ÉLECTIONS RÉGIONALES HAUTS-DE-FRANCE 20 ET 27 JUIN 2021 PROGRAMME PROGRAMME Je suis née à Roubaix, une ville qui résume les contrastes qui traversent les Hauts-de-France : riche d’un héritage industriel fastueux et, surtout, d’une population majoritairement jeune, qui pourtant vit moins bien que la génération précédente. La Région des Hauts-de-France, fille d’illustres ancêtres que sont la Picardie et le Nord Pas-de-Calais, est la plus jeune de France métropolitaine. Le temps est venu de s’absoudre d’un passé dévitalisé par la désindus- trialisation. Le temps est venu d’offrir aux générations qui viennent des lendemains désirables. Les Hauts- de-France peuvent, demain, redevenir la terre des plus belles avancées sociales, une terre de progrès que la boussole de l’Histoire désigne résolument : au nord, à l’avant-garde de la transition écologique. Nous, habitantes et habitants des Hauts-de-France, avons raison d’être fiers de notre région et de ses contrastes, de la majesté de ses beffrois, de la beauté de sa façade maritime, de l’abondance de ses plaines, de ses réserves naturelles. Nous pouvons être fiers de notre gastronomie, de notre passé et de notre pré- sent, de nos cathédrales comme de nos mines, du carnaval de Dunkerque et du château de Chantilly, de la Baie de Somme et de la Grande Braderie de Lille, de nos bières et de notre Champagne axonais, de nos technologies et de notre agriculture... Demain, nous pourrons être fiers d’être désignés par cette boussole qui nous mène inéluctablement vers de nouveaux modes de production et de consommation qui protègent le Climat et créent de l’Emploi. La transition écologique offre à la société plus de bien-être, plus de culture, plus de liens humains, plus de respect des personnes. C’est une société du plus, et non du moins ! Offrons à St Omer, à Fitz-James, à Tourcoing, à Vimy, à Bertrancourt, à Fruges, aux villes comme aux campagnes, la chance de vivre dans une région qui traite équitablement les femmes et les hommes et qui n’hypothèque pas l’avenir de nos enfants. Arnaud Desplechin a intitulé l’un de ses films “Roubaix, une lumière”. C’est cette lumière, que Roubaix m’a donnée, que je veux rallumer pour notre Région. Ensemble, construisons une terre de solidarité, de justice sociale, où la transition écologique changera nos vies pour le meilleur. Avec nos amis des forces de progrès et de l’écologie, je vous propose un projet pour y parvenir, Pour le Climat, Pour l’Emploi, pour les habitantes et les habitants des Hauts-de-France. Karima Delli « » Rurale et urbaine : 9 personnes sur 10 vivent dans une aire d’attraction urbaine mais la région compte 67% de terres dédiées à l’agriculture sur son sol. Attractive et paupérisée : La région se situe au 3ème rang des investissements mondiaux pour la France. La région a le 4ème PIB de France et est celle qui compte le plus de pauvres en France avec 1 personne sur 6 vivant en dessous du seuil de pauvreté. Riche de ressources et polluée : La région compte 1/5ème des réserves naturelles régionales de France métropolitaine, dispose d’un vaste littoral mais héberge 1/8ème des Installations potentiellement polluantes de France (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement). De nombreux aspects de son histoire pèsent lourds sur la qualité de vie et la santé des habitants : La désin- dustrialisation, la précarité, la pénibilité du travail, la non-régulation des pollutions, l’artificialisation des terres, la prédation des ressources naturelles, l’empiétement et la fragmentation des écosystèmes. Aujourd’hui, la région des Hauts-de-France est la plus touchée par le cancer et celle dont l’espérance de vie de ses habitant.e.s est la moins élevée de France Métropolitaine. De nouveaux modes de vie sont possibles et désirables. La transition écologique de la société est une so- ciété avec plus de bien-être, plus de culture, plus de liens humains, plus de respect des personnes. C’est une société du plus, et non du moins ! Elle ne peut réussir que si elle est aussi solidaire, intégrant les dimensions sociales, notamment la santé, la pauvreté et les inégalités, la sobriété. Les territoires sont des acteurs clés pour la réussite de cette transition écologique et sociale, terrains d’expé- rimentation et vecteurs de la mobilisation de tous les acteurs. La région des Hauts-de-France est un territoire traversé de contrastes, qui cherche son unité. SOMMAIRE I. CONSTRUIRE L’AVENIR DE NOTRE ÉCONOMIE : RELOCALISER - DÉCARBONER 1. Une alimentation biologique et locale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2. Rénover tous nos lycées et 100 000 logements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3. Une région en mouvement, inventons les mobilités de demain (trains, vélos, voitures électriques) . . . . 