PORTFOLIO j o u r n a l i s t e Chérine Bouafassa 2 0 2 5 - 2 0 2 6 Bonjour ! Je m'appelle Chérine Bouafassa, j'ai 24 ans et je suis passionnée de journalisme depuis toute petite. J'ai toujours été fascinée par le pouvoir des mots et leur capacité à informer, à remuer les consciences et à raconter des histoires. Mes souvenirs d'enfance sont rythmés par le rituel du 20h chez mes grands-parents, où Claire Chazal, telle une fée conteuse moderne, dépeignait le monde avec son regard aiguisé. C'est ainsi que la graine du journalisme a germé dans mon cœur, nourrie par un rêve : devenir une voix qui compte. Aujourd'hui, je ne veux plus être seulement une spectatrice passive du monde, mais une actrice engagée, armée de ma plume affûtée et de mon insatiable curiosité. Ambitieuse et déterminée, j'ai su transformer ma passion en vocation, m'enrichissant d'expériences précieuses qui n'ont fait que renforcer mon désir d'exercer ce métier noble et exigeant. Le journalisme, pour moi, est une danse subtile entre passion et vocation. C'est l'art de décrypter le monde, de donner du sens à l'information brute et de la partager avec le public, en veillant à la fois à la rigueur et à la clarté du propos. C'est aussi l'occasion de s'aventurer dans des univers inconnus, de rencontrer des personnes inspirantes et de raconter des histoires qui touchent les cœurs et les esprits. Mon parcours académique et mes expériences professionnelles m'ont permis d'acquérir des compétences indispensables. Diplômée d'un master en journalisme, après des études de lettres qui m'ont donné une maîtrise solide de la langue française, j'ai déjà eu l'opportunité de mettre mes talents à l'épreuve dans divers contextes. Prête à relever de nouveaux défis et à explorer de nouveaux horizons, je suis impatiente de mettre mes compétences au service de projets stimulants et de contribuer à la diffusion d'une information de qualité. Mon rêve d'enfant est devenu réalité, et c'est avec une énergie débordante et une plume pétillante que je m'apprête à écrire les prochains chapitres de ma carrière journalistique. Chérine Sommaire 27 37 47 Articles Internationaux Locaux Lifestyle 05 09 16 20 24 Interviews Allan Petre Yazid Ichemrahen Rudy Gobert Nordine Ganso KORE INTERVIEWS En janvier 2024, Allan Petre devenait l'un des plus jeunes français à intégrer la prestigieuse NASA. Il nous dévoile les coulisses de son authentique exploit étoilé. Lorsque Thomas Pesquet s’est envolé pour l’ ISS (la station spatiale internationale) , le 17 novembre 2016, Allan Petre n’était qu’un adolescent de 17 ans, les yeux rivés sur les étoiles, nourrissant un rêve encore timide : rejoindre un jour les rangs de la NASA (The National Aeronautics and Space Administration). Sept ans plus tard, ce jeune ingénieur aérospatial de 24 ans, originaire de la Seine-Saint-Denis, est devenu l'un des plus jeunes français de l’histoire à intégrer ce qui est l’une des institutions les plus prestigieuses au monde. Nous l'avons convié à la rédaction de GQ pour qu'il nous raconte son fabuleux destin. Après avoir poussé la porte de nos locaux, accompagné de sa manager, je crois deviner une pointe de nervosité. Son regard balaie la pièce, explorant chaque détail, comme pour apprivoiser l’espace. Puis, ses mains, d’abord crispées sur la table, se relâchent peu à peu. Et il suffit ensuite d’une première question pour qu’il se transforme complètement : dès qu’il parle de sa passion, toute trace d’hésitation s’envole chez Allan Petre, comme s’il avait enfin trouvé son terrain de jeu. “Je suis ingénieur au NASA Jet Propulsion Laboratory depuis janvier 2024, je travaille sur tout ce qui concerne la construction des sondes destinées à explorer le système solaire”, raconte-t-il pour se présenter, avec un mélange de fierté et de modestie. Pourtant, rien dans son environnement familial ou social ne le prédestinait à un tel exploit. “Je n’avais pas forcément de figure à qui me fier parce que dans ma famille, je suis le premier ingénieur, personne n’était dans l’aérospatial”, confie-t-il. Son père, technicien informatique et sa mère, agente de restauration dans une école maternelle, n'avaient complètement rien à voir avec le domaine spatial. “En réalité, ce sont des figures comme Thomas Pesquet ou encore Kalpana Chawla [la première femme indienne à aller dans l'espace, ndlr] qui m’ont fait réaliser que tout est possible, si l’on s’en donne les moyens. Peu importe d’où l’on vient, au moins essayer, c’est déjà un grand pas vers la réussite.” Le début du rêve d'Allan Petre Le déclic, Allan Petre l’a eu très jeune, lors d’une sortie scolaire. Fasciné par l’immensité de l’espace, il commence à dévorer documentaires et livres sur le sujet. À l’âge de 10 ans, il sait déjà que sa vocation est d’étudier les étoiles. Pourtant, ses ambitions ne trouvent pas d’écho auprès de ses professeurs : “Quand tu es au lycée et que tu dis que tu veux travailler à la NASA, beaucoup te disent que c’est trop ambitieux, voire irréaliste”. Mais il garde