par ailleurs, notons que le plus grand exportateur d’armes au monde est les États - Unis détenant, en 2019, 59 % du marché. Il est suivi par la Russie, le Royaume - Uni, et la France avec des parts de marché de 8,6 %, 8,4 %, 5,5 %, respectivement. Les données de la Chine étant partiellement disponible, celle - ci fut exclue, mais il est estimé que le pays pourrait compter e ntre trois et sept entreprises dans le top 100. Ces pays sont également tous détenteurs de l’arme nucléaire. Depuis la création de l’ONU, les États - Unis ont effectué 54 interventions militaires officiell es dans le monde. L’administration américaine a égal ement par le passé mis en place un programme d’espionnage lui permettant la collecte de données personnelles de millions de L’Indépendant vol. IX n°1 p. 11 citoyens, d’ institutions et de chefs d’État étrangers. L’an passé, donnant suite à des politiques de contrôle plus strictes aux fron tières, près de 1800 familles ont été séparées à la frontière américano - mexicaine et des milliards de dollars ont été investis pour son prolongement. La Grande - Bretagne a quant à elle effectué 21 interventions militaires officielles dans le monde, notamm ent le conflit nord - irlandais, auteur du malheureux Bloody Sunday, initié par un mouvement pour les droits civiques contre la ségrégation confessionnelle que subissait la minorité catholique en Grande - Bretagne dans la seconde moitié des années 1960. La Gra nde - Bretagne a également fait différentes discriminations directes et indirectes envers l’Irlande du Nord. On parle notamment du refus d’allouer des ressources et de l’ a voir défavoris é sur plusieurs plans. La France, quant à elle, a effectué 43 interventi ons militaires officielles dans le monde. Or, en plus de ces interventions, la police française a également tiré sur des civils français non armés lors de manifestations de gilets jaunes, en 2019. C’est environ 330 enquêtes judiciaires pour violences polic ières qui ont été ouvertes dans tout le pays pour ces manifestations. On peut également penser à la politique fiscale du Gouvernement Macron qui s’est révélée très favorable aux contribuables fortunés en raison de la réforme de la fiscalité du capital et défavorables aux 10 % des plus modestes qui perdent en pouvoir d’achat. Or, bien que la situation puisse para î tre anodine à court terme, l’injustice de ces mesures peut mener à des troubles psychologiques, la dépression , un taux de suicide plus élevé et de l’insolvabilité alors que les plus fortunés en bénéficieraient. La majeure partie des achats des plus démunis sont des achats essentiels et de substances alors que les contribuables les plus aisés ne voient pas leurs achats essentiels affect és. Derrière chaque dollar perdu, pour un démuni, c’est une personne qui n’arrive pas à se nourrir ou nourrir sa famille correctement. Cette mesure, alors, enlève un dollar au démuni pour le remettre à une personne aisée qui le mettra dans un placement. L a Russie et la Chine quant à elles n’ont pas un nombre d’interventions officielles répertorié depuis la création de l’ONU. Toutefois, bien que non officielles, d’importantes interventions russes ont eu lieu lors de la Guerre froide, opposant le système com muniste russe et le système capitaliste américain. Il semble même que le système communiste de l’URSS ait fait davantage de victimes que la Seconde Guerre mondiale. De ce nombre, de la création des Goulags, en 1934, à leur fermeture, en 1991, dix à vingt m illions de personnes ont séjourné dans L’Indépendant vol. IX n°1 p. 12 ces camps de travail administrés par l’état, et entre deux et quatre millions y moururent. D’autres citoyens étaient tout simplement exécutés pour cause de dissension ou torturés. Il est également possible de se rem émorer l’annexion non reconnue de la Crimée, le souhait de Poutine de rendre inconstitutionnels les mariages homosexuels et ses multiples condamnations de la convention européenne des droits de l’homme. Le régime russe intervient également dans les électio ns démocratiques, notamment l’élection présidentielle américaine de 2016, et met de la pression sur d’autres pays principalement ceux en développement. La Chine, de son côté, est intervenue militairement majoritairement dans la société orientale. Par exe mple, en octobre 1950, la République chinoise a procédé à l’invasion du Tibet, tuant ainsi 5000 soldats tibétains pour 114 soldats chinois. À la suite de cet évènement, un soulèvement tibétain a éclaté en 1959, où 87 000 Tibétains et 5360 rebelles furent t ués pour 2000 soldats chinois. En 1989, lors de manifestations à la place Tian’anmen à Pékin, environ 10 000 civils furent tués et entre 7000 et 10 000 furent blessés. La République chinoise a également créé des camps de rééducation idéologique dans lesqu els croupiraient notamment, en ce moment, 1,8 million de O