4. Réindustrialiser le textile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5. Une industrie de pointe riche en emploi et peu émettrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6. Concerter, former et accompagner aux métiers et aux activités de la transition écologique . . . . . . . . . . 7. Soutenir les salariés, l’économie et le travail que nous voulons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . II. UNE REGION EN PLEINE SANTE 1. Dépolluer et prévenir les maladies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2. Agir pour l’égalité d’accès aux soins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3. Les temps libres enfin retrouvés, une région déconfinée, l’éducation populaire et l’ouverture au monde . . III. RÉCONCILIER AVEC LE VIVANT 1. Une région qui respecte enfin ses objectifs climatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2. Restaurer la biodiversité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3. Devenir une région zéro déchet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 8 10 14 15 17 17 19 20 20 26 26 27 5 6 I. CONSTRUIRE L’AVENIR DE NOTRE ÉCONOMIE : RELOCALISER - DÉCARBONER Notre région subit depuis trop longtemps les délocalisations et les pollutions. La fin de l’industrie charbonnière, le déclin de la fabrication textile jusqu’aux dernières fermetures d’usine dans le secteur de l’automobile et aux licencie- ments dans la grande distribution... Ce crépuscule peut céder la place à un jour nouveau pour l’économie régionale. Aujourd’hui, nous souhaitons planifier l’avenir de notre économie régionale. Nous voulons que cette économie d’avenir soit celle de la transition écologique. Car elle est meilleure pour le climat, pour l’emploi, pour la biodiversité et notre santé. Notre objectif : faire en sorte que la plus grande partie des produits que nous consommons et utilisons dans notre région, soit conçue de manière écologique, dans les Hauts-de-France, à partir de nos ressources locales, en créant des emplois non délocalisables. Nous voulons créer et consolider des circuits-courts régionaux et territoriaux , de la fabrication à la distribution. Au Conseil Régional, nous allons accompagner la transformation de notre économie, filière par filière Aujourd’hui, 200 000 emplois directs ou indirects sont liés à l’agriculture dans les Hauts-de-France (1 em- ploi sur 10). Seulement 2,7% des surfaces agricoles sont des cultures biologiques (sans pesticide). Nous voulons renforcer l’autonomie alimentaire de notre région et limiter les flux d’import-export (à ce jour la Région est dépendante de certaines ressources pour lesquelles la production sur notre sol est pourtant excédentaire) avec plus d’agriculture biologique et plus de transformation locale et de vente directe. Nous adopterons les objectifs européens du Green Deal et la stratégie « De la ferme à la table ». C’est indispen- sable pour notre santé et générateur de nombreux emplois. Nous déploierons un accompagnement et des aides directes : 1. UNE ALIMENTATION BIOLOGIQUE ET LOCALE • Pour l’installation paysanne et la conversion à l'agriculture biologique de 2,4% à 25% • Pour les filières locales de transformation des produits agricoles • Pour la distribution en circuits-courts et la vente directe locale • Pour les groupements d’achats solidaires (AMAP, El Cagette, Supermarché coopératif, etc) et les associations d’aide alimentaire • Pour une agriculture et des fermes urbaines au cœur des villes, des métropoles et en périphérie des villes pour développer des ceintures nourricières • Pour la mise en place du paiement pour services écosystémiques ou environnementaux rendus par les agriculteurs.trices grâce aux prairies naturelles, aux haies, à la préservation de ressources génétiques locales, à l’association de l’arbre, de l’agriculture et de l’élevage, à la gestion durable de la matière organique et les pratiques permettant la préservation de l’eau en qualité et en quantité. • Pour aller vers 80% de nourritures locales et 30% biologiques (100% dés que possible pour le bio) dans les cantines scolaires et établissements publics I . C O N S T R U I R E L ’ A V E N I R D E N O T R E É C O N O M I E : R E L O C A L I S E R - D