son rêve en tête. Après un baccalauréat scientifique, il s’engage dans des études en gestion des entreprises et des administrations, avant de se rendre compte qu’il est sur la mauvaise voie. “J’avais cette passion pour le spatial, mais je n’étais même pas en train d’essayer de la suivre. C’est là que je me suis dit qu’il fallait que je tente ma chance, que je n’avais rien à perdre.” Allan décide alors de se réorienter et intègre un IUT en sciences de l’ingénieur, un tournant décisif qui ne sera cependant pas sans sacrifices. Pour suivre ses cours à l’IUT de Ville- d’Avray, situé près du château de Versailles, il doit chaque jour traverser Paris depuis Villemomble, sa ville d’origine en Seine-Saint- Denis. “Je faisais quatre changements avec deux métros, un RER et un train. Deux heures de trajet le matin, deux heures le soir”. Cette période reste l’une des plus difficiles de sa vie. “Je n’avais plus de vie sociale, je ne voyais plus ma famille ni mes amis. Et le week-end, je travaillais chez Hugo Boss pour financer mes études.” 01 La consécration NASA Après son IUT, Allan intègre l’École Nationale Supérieure de Mécanique et d’Aérotechnique (ISAE-ENSMA) à Poitiers. Une école en partenariat avec l'ISAE (Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace), une des meilleures écoles d’ingénieurs de France qui a vu passer des légendes comme Marcel Dassault et Thomas Pesquet (qui ont obtenu leur diplôme à l'ISAE-Supaéro). “Je voulais suivre leurs traces, côtoyer l’excellence”, dit-il avec une lueur d’admiration dans les yeux. Pour décrocher son diplôme, il doit partir en stage à l’étranger. Cap alors sur la Floride, à l'Université où il se retrouve à travailler sur les données du télescope spatial James Webb , le plus grand et le plus puissant observatoire jamais conçu. “C’était incroyable, j’avais déjà travaillé chez Ariane en alternance (entre novembre 2020 et octobre 2023, ndlr) sur son lancement, et là, j’ai pu suivre ses premières données. C’était comme si les étoiles étaient alignées”, confie-t-il, toujours émerveillé. Pendant son séjour, Allan visite le Kennedy Space Center, là même où Neil Armstrong s’est envolé pour la Lune en 1969. L’expérience est marquante et renforce encore davantage sa détermination à rejoindre la NASA. “À ce moment-là, j’ai réalisé que mon objectif était réel et atteignable.” Son voyage en Floride a été le dernier élément qu’il fallait pour le pousser à suivre son rêve. De retour en France, Allan, au culot, décide de contacter une ingénieure de la NASA, à la suite d'une offre d'emploi publiée par l'agence spatiale pour le Jet Propulsion Laboratory ( que l'on peur traduire par “laboratoire de recherche sur la propulsion par réaction”), le principal centre d’exploration robotique du système solaire. “C’est très compliqué d’intégrer la NASA quand tu n’es pas américain, mais je me suis dit que la pire chose qui pouvait m’arriver, c’était un refus. Alors pourquoi ne pas juste tenter puis aviser !” Une ascension médiatique inattendue Malgré cette consécration et cette performance unique, Allan Petre reste inconnu en France. Jusqu’à ce qu’un journaliste du quotidien Le Parisien tombe sur son post LinkedIn annonçant son admission à la NASA. En quelques jours, le voilà interviewé dans “C à vous” et Paris Match, entre autres. Le regard sur ce jeune homme change, et même le plus haut sommet de l'état ne résiste pas. “J’ai reçu un message du président de la République, Emmanuel Macron, qui me disait que j’étais un exemple de réussite. C’était surréaliste.” Face à cet effervescence bien réelle, l'ingénieur reste fidèle à lui-même et continue de travailler, gardant les pieds sur terre. Depuis son arrivée chez le leader spatial américain (n'en déplaise à Elon Musk) en janvier 2024 en tant que Visiting Researcher, pour un contrat de 6 mois qui a été renouvelé jusqu'en mars 2025, il prend conscience de la place de l’homme dans l’univers : “On est réellement sur un bout de roche qui gravite autour d’une étoile. Mon travail m’a permis de normaliser le système solaire. On est un petit élément dans le vide”. Nous sommes au mois d'avril 2023, Allan reçoit un mail. Le mail tant attendu qui confirme son admission au NASA Jet Propulsion Laboratory en tant que Visiting Researcher, un statut que l'on peut comparer à un contrat à durée déterminée( CDD). “J’étais chez moi avec ma mère, il était tard à cause du décalage horaire. J’ai lu le mail... j’ai dû le relire 500 fois en une minute. J’ai crié, pleuré, je n’arrivais pas à y croire”. Pour ce jeune ingénieur, c’était la concrétisation d’un rêve nourri depuis son enfance. “Ma mère était encore plus heureuse que moi, elle m’avait vu galérer, elle est mon premier soutien.” 