uïghours et de K azakhs . Ils y sont ainsi torturés, certains violés, et s’y font endoctriner pour des raisons de « sécurité publique et de prévention anti - terroriste ». Plusieurs droits civils sont p areillement brimés, dont les droits spécifiques à Hong Kong et le contrôle de l’information via internet. Or, ce ne sont que quelques exemples illustrant la partialité et le conflit d’intérêts d’une organisation qui en devient inefficiente et qui n’est pas en mesure de préserver la paix dans le monde. Aucun pays n’est irréprochable, mais lorsqu’il est impossib le de lui reprocher certaines de ces actions, c’est comme si on lui pardonnait l’impardonnable. Lorsque les cinq membres permanents imposent leur droit de veto dû à leurs intérêts personnels, c’est une autre nation qui en souffre, conséquemment un monde qui s’affaiblit. Ainsi, lorsque nous acceptons de débattre alors que nous savons que certains peuvent apposer leur veto, c’est que nous acceptons l’abdication et l’injustice humaine. Alors que le rôle principal d’un gouvernement est de protéger son peuple , celui - ci ne s’avère pas protégé lorsqu’il subit de l’injustice, des violences ou que son gouvernement de respecte pas les droits de la personne. Il est impossible aux cinq permanents de dire aux autres comment agir alors qu’ils ne sont eux - mêmes pas le m odèle à suivre. Conséquemment, ma vision, finalement, se limite à un pays respectant les droits de la personne. Un pays qui croit en la justice et qui croit en la démocratie et la liberté d’expression, car la paix c’est aussi le respect des individus. Et sans ces conditions, rien ne sert d’être dans une organisation qui fait l’éloge de la paix en parole et des droits de la personne, mais qui prône ses intérêts en action. Notre monde n’est pas celui que l’ONU prétend être : il est bien plus sombre et sanglant qu’elle le croie. L’Indépendant vol. IX n°1 p. 13 Louis Hyppolyte La Fontaine et la conquête du français Par Antoine Duranleau - Hendrickx , Étudiant à l'École du Barreau et militant souverainiste de Montréal Dans Nos luttes constitutionnelles, le chanoine Lionel Groulx pointa admirablement les luttes multiples des Canadiens - français pour leurs libertés. La liberté ne fut pas chez nous un don, mais une conquête âpre et longue. Ainsi, dans un pays supposément bilingu e d’un océan à l’autre, pouvoir s’exprimer en français au Parlement fédéral devrait sembler tout naturel pour les députés francophones , m ais il n’en pas été toujours ainsi. L’Acte d’Union, en plus de mettre les Canadiens - français en minorité politique sur leurs propres terres, institua l’anglais comme seule langue officielle du Parlement de la province du Canada. Le français fut relégué au simple rang de langue secondaire, une langue des traductions à l’intention des Canadiens - français, sans aucune valeur j uridique. Le français venait d’être mis à la porte des débats et de l’enceinte parlementaire par le texte constitutionnel canadien de l’époque. On voit dans cet outrage voulu et médité aux droits des Canadiens - français toute la volonté impériale d’assimile r le petit peuple de francophones qui a toujours gardé son irréductible fierté face à la puissante Grande - Bretagne. Comme l’a dit le chanoine Lionel Groulx, le mythe d’un Grande - Bretagne libérale qui nous aurait « civilisés » en nous octroyant nos propre s droits et libertés est une chimère. C’est cette même Grande - Bretagne qui a retiré ce droit de s’exprimer dans sa langue maternelle aux Canadiens - français en 1840. Cette liberté fut plutôt le fruit d’une lutte initié par un des plus grands hommes de l’his toire de ce qui deviendra le Québec, Louis Hyppolyte La Fontaine. Après l’Acte d’Union, La Fontaine s’accommoda tant bien que mal de la nouvelle constitution, mais il ne put jamais accepter que L’Indépendant vol. IX n°1 p. 14 les députés canadiens - français ne puissent plus s’exprimer dev ant l’assemblée en français. La Fontaine s’adressa en français à la chambre des députés du Canada après l’interruption d’un député torontois le sommant de discourir en anglais, langue officielle de la chambre. Puis dans une verve unique à un homme de son e nvergure, il s’exprima dans ces mots : « (..) Je dois informer les honorables membres que quand même la connaissance de la langue anglaise me serait aussi familière que celle de la langue française, je n'en ferais pas moins mon premier discours dans la l angue de mes compatriotes canadiens - français, ne fût - ce que pour protester solennellement contre cette cruelle injustice de l'Acte d'Union qui proscrit la langue maternelle d'une moitié de la population du Canada. Je le dois à mes compatriotes, je le dois à moi - même. » Inspiré par leur compatriote, d’autres députés canadiens - français de toutes obédiences politiques commencèrent à s’exprimer en français devant la chambre législative du