É C A R B O N E R 7 Rénover énergétiquement 100 000 logements 3,8 millions de ménages sont aujourd’hui en situation de précarité énergétique. Et le logement représente 22% des émissions de gaz à effet de serre [2]. Dans le cadre d’une politique de sobriété énergétique, nous souhaitons : Rénover énergétiquement tous nos lycées Le conseil régional des Hauts-de-France assume la gestion de 429 lycées, qui accueillent plus de 260 000 élèves. La plupart de ces établissements ont été construits sans préoccupation environnementale et sont des «passoires thermiques». Chaque lycée consommerait 1 gigawatt-heure soit 50 000 euros par an de facture énergétique ! La rénovation énergétique des lycées permettrait de baisser de 30% cette consommation. Ce gain financera le remboursement des investissements : isolation et équipements. La rénovation concerne éga- lement les abords des bâtiments avec la création d’espaces de biodiversité. Les élèves et le personnel enca- drants seront impliqués. Chaque établissement signera un contrat de performance écologique : Pour réaliser la rénovation énergétique de tous les lycées des Hauts-de-France et le réaménagement des espaces extérieurs en îlots de biodiversité 2. RÉNOVATION DE 100 000 LOGEMENTS ET DES LYCEES • Conduire la rénovation énergétique de 100 000 logements. Les investissements seront financés grâce aux économies d’énergie. Les habitant.e.s seront accompagné.e.s dans l’ingénierie pour mettre en œuvre les solutions les plus performantes. Cette action favorisera le développement des savoir-faire et de l’usage de matériaux locaux biosourcés, par les entreprises du BTP. • Pour réduire le gaspillage alimentaire dans les cantines, les magasins et les lieux de production par un accompagnement et des circuits de valorisation des invendus • Favoriser la vente des produits de la mer en circuits-courts • Pour des formations techniques et professionnelles aux pratiques de l’agroécologie , à l’autonomie tech- nique et énergétique des paysans, à la sensibilité animale et à l’éthologie, impliquant les lycées agricoles/aquacoles • Pour soutenir la pêche durable : pour aboutir à la gestion durable des ressources biologiques marines et réduire la pollution plastique (emballages de la filières, rejets, etc...) à travers le soutien d’institut des sciences de la mer et du littoral comme à Boulogne sur Mer. POUR LE CLIMAT Les systèmes en agriculture biologique émettent - 12% de CO2 (dioxyde de carbone) et - 42% de N2O (protoxydes d’azotes) [1] POUR L’EMPLOI Convertir à terme l’ensemble des exploitations agricoles à la culture biologique créera 55 000 nouveaux emplois (L’agriculture bio créée 3 fois plus d’emplois que l’agriculture conventionnelle. Développer la vente directe en circuits courts des produits alimentaires générera 15 000 nou- veaux emplois. • Pour l’intégration du bien-être animal dans les conditions d’attribution des aides publiques et dans les critères d’attribution des marchés publics. I . C O N S T R U I R E L ’ A V E N I R D E N O T R E É C O N O M I E : R E L O C A L I S E R - D É C A R B O N E R 8 9 I . C O N S T R U I R E L ’ A V E N I R D E N O T R E É C O N O M I E : R E L O C A L I S E R - D É C A R B O N E R POUR LE CLIMAT Moins 30% de gaz à effet de serre émis par lycée. Plus de 100 000 tonnes de gaz à effet de serre économisés pour l’ensemble des lycées. POUR L’EMPLOI Pour ces plans de rénovation thermique, des entreprises régionales seront mobilisées. Ces programmes seront des terreaux d’innovation pour employer des matériaux biosourcés, issus de production locale et raisonnée, recyclés, recyclables ou biodégradables... En agissant ainsi, la rénovation dans le bâtiment représentera environ 30 000 emplois créés ou maintenus chaque année. La construction bois et l’utili- sation de matériaux bio-sourcés pour l’isolation permettrait à elle seule la création de 7 000 emplois. 3. UNE RÉGION EN MOUVEMENT : INVENTONS LES MOBILITÉS DE DEMAIN Pour le vélo et les équipements en mode doux : Hauts-de-France - une « vélo vallée » Avec 3% de déplacements effectués à vélo, soit 10 fois moins que les Pays-Bas, la France est loin derrière ses voisins européens. Les habitudes de déplacement commencent à changer avec le renforcement de la place du vélo et d’autres pratiques comme la trottinette. Dans notre région, le relief et la densité (1 habitant sur 9 réside dans une aire d’attractivité urbaine) favorisent cette évolution. 2,7 millions de vélos sont vendus chaque année en France. 