02 Alors que sa carrière décolle, Allan Petre reste, au fond, un jeune comme tous les autres. Sourire malicieux, il me confie : “Quand je travaille sur des satellites ou que je fais des simulations pour la NASA, j’écoute souvent du Kaaris”. Le contraste entre l’univers scientifique pointu de la NASA et la musique percutante du rappeur de Sevran ne manque pas de surprendre, mais Allan assume. “C’est comme ça que je me concentre”. Un trait de caractère qui reflète bien la dualité de ce jeune ingénieur, à la fois sérieux et connecté à la culture de son temps. Actuellement, il travaille sur des sondes destinées à explorer Vénus et à étudier son effet de serre pour mieux comprendre les dynamiques climatiques sur Terre. Il aime également promouvoir le spatial auprès des jeunes notamment à travers les réseaux sociaux sur son canal Instagram. “J’ai fait quelques vidéos avec Michou, je veux vraiment ouvrir le domaine à ceux qui n’ont pas forcément de repères dans ce milieu, comme moi à l’époque.” L’avenir en ligne de mire Lorsqu’on lui demande quel est son prochain rêve, Allan Petre hésite un instant avant de répondre : “J’aimerais aller dans l’espace, bien sûr. Mais si je n’y parviens pas, mon but sera de devenir un grand scientifique français, un ingénieur capable de transmettre sa passion, à l’instar de Jamy Gourmaud [vulgarisateur scientifique célèbre pour son émission culte C'est pas sorcier, diffusée sur France 3, ndlr]”. Il pourrait bien devenir le 11e Français à s'envoler dans l'espace, suivant les traces de Philippe Perrin et Thomas Pesquet, notamment... La Lune reste un objectif fascinant, mais Mars l'est un peu moins pour lui : “Aller sur Mars comme le souhaite Elon Musk ne m'attire pas vraiment”. Selon lui, l'aspect humain est souvent négligé dans ce genre de projets. “Pour atteindre Mars, il faudrait une quantité colossale d'oxygène, et aujourd'hui, nous n'avons pas encore la capacité de produire une telle quantité.” Cette lucidité transparaît aussi dans sa réflexion sur son propre parcours. Quand on lui pose la question “À qui dois-tu cette réussite ?”, il répond sans hésiter “À moi- même”. Ses mots, loin de trahir une certaine arrogance, révèlent une gratitude envers son propre acharnement. Une reconnaissance de son travail fourni, de sa persévérance et de l'audace qui l’a poussé à atteindre son rêve. Son parcours n’est pas seulement celui d’un jeune prodige ayant accompli l’impossible. C’est l’histoire d’une volonté inébranlable, d’un homme qui a su voir au-delà des obstacles pour transformer son rêve en réalité. Bien plus qu’un ingénieur de la NASA, Allan Petre est à 24 ans une source d’inspiration pour une génération qui, à travers son exemple, apprend que le ciel n’est pas une limite, mais un véritable point de départ. 03 Un an après avoir conquis les cuisines du Royal Monceau Raffles Paris, Yazid Ichemrahen poursuit son ascension. Rencontre avec un chef de 33 ans qui doit son succès à une ambition sans limite. Au Bar Long du Royal Monceau Raffles Paris , les effluves de café et les notes sucrées des viennoiseries flottent en permanence dans l’air. Les rires et conversations animées apportent à ce lieu une ambiance conviviale. Au milieu de cet écrin de luxe, Yazid Ichemrahen traverse la pièce avec la précision d’un métronome, évitant soigneusement chaque obstacle. Lunettes de soleil vissées sur le nez, il s’empresse de me demander : “Voulez-vous goûter une de mes créations ? Vanille, ça vous dit ?” À vrai dire, la pâtisserie n'a jamais été mon fort mais face à une telle proposition, je ne peux qu'accepter. Une assiette arrive et avec elle, une promesse : plonger dans l’histoire d’un homme qui a fait de l'art de la pâtisserie bien plus qu’une carrière professionnelle. Yazid Ichemrahen, 33 ans, s’installe face à moi, confiant, presque imperturbable. Il se dégage de lui une maîtrise robotique, celle de quelqu’un qui sait exactement où il va. Cela fait un an qu’il opère dans les cuisines du Royal Monceau, un an qu'il s'est démarqué des dix autres chefs pâtissiers en lice pour succéder à Quentin Lechat, ancien maître des douceurs du prestigieux palace parisien. L'histoire du jeune chef ne commence pourtant pas aux milieux des dorures. Elle débute plus loin, dans la Marne, où il grandit au cœur d’une vie marquée par le chaos. Une enfance brisée, des racines profondes Bien loin des ors du Royal Monceau, Yazid Ichemrahen grandit à Epernay, dans une réalité rude, où la brutalité est plus fréquente que les moments de sérénité. Sa mère, prostituée et alcoolique, n’est qu’une ombre dans sa vie, présente quelques week-ends, absente le reste du temps. Les responsabilités parentales reposent alors sur sa tante et son oncle, qu’il décrit avec une affection teintée de gratitude. “Ma tatie et mon tonton ont tout fait pour moi. Sans eux, je ne serais nulle part. La moitié de ce que je fais, c’est pour eux”. Ces deux figures bienveillantes deviennent son ancrage, le socle sur lequel il peut s’appuyer pour avancer. Dans leur maison modeste, il découvre pour la première fois le réconfort des petits gestes simples comme le gâteau au yaourt, préparé chaque mercredi après-midi. “Si j’étais sage, on le faisait ensemble. Ces moments étaient mes seuls instants de bonheur. C’était une parenthèse dans un