Canada - Uni. De peine et de misère, l’usage du français devint toléré , m ai s il fallut attendre jusqu’en 1848, huit longues années après l’Acte d’Union, et plusieurs motions de la chambre à l’intention du Parlement impérial pour que la disposition constitutionnelle proscrivant le français soit abrogée. Il aura fallu le courage e t le verbe de Louis - Hyppolyte La Fontaine pour reconquérir cette liberté de s’exprimer en français au Parlement qu’on avait enlevé à tout le peuple Canadien - français. Le Devoir de Débattre Par Jordan Craig Larouche , militant des Laurentides Il va s’en dire que dans une démocratie saine, la présence de débat et l e choc des idées est essentiel à la survie de cette même démocratie. Pour moi, de confronter ses propres idées et de parler avec des gens qui adhère à des idéo logies différentes des nôtres est du devoir de s citoyens et, plus importants encore, du devoir de s militants. Ça m’est arrivé dans mon propre parcours de militant souverainiste de rencontrer d’autres souverainistes extrêmement cultivés , d es gens qui avaient de solides argumentaires et qui avait une connaissance L’Indépendant vol. IX n°1 p. 15 approfondie de l’histoire du mouvement souverainiste et de ses multiples conflits interne. Cependant, en regardants la bibliothèque de ces personnes - là ou en les questionn a nt sur le urs propres sources d’informations, je me rendais compte que ces personnes - là n’avait à peu près jamais lue un livre politique qui n’avait pas été écrit pas un souverainiste. C’est un problème dans le sens où j’ai de plus en plus l’impression que le souve rainisme se construit sur une caricature de ce qu’est le fédéralisme. Je ne peux pas me targuer d’être entouré de fédéraliste s ou d’avoir la science infuse sur leurs façons de voir les choses, mais j’ai suffisamment de fédéraliste s dans mon entourage pour savoir que l’image que nous, souverainiste s, nous faisons d’eux est erroné e On ne peut pas espérer pouvoir construire un argumentaire cohérent et convaincant contre le fédéralisme si on ne comprend pas ses fondements. Trop souvent on conçoit le militant f édéraliste moyen comme une sorte d’Elvis Graton qui pense que le peuple québécois est un peuple ignare, apathique et rétrograde. J’exagère un peu, mais on doit comprendre que c’est souvent très différent. Le fédéralisme n’est pas en soit la haine ou le mép ris du Québec, ses défenseurs sont la plupart du temps des gens qui ont à cœur le Québec qui ont simplement une vision de ce qu’est le Canada, de ce qu’il doit être et du rôle que le Québec a joué à l’intérieur de celui - ci. En tant que souverainistes, nous avons le devoir de comprendre et de connaître cette vision pour pouvoir améliorer la nôtre et ne pas tomber dans le dogmatisme. Ici, je parle surtout du clivage entre souverainistes et fédéralistes, mais cette obligation de débattre et de comprendre l’aut re s’applique à toutes les causes et toutes les idéologies. Dans la mesure où l’on se bat pour une cause, on a la responsabilité de comprendre l’existence même d’un débat autour de cette même cause. La paresse intellectuelle de réduire ses opposants idéolo giques à des caricatures guette tout mouvement idéologique à un moment ou à un autre. On aimerait tous croire que les causes que l’on défend sont blanches ou noires, voir des combats entre le bien et le mal. La réalité fait mal; c’est qu’on peut avoir tort et que parfois les choses qui nous semblent les plus évidentes peuvent avoir beaucoup plus de nuances qu’on ne le pense. Je sais que ce que je dis ici peut sembler un peu « Tarte aux Pommes », si vous me permettez l’expression. Cependant, je considère que ce texte est nécessaire parce j’ai remarqué qu’il y a une tendance grandissante à vouloir tribaliser la politique. L’appartenance à un mouvement politique semble de moins en moins axée sur le fait de porter des idéaux et des projets et de plus en plus axé e sur le fait de faire partie d’une équipe qui se bat contre une autre équipe. On glorifie de plus en plus le fait de s’enfermer dans des bulles idéologiques et on trouve des excuses pour ne pas aller voir l’autre. Les idéologies qui performent le mieux e n ce moment semblent être justement celles qui rationnalisent leurs erreurs et qui se trouvent des raisonnements pour ne jamais écouter les gens qui pensent différemment. Laissez - moi vous le dire, un mouvement idéologique qui dicte à ses adhérents qu’il es t acceptable de ne pas écouter ou même de vouloir censurer ses opposants est fondamentalement L’Indépendant vol. IX n°1 p. 16 malade et est un danger pour la société. Un mouvement de la sorte sera systématiquement mené à des dérives sectaires. Nous avons donc tous le devoir d’aller à la recherche de gens qui ne pensent pas comme nous et de les interroger sur leur vision des choses. Évidemment, si quelqu’un manque de respect, à