25% des vélos et pièces détachées sont conçus en France. Nous voulons accompagner la relocalisa- tion, en soutenant les investissements pour : 1. La relocalisation et le développement d’entreprises locales de fabrication des pièces détachées et des vélos, de réparation de vélos et d’équipements de mobilité douce et l’innovation dans les matériaux et les produits 2. Le développement des véloroutes [4], via le soutien aux Plans mobilités, véritables pistes cyclables sécurisées entre villes et bourgs sans discontinuité, en particulier pour les trajets vers les écoles. Le vélo peut devenir un mode de déplacement quotidien en quelque endroit du territoire de la région. 3. Un diagnostic mobilité couvrant l’ensemble des lycées, afin de renouer avec la venue en vélo (parking vélos, vestiaires, sensibilisation ‘remise en selle’, soutien aux dispositifs vélos bus) 4. Mieux signaler et informer les habitants et les touristes sur les itinéraires vélos à leur disposition (panneaux, cartes, application) 5. Les garages sécurisées vélos et «modes doux» dans les gares, les lycées et davantage de compartiments pour les vélos dans les trains régionaux 6. Définir une politique de mobilité active à destination des jeunes et atteindre en 2030 avec un objectif de 80% de jeunes qui utilisent les modes actifs pour se rendre sur leur lieu d’études ou de travail 7. Former les futurs citoyens que sont les jeunes à l’utilisation de moyens de transport écologiques et s’assurer que chaque lycéen ait accès à un vélo et puisse l’utiliser dans de bonnes conditions (bon état, efficace, sécurité, etc) – Exemple de Beau Vélo à Beauvais. 8. Mettre en place une aide de la Région pour l’achat d’un vélo électrique I . C O N S T R U I R E L ’ A V E N I R D E N O T R E É C O N O M I E : R E L O C A L I S E R - D É C A R B O N E R 10 Pour un renouveau du ferroviaire Chaque jour dans les Hauts-de-France 1 420 trains emportent des voyageurs vers leur travail, retrouver leur famille, s’évader vers une destination inconnue... 200 000 personnes prennent chaque jour un TGV, un TER, un train Corail, dans l’une des 142 gares ou l’un des 262 points d’arrêt de notre région. Ces trains convoient ainsi des enjeux économiques, sociaux et culturels. Pour ces voyageurs et tous les habitantes et habitants des Hauts-de-France, pour le travailleur du Hazebrouck - Arras qui a sa place préférée dans son wagon préféré, pour l’étudiant du Clermont-Amiens qui fait ses ultimes révisions en regardant le paysage défiler, pour ces amitiés nées à force de voyager ensemble, pour les 10 000 personnes qui travaillent dans le ferroviaire, nous voulons développer l’usage du train et la qualité du service. La politique des transports se trouve à la racine et au cœur de notre projet commun d’Union de la Gauche et des écologistes. Toutes et tous, nous partageons la conviction que les transports représentent le principal pivot de la politique d’aménagement du territoire de notre Région, au carrefour de l’Europe, en cette Année Euro- péenne du Rail. Notre réseau ferroviaire est connecté au Royaume-Uni, à la Belgique... A l’Europe entière. Il nous confère la responsabilité d’être irréprochables sur son devenir. Pour développer encore davantage l’usage du train et sa qualité, nous agirons pour : Fabriquer autrement l’automobile Les Hauts-de-France sont la 1ère région automobile de France pour la production de véhicules. Les constructeurs mondiaux et leurs fournisseurs emploient 56 000 personnes et représentent 31% de la production nationale de véhicules. L’offre de véhicules à faible émission est insuffisante et les véhicules électriques représentent moins de 1%[5] du parc automobile français. 1. Réaliser une véritable concertation avec les usagers et associations d’usagers sur les lignes menacées de fermetures ou récemment fermées. Le déploiement des lignes favorisant l’unité infra-régionale et les interconnexions transfrontalières sera privilégié. 2. Renforcer les liaisons ferroviaires entre les bassins de vie, là où elles se révèlent notoirement insuffisantes (ex Bassin minier - Métropole lilloise, etc..) 3. Déployer un plan d’investissement pour la qualité et l’efficacité du transport ferroviaire régional. 4. Remettre en place les comités de ligne pour que les usagers puissent exprimer leur avis et proposition afin d’améliorer le confort quotidien et la sécurité de leur trajet. 