quotidien que je voulais fuir.” Cette enfance n’est pas qu’un tableau de douceurs volées. Elle est aussi le théâtre d’épreuves marquantes, où l’injustice semble omniprésente. Le jeune grandit avec le sentiment de devoir se battre, non seulement contre les difficultés matérielles, mais aussi contre les stigmates sociaux qui l’entourent. Les éducateurs qu’il croise ne lui offrent que des perspectives sombres. “Tu finiras en prison”, lui répètent-ils. Ces mots résonnent comme un défi qu’il se promet de relever : ne jamais sombrer, toujours avancer. L’adolescence arrive, et avec elle, des choix cruciaux. Placé sous la surveillance de la juge des enfants, il se retrouve face à un ultimatum brutal : trouver un métier ou glisser définitivement dans la marginalité. “C’était ça ou le bâtiment B des nouveaux arrivants de Nanterre”, me dit-il avec émotion. Il choisit la pâtisserie, sans vraiment comprendre à ce moment-là que cette décision allait redéfinir sa vie. Mais ce choix n’a rien d’un conte de fées. Son entrée dans le monde du travail est marquée par la dureté. Le patron sous lequel il commence sa formation est inflexible, exigeant jusqu’à l’excès. Les journées débutent avant l’aube et s’étirent jusqu’à tard le soir, le laissant épuisé. “Je rentrais tellement fatigué que je n’avais plus la force de faire des bêtises”. Ce quotidien harassant forge en lui une discipline de fer. Il apprend à supporter la pression, à se relever après chaque difficulté, et surtout, à se concentrer sur l’essentiel. “Les journées étaient interminables, mais j’apprenais”. Entre le bruit des fouets et la chaleur des fours, le jeune découvre une nouvelle forme de liberté. La pâtisserie devient pour lui bien plus qu’un métier, elle devient une école de vie, une manière de canaliser ses émotions, de trouver un sens. 01 À travers les longues heures de travail, il commence à entrevoir un chemin. Ce métier, qui exige tant de lui, devient peu à peu une source de fierté. Chaque dessert réalisé est une petite victoire, une preuve qu’il est capable de construire quelque chose par lui-même, avec ses propres mains. Et dans ce processus, il découvre une qualité qui ne le quittera jamais : l’acharnement. “Je ne suis pas le plus talentueux. Ce qui me distingue, c’est que je ne lâche jamais. Je travaille jusqu’à ce que ce soit parfait.” De cette enfance cabossée naît une résilience exceptionnelle. Le jeune pâtissier comprend que pour changer son destin, il devra travailler plus dur que les autres, mais il est prêt : “Je savais que je venais de loin, mais je voulais prouver que tout était possible”. Cette persévérance trouve son apogée lorsqu’il remporte le Championnat du Monde des Desserts Glacés en 2014. Un moment charnière dans sa carrière, où son travail acharné et sa quête de perfection sont enfin récompensés. C’est cette détermination qui devient son moteur, une flamme qu’il entretient malgré les vents contraires, et qui le pousse, un jour, à quitter les ombres de son passé pour se rapprocher des lumières de Paris. Paris, entre ombres et lumières En 1872, dans ses notes de voyages, Gustave Flaubert dit : “Ne pouvoir se passer de Paris, marque de bêtise ; ne plus l’aimer signe de décadence”. Avant de briller dans les cuisines des plus grands établissements, Le jeune talent en devenir connaît une autre facette de Paris, celle qui ne figure pas dans les cartes postales. Dans cette ville qui fait rêver tant de personnes, il traverse un véritable enfer. Sans domicile fixe, il dort dans les cages d’escalier du quartier de Barbès, cherchant chaque jour à survivre. Ses nuits sont froides, ponctuées par le bruit des passants et l’agitation de la ville qui ne dort jamais. Mais au petit matin, il se lève, se rend à son travail, et trouve dans chaque journée un petit pas de plus vers un avenir qu’il n’imagine pas encore. “Paris, c’était l’enfer. Je n’avais rien, mais je voulais tout. ” Cette période forge en lui une détermination à toute épreuve. Chaque jour passé dans la rue est une leçon de persévérance, chaque obstacle une opportunité de se prouver qu’il est capable de plus. “Je savais que je n’étais pas destiné à rester là. Mais pour en sortir, il fallait que je me batte encore plus fort”. Avec cette mentalité, il transforme progressivement sa situation. Il commence modestement, passant de boulangeries de quartier à des expériences plus prestigieuses, chaque étape étant une pierre ajoutée à l’édifice de sa résilience. Un jour, le jeune pâtissier décide de confronter cette relation tumultueuse avec la capitale. Avec son aplomb habituel, il fixe un objectif qui semble presque insensé : rencontrer Bernard Arnault, l’homme qu’il considère comme l’une de ses plus grandes inspirations. Armé de cette ambition, il monte à Paris et harcèle littéralement les équipes de l’empire LVMH. “J’ai campé devant l’Avenue Montaigne. J’écrivais, j’appelais, je passais des heures à convaincre quelqu’un de me laisser une chance”. Et cette chance finit par arriver. Il rencontre