5. Ré-humaniser les gares et les trains : des agents au lieu des guichets automatiques 6. Instaurer les transports régionaux gratuits pour les moins de 26 ans 7. Faciliter l’accès aux gares avec des pôles d’échanges : vélo, navette, etc. 8. Expérimenter les trains à hydrogène sur les lignes non électrifiées 9. Renforcer le fret ferroviaire en mettant en place un maillage territorial plus fourni pour le rendre accessible aux PME et soutenir les projets d’autoroutes ferroviaires. 10. S’opposer fermement à l’ouverture à la concurrence 11. Favoriser la relance des trains de nuit inter régionaux I . C O N S T R U I R E L ’ A V E N I R D E N O T R E É C O N O M I E : R E L O C A L I S E R - D É C A R B O N E R 11 Pour améliorer notre bilan carbone et notre bien-être, nous savons qu’il faut réduire l’utilisation de la voiture dans nos déplacements. Cette action aura un impact positif sur notre santé car les émissions de particules fines seront réduites. Issu du trafic routier et particulièrement des moteurs à combustion, les particules fines provoquent des affections respiratoires parfois très graves. La propulsion électrique a un impact positif sur la santé en réduisant les particules fines. La région des Hauts-de-France ne doit pas ra- ter le virage de cette technologie et aider la reconversion de la filière automobile régionale pour réduire son impact environnemental. En mobilisant les aides économiques, les programmes d’investissement et de recherche, nous soutiendrons : 1. La structuration d’une nouvelle filière consacrée au « rétrofit », qui consiste à changer la motorisation des véhicules diesel vers l’électrique ou l’hybride 2. L’écoconception, les activités de fabrication, de réemploi puis de recyclage des batteries en fin de vie 3. L’ aménagement d’équipements de recharge 4. Les solutions en autopartage Une façade maritime décarbonée et novatrice Première façade portuaire maritime de France, dotée d’un littoral de 190 km et de sites fluviaux de premier ordre, les Hauts-de-France sont une Région de la mer et du fluvial. Ce secteur représente un formidable bassin d’emplois et l’une de nos principales filières d’avenir dans les Hauts-de-France, tout en représentant un enjeu majeur de la préservation des écosystèmes et de la décarbonation. • Lancement d’un grand plan « façade maritime zéro carbone » • L’intermodalité et le report modal dans nos ports doivent être développés, en terme de transport de personnes et de marchandises. Il sera notamment possible d’intégrer dans les CPER et autres procédures les enjeux de la mobilité des marchandises liés aux infrastructures et à l’innovation pour le transport ferroviaire et fluvial. • En ce sens, améliorer et re-fluidifier le trafic ferroviaire entre Boulogne, Calais et Dunkerque, afin de désengorger les axes routiers et permettre un transport de personnes et marchandises propre. • Encourager les relations des ports avec leurs hinterlands , l’implantation d’entrepôts et la connexion aux autres modes de transport. • Défendre la production d’acier à Dunkerque, composante de la formation du premier cluster mondial d’industrie décarbonée et de circulation de l’hydrogène. • Plus globalement, aider à l’investissement dans les industries novatrices en terme d’énergies renouvelables et de protection des écosystèmes, comme la méthanation. • L’organisation des partenariats avec les organismes de formation et de recherche des secteurs maritime et fluviaux, pour définir ensemble les besoins en compétences. • L’intégration des besoins en foncier logistique dans les SRADDET, afin d’optimiser la consommation d’espace. I . C O N S T R U I R E L ’ A V E N I R D E N O T R E É C O N O M I E : R E L O C A L I S E R - D É C A R B O N E R 12 13 I . C O N S T R U I R E L ’ A V E N I R D E N O T R E É C O N O M I E : R E L O C A L I S E R - D É C A R B O N E R POUR LE CLIMAT Véhicule électrique, vélo, train sont des modes de transports moins polluants en matière d’émission de gaz à effet de serre, plus intégrant dans notre environnement (réduction nuisances sonores, stress, qualité de l’air,...) Voyager en train, c’est 5 fois moins de gaz à effet de serre qu’une grande voiture (SUV) POUR L’EMPLOI Les entreprises qui s’engagent dans le développement des véhicules électriques envisagent le main- tien et la création de plusieurs milliers d’emplois (5 500 au niveau national pour la seule conversion des véhicules à l’alimentation électrique). La part croissante de vélos et d’équipements dédiés fabriqués en France permettra de créer des emplois industriels et de services locaux (ré- paration, entretien) . De la présence humaine