Bernard Arnault et son fils, deux figures qu’il admire profondément pour leur vision stratégique et leur capacité à élever le luxe à son paroxysme. “Ce qu’il fait est incroyable. À chaque acquisition, il donne une valeur exponentielle aux marques. C’est une leçon de vision et de rigueur.” Grâce à cette rencontre, le chef pâtissier décroche une collaboration qui l’amène à Mykonos, en Grèce, où il opère un pop-up pendant deux ans. 02 C’est une consécration, mais aussi une validation : ses rêves, même les plus fous, sont atteignables. Outre Bernard Arnault, il me cite d’autres noms qui l’inspirent et l’aident à forger sa vision : Yannick Alléno et Alain Ducasse, deux chefs qu’il admire pour leur obsession du détail et leur capacité à réinventer la gastronomie. “Ducasse, par exemple, regarde chaque détail : la marque de la cuillère, la position du dessert sur l’assiette. C’est cette minutie qui incarne le véritable luxe.” Ses voyages au Bahreïn, à New York ou encore à Singapour ne sont pas seulement des opportunités professionnelles, mais des tremplins personnels qui élargissent son horizon et enrichissent sa vision. Pourtant, Paris reste une plaie ouverte, un endroit où les souvenirs de privation et de douleur sont encore trop présents. “C’était la ville où tout avait été si difficile pour moi. J’essayais de l’éviter autant que possible.” Il évoque également des figures hors du domaine culinaire, comme le boxeur Souleymane Cissokho, qu’il admire pour son endurance et sa discipline. “C’est un boxeur français qui évolue parmi les meilleurs au monde. Son parcours, comme le mien, montre que tout est possible avec du travail et de la persévérance”. En rassemblant toutes ces inspirations, l'entrepreneur se construit un cadre mental qui dépasse la simple pâtisserie. Il ne veut pas seulement exceller, il veut révolutionner. Il ne se contente pas de s’inspirer, il met en pratique les leçons qu’il apprend, les transformant en une vision unique qui allie ambition, humanité, et perfection. Avec le temps, Paris cesse d’être une plaie et devient le théâtre de sa revanche, l’endroit où il prouve qu’il peut triompher de tout. Son arrivée au Royal Monceau Raffles Paris Depuis le 15 avril 2024, Yazid Ichemrahen insuffle une nouvelle énergie dans les cuisines du Royal Monceau Raffles Paris, apportant avec lui une vision aussi audacieuse que délicate. L’aventure commence lorsque le groupe Raffles lui propose de participer à une sélection rigoureuse parmi dix chefs pâtissiers d’exception. Avec humilité, il raconte : “Je n’avais aucune pression. Pour moi, Paris représentait un défi insurmontable”. Pourtant, c’est lui qui décroche cette place tant convoitée. Un véritable tournant : “Chaque matin, quand je traverse la rue de la Paix pour rejoindre le Royal Monceau (situé avenue Hoche, dans le 8e arrondissement de Paris, ndlr), je ressens une immense fierté.” Pour relever ce défi, le chef s’est entouré d’Alexandre Favre, ancien disciple de Christophe Michalak et Chef Pâtissier Exécutif. Ensemble, ils forment un duo complice, uni par une passion commune pour les matières premières et une philosophie tournée vers l’humain. “Je veux que chaque membre de mon équipe ressente qu’il fait partie d’une aventure plus grande. Ici, on ne parle pas de travail, mais de projet de vie”, explique-t-il. À travers une gestuelle précise et une sélection méticuleuse des ingrédients, Yazid Ichemrahen et Alexandre Favre redéfinissent les codes de la pâtisserie de palace, insufflant un souffle de modernité à cette institution parisienne. Plus qu’une adresse prestigieuse, le Royal Monceau est pour lui un lieu où il exprime pleinement sa philosophie : sublimer les produits tout en mettant en lumière celles et ceux qui les façonnent. Dans les coulisses il forme également les talents de demain, 03 à l’image d’Oumar, un jeune sans expérience pâtissière que le chef a pris sous son aile. “Je suis exigeant, parfois dur, mais c’est parce que je crois profondément en eux”. Cette rigueur, mêlée à une vision bienveillante, fait de lui une figure à part dans le paysage gastronomique parisien. Son approche envers son équipe est marquée par une exigence extrême, mais aussi une humanité sincère. “Je suis dur, c’est vrai. Mais c’est parce que je crois en eux. Je veux qu’ils deviennent les meilleurs, pas seulement dans leur métier, mais aussi dans leur vie”. Yazid parle avec passion de la manière dont il travaille avec ses pâtissiers, qu’il appelle ses collaborateurs. “On n’est pas une simple brigade. On est une tribu. Et dans une tribu, on avance ensemble, on partage tout”. Il n’hésite pas à les pousser à bout, mais il est toujours là pour les soutenir. “Certains pensent que je suis insupportable. Mais ceux qui restent comprennent que je veux juste le meilleur pour eux.” Revenons à cette fameuse création à la vanille, objet de notre première discussion... Lorsqu’il me présente son dessert, Yazid Ichemrahen s’illumine. Ce gâteau est épuré, presque minimaliste mais chaque détail semple pensé avec une précision chirurgicale. “Trois goûts, trois textures et une infusion de 72 heures”, me dit-il en analysant son gâteau au millimètre près. Il parle avec la même intensité qu’un artiste décrivant son chef-d’œuvre, et pour cause : chaque création est un reflet de lui- même. Je prends alors une première bouchée. C’est une expérience en trois actes : la douceur soyeuse d’un crémeux parfaitement infusé, le croquant subtil d’un biscuit sans gluten rehaussé par une pointe de fleur de sel, et cette note finale, presque insaisissable, mais qui reste en bouche comme un écho. Ce n’est pas simplement bon, c’est une émotion encapsulé dans une bouchée. Dans ses desserts, le chef joue avec les souvenirs et les émotions. La vanille, cette saveur universelle, devient entre ses mains une ode à la simplicité. Une belle façon pour moi de renouer avec l’art sucré. Chef,mentor, entrepreneur... Mais Yazid Ichemrahen ne se limite pas à son rôle de chef pâtissier. Il est également à la tête de plusieurs marques qui incarnent son univers créatif et ses valeurs. Parmi elles, YTime, spécialisée dans des créations pâtissières contemporaines ; YCone, un concept inspiré par l’art, la mode, les voyages; et At Home, une boutique où les clients se sentent comme dans un appartement parisien. “Chaque projet est une extension de moi-même. Ils racontent mes voyages, mes influences, mes rêves”, explique-t- il avec passion. Ses boutiques, qu’il décrit comme des univers à part entière, reflètent ses expériences dans 44 pays. Sa prochaine boutique, qui ouvrira ses portes prochainement en plein cœur de Paris, incarnera cette philosophie. “Je veux que chaque espace que je crée transporte les gens, qu’ils ressentent quelque chose d’unique dès qu’ils franchissent la porte”. Ce qui le distingue des autres chefs pâtissiers, c’est sa capacité à intégrer des influences variées dans son univers, notamment celles du luxe et de la mode. “Aujourd’hui, l’image compte autant que le goût. Ce que tu portes, où tu voyages, tout cela influence ta réussite”. Ce goût pour le détail et l’esthétique est directement inspiré par des figures qu’il admire, comme Bernard Arnault, Yannick Alléno et Alain Ducasse. “Ce sont des visionnaires. Ils m’ont appris que l’excellence se cache dans les détails.” 04 Cette connexion avec l’univers du luxe s’exprime à travers des collaborations prestigieuses. Récemment, il s’est associé à la maison Repossi, joaillier de renom, pour des créations pâtissières inédites destinées aux fêtes de fin d’année. Il a également collaboré avec Moncler, marque de doudounes haut de gamme et de vêtements de ski, mêlant haute couture et pâtisserie. “La mode et la gastronomie sont des langages universels. Les fusionner permet de raconter des histoires puissantes”, explique-t-il. une ombre persistante. Il se souvient d’un moment particulièrement marquant, lors de la sortie en 2023 de À la belle étoile, son film autobiographique retraçant son parcours. “Tout le monde me félicitait. Les gens étaient impressionnés par ce que j’avais accompli. Mais ce soir-là, je suis rentré seul chez moi. Et là, j’ai compris : tout ça, tout ce que j’ai construit, ne vaut rien si on n’a personne avec qui le partager”. Cette solitude, omniprésente, est une cicatrice qu’il porte encore, témoin des sacrifices et des choix qu’il a faits pour arriver là où il est. Pourtant, aujourd’hui, un nouvel équilibre s’installe dans sa vie, grâce à sa compagne. Avec elle, il découvre une autre manière d’exister, loin des cadences effrénées qu’il s’imposait. “Elle m’apprend à profiter des petites choses. Avant elle, je ne savais que travailler. Maintenant, je découvre ce que signifie vraiment vivre”. Des plaisirs simples, comme cuisiner ensemble ou partir en randonnée, autrefois inconcevables, prennent désormais une place précieuse dans sa vie. “Je n’avais jamais pris de vacances avant elle”. Elle est pour lui une ancre, un rappel que la vie ne se mesure pas uniquement en projets réalisés ou en trophées remportés. Apprendre à lâcher prise reste un défi, mais grâce à elle, il s’autorise enfin à savourer des moments qu’il pensait inaccessibles. À seulement 33 ans, Yazid Ichemrahen a déjà accompli ce que beaucoup n’oseraient même pas rêver. Entre ses boutiques à l’étranger, ses collaborations prestigieuses, et ses projets documentaires en cours, il construit un empire. Mais ce qui le distingue, c’est sa fidélité à ses valeurs : sincérité, travail, et transmission. Lorsque je lui pose la question “Quel est ton prochain rêve ?”, il n’hésite pas une seconde : “Être heureux”. Cette réponse, désarmante de simplicité, n’est pourtant pas anodine pour un homme qui a consacré les quinze dernières années à une quête effrénée de réussite. Il l’explique avec une lucidité presque philosophique : “Je n'ai pas besoin de faire plus que ce que je fais, parce que quoi qu'il arrive, je le ferai. Mais ce que je veux vraiment, c'est être suffisamment équilibré pour être heureux en toutes circonstances. Savoir m'arrêter quand il Il ne se contente pas de créer des desserts : il construit des expériences complètes. Ses boutiques, qu’il décrit comme des “univers à part entière”, incarnent cette approche holistique. Chez At Home, par exemple, chaque détail, du mobilier à la vaisselle, est pensé pour immerger le client dans une atmosphère chaleureuse et sophistiquée. “Je veux que mes espaces soient vivants, qu’ils reflètent mes voyages et mes influences”, insiste-t-il. Toutefois, le jeune chef regarde aussi vers l’avenir. Il travaille actuellement sur une série de documentaires retraçant son parcours. “Je veux inspirer les autres en montrant que l’on peut partir de rien et construire quelque chose d’extraordinaire.” Ces films mettront en lumière son travail, mais aussi ses valeurs : la rigueur, la créativité, et surtout, la transmission. “Partager mon histoire, c’est une manière de donner de l’espoir à ceux qui se battent pour leurs rêves.” “Être heureux” Un mot, un seul, apaise certains et tourmente d'autres : la solitude. Pour Yazid Ichemrahen, malgré ses succès éclatants, la solitude reste 05 faut, comme ma chérie m’a appris à le faire, et profiter de la vie. Profiter, être heureux : c'est déjà un très gros plan.” Le bonheur ne résiderait pas dans l’accumulation de titres ou de reconnaissances, mais dans la capacité à vivre pleinement. Il a d’ailleurs laissé derrière lui certains rêves d’antan. “Devenir Meilleur Ouvrier de France ? Non. Plus jeune, c’était un rêve. Aujourd’hui, je vois ça comme un échec de carrière”. Une déclaration forte, mais qui s’explique par son admiration pour des figures comme Cédric Grolet ou Yann Couvreur. “Ces gars-là ne sont pas Meilleurs Ouvriers de France, mais ils ont éteint la lumière à tout le monde. Leur travail, leur vision, c’est ça le vrai game”. Le créateur visionnaire ne cherche plus à valider sa place dans le monde de la pâtisserie. Pour lui, chaque projet est une étape dans un processus plus grand : laisser une empreinte, inspirer ceux qui viennent après lui, et prouver que tout est possible, même en partant de rien. En quittant le Royal Monceau et ses nombreux miroirs, une dernière phrase résonne dans mon esprit : “La pâtisserie m’a sauvé. Elle m’a appris à vivre, à sentir, à aimer. Aujourd’hui, je veux que mes créations fassent la même chose pour les autres”. Et c’est là, sans doute, toute la magie de Yazid Ichemrahen : transformer ses souffrances en œuvres d’art, ses défis en douceurs, et son parcours extraordinaire en une source d’inspiration. Chaque dessert, chaque projet, porte en lui la promesse qu’un rêve, aussi fou soit-il, peut devenir réalité avec assez de travail, de résilience et d’humanité. Le maestro des douceurs ne fait pas que créer ; il transcende, laissant derrière lui bien plus que des gâteaux : une leçon de vie. 06 Rudy Gobert, au-delà du terrain, bâtit un héritage inspirant avec la Rudy Gobert Academy, alliant sport, éducation et valeurs pour les générations futures. Rudy Gobert ne se contente pas de dominer les parquets : il construit un avenir où le sport devient un outil de transformation pour les générations de demain. En novembre dernier, Rudy Gobert qui évolue dans l'équipe des Minnesota Timberwolves depuis 2022, nous a accordé une interview exclusive pour GQ, révélant les multiples facettes de son engagement. Si le géant de la NBA est connu pour ses performances sur les parquets, c’est à travers la Rudy Gobert Academy et sa fondation Rudy’s Kids qu’il insuffle sa vision d’un monde où sport, éducation et épanouissement personnel coexistent harmonieusement. Une académie à l’image de ses valeurs La Rudy Gobert Academy s’impose depuis 2021, comme un modèle novateur, où sport et éducation s’entrelacent pour inspirer les jeunes générations. Soutenue par Nike et la ville de Levallois-Perret, dans le départ des Hauts-de- Seine (92), cette initiative unique accueille chaque année environ 750 jeunes de l’Île-de- France sur le terrain qui porte le nom du joueur à Levallois. Bien plus qu’un programme de basketball, l’académie offre une immersion dans des disciplines variées comme la boxe, le théâtre, le design informatique ou encore l’apprentissage de l’anglais et l’équilibre alimentaire, créant une expérience riche et multidimensionnelle.“J’ai été un de ces jeunes avec des rêves”, nous explique Rudy Gobert, “Je sais à quelle point une interaction, un programme, un entraînement peut changer une vie et allumer une étincelle dans le cœur d’un enfant.” En février 2023, la Rudy Gobert Academy a franchi une nouvelle étape grâce à un partenariat avec Kellogg France, qui a permis d’introduire des semaines thématiques axées sur la nutrition. Le Français, auréolé d’un quatrième titre de meilleur défenseur de l’année (2018, 2019, 2021, 2024), met en lumière l’importance de cette initiative : “ce que nous consommons façonne notre corps et notre esprit. Transmettre ces principes est essentiel”. En collaboration avec des experts, l’académie enseigne aux jeunes les bases d’une alimentation saine, alliant pédagogie et plaisir pour encourager des habitudes bénéfiques et durables. Une vision plus large que le sport Chaque stage reflète les valeurs fondamentales de Rudy Gobert : respect, partage et dépassement de soi. Les MVP (Most Valuable Player, meilleur joueur de l'année en français) du camp, sélectionnés pour leur attitude exemplaire autant que pour leurs performances, ont l’opportunité de s’envoler pour Minneapolis, ville de la franchise des Timberwolves. Là-bas, ils découvrent la vie d’un joueur NBA, partagent le quotidien de Rudy et assistent à des matchs. Une expérience qui peut changer le cours d’une vie. Loin des projecteurs, Rudy nous a confié sa volonté de former des citoyens responsables à travers son académie. “Le sport n’est qu’un outil. Ce qui compte, c’est ce que l’on en fait pour éduquer, éveiller et inspirer”. Cette conviction se traduit dans chaque aspect de son engagement : que ce soit en sensibilisant les jeunes à des disciplines artistiques comme le théâtre ou en les accompagnant vers une meilleure compréhension d’eux-mêmes, il leur offre des outils pour devenir des leaders de demain. Une carrière bâtie sur le travail et la résilience Interrogé sur son propre parcours, le grand Rudy 01 Gobert - 2,16 m ! - revient sur son ascension vers la NBA, un rêve qu’il a poursuivi avec une détermination sans faille. “Quand j’ai commencé le basket à 12 ans, tout le monde trouvait mon ambition folle. Être drafté en 2013 a été l’aboutissement de sacrifices et d’un travail acharné. Mais c’était aussi le début des choses sérieuses.” Il se remémore avec émotion les moments marquants de cette aventure : serrer la main du légendaire David Stern, le grand boss de la NBA, lors de sa draft ou affronter pour la première fois des stars qu’il admirait autrefois dans NBA 2K (jeu vidéo de basketball). Ces souvenirs, précieux, alimentent sa philosophie de vie : “Ce qui est beau, ce n’est pas la ligne d’arrivée, mais l’aventure.” “Le trashtalk et les critiques, c’est juste du bruit pour moi” Pour atteindre l’excellence, Rudy Gobert s’appuie sur une discipline sans faille. “La réalité de la NBA, c’est bien plus que ce que l’on voit sur le terrain. Nutrition, récupération, sommeil... Tout doit être optimisé”, explique-t-il avec conviction. Pour préserver son équilibre, il s’entoure d’une équipe dévouée, comprenant notamment un chef cuisinier privé qui veille à lui offrir une alimentation parfaitement adaptée à ses besoins. Ce souci du détail reflète l’exigence absolue qu’il incarne, où chaque aspect de sa préparation est minutieusement pensé pour maintenir un niveau de performance exceptionnel. Mais la performance physique ne suffit pas à elle seule. Pour atteindre l’excellence, Rudy Gobert accorde une importance primordiale à son bien-être mental, un pilier essentiel dans un univers marqué par la pression constante et les critiques acerbes. “Le trashtalk et les critiques, c’est juste du bruit pour moi. Tant que je sais qui je suis et ce que je vaux, rien ne peut m’atteindre”, affirme-t-il avec assurance. Pour préserver cet équilibre, il s’appuie sur des rituels simples mais profonds : commencer chaque journée par un moment de gratitude, consigner ses pensées et objectifs dans un ournal, et s’accorder des instants de méditation. Cet engagement envers lui-même a pris une dimension encore plus intense lors d’une retraite de 64 heures dans l’obscurité totale, une expérience qu’il décrit comme transformatrice : “J’ai compris que notre esprit façonne notre réalité. Cette immersion m’a reconnecté à moi-même et m’a permis de développer un amour profond pour la vie.” Les Jeux Olympiques et l’avenir du basketball français Rudy Gobert n’est pas seulement un modèle sur le terrain : il est un guide pour ceux qui suivent ses traces. Parmi eux, Victor Wembanyama, qu’il décrit comme la future grande star de la NBA. “Victor est exceptionnel. Mais l'important est de l’accompagner dans ce monde de sacrifices et de travail acharné”, explique-t-il avec humilité. Cette volonté d’accompagner et de transmettre dépasse le cadre du sport. Avec sa fondation Rudy’s Kids, Rudy poursuit une mission plus profonde : offrir aux jeunes générations les moyens de croire en elles-mêmes et de viser l’excellence. “Je veux qu’ils comprennent qu’ils peuvent accomplir de grandes choses”, déclare-t-il avec la certitude d’un homme qui mesure l’impact de chaque geste, chaque mot, et chaque opportunité partagée. Le pivot international français, profondément attaché à son pays, évoque avec fierté les Jeux Olympiques de Paris 2024. “Gagner la médaille d’argent pour la deuxième fois consécutive, c’est un accomplissement. Mais, le grand compétiteur que je suis espère toujours l’or”. Il se réjouit également de la montée en puissance des jeunes talents français comme Bilal Coulibaly, preuve du succès de la formation française. 02 Un homme de convictions Pour Rudy Gobert, la grandeur ne se limite pas aux trophées. Elle se mesure