dans les gares au renforcement du transport de voyageurs et de marchandises, le ferroviaire recrutera de nouveaux employés. I . C O N S T R U I R E L ’ A V E N I R D E N O T R E É C O N O M I E : R E L O C A L I S E R - D É C A R B O N E R 4. RÉINDUSTRIALISER ET RELOCALISER LE TEXTILE L’histoire textile a marqué profondément les Hauts-de-France et aujourd’hui encore, une grande partie des enseignes et marques françaises y ont leur siège et des fabricants s’y impliquent. L’ensemble de l’activité re- présente 30 000 emplois (13 000 dans la conception et la production, et 17 000 dans le commerce de détail). Le défi pour l’avenir est de réindustrialiser la filière mode, habillement et textile. Pour cela, nous aiderons les acteurs de la filière et les porteurs de projet à investir dans : • L’utilisation et la transformation des matières premières présentes et cultivables dans la région comme le lin, la laine, le chanvre et l’ortie • La recherche et l’innovation dans l’utilisation des matières recyclées (réemploi et transformation des textiles usagées) et biosourcées (utilisant des végétaux ou des matières inutilisées issus d’autres secteurs d’activités) • Le développement des circuits-courts (fabrication locale, collecte pour la seconde-main et commercialisation locale) avec la création de tiers-lieux (création, formation, production, innovation) et d’unités de fabrication à la demande. POUR LE CLIMAT La filière mode et habillement est particulièrement polluante et prédatrice des ressources naturelles [6], essentiellement à cause des matières premières utilisées (polyester et coton). Elle émet davantage que le transport aérien et maritime international confondus. Relocaliser et changer les matières pre- mières utilisées est une action pionnière pour la lutte face au dérèglement climatique. POUR L’EMPLOI [7] Le développement d’une filière régionale de fabrication de fibres naturelles cultivées localement générerait jusqu’à 2 500 emplois. La collecte, le tri et le recyclage des textiles (vêtements, linge de maison, chaussures) représenterait jusqu’à 2 000 emplois supplémentaires. Accélérer la relocalisation de la fabrication d’une partie de leur collection par les marques et enseignes locales constituerait une manne considérable d’emplois directs et indirects. 14 5. UNE INDUSTRIE DE POINTE, RICHE EN EMPLOI ET PEU ÉMETTRICE La dépendance aux énergies fossiles rend vulnérables nos territoires. Nous pouvons réduire le volume de pétrole, de gaz ou de minerais importés et réduire la facture énergétique de notre région. Pour cela, il faut appliquer une stratégie «neutralité carbone». D’abord, réduire le gaspillage en faisant preuve d’une sobriété dans nos choix de consommations. Ensuite, rendre les équipements plus performants, moins énergivores pour le même service rendu. Et enfin, développer les énergies renouvelables. L’industrie représente près de 50% des émissions de gaz à effet de serre dans la région des Hauts-de-France (contre 20% au niveau national) C’est pourquoi, nous soutiendrons, en priorité : Le premier centre de sidérurgie zéro carbone au monde : Arcelor Mittal Dunkerque émet 10 millions de tonnes de CO2 / an (contre 80 millions pour les Hauts-de-France et 400 millions pour la France entière) ! Des projets sont en cours comme la récupération de chaleur fatale et injectée dans le réseau de la ville de Grande-Synthe, et un projet pionnier de capture et de stockage de carbone. • La récupération de chaleur et l’optimisation des process dans les infrastructures industrielles et les réseaux de chaleur, pour réduire jusqu’à 30% la facture énergétique • L’utilisation d’énergies alternatives par le transport maritime (hydrogène, gaz liquéfié renouvelable) pour remplacer le fioul lourd • La structuration des filières éoliennes, photovoltaïques et hydrauliques pour les rendre plus soutenables (fabrication et recyclage des composants) en concertation avec les habitants • Les coopératives d’auto-production et de commercialisation d’énergie renouvelable (groupement citoyen, habitant ou entreprise) • Les investissements et projets de parc «énergies renouvelables» portés par les communes POUR LE CLIMAT L’objectif de la stratégie «neutralité carbone» permettrait de diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050. POUR L’EMPLOI Grâce à une action volontaire pour développer les énergies renouvelables, 31 000 emplois nouveaux seront créés d’ici à 2050. I . C O N S T R U I R E L ’ A V E N I R D E N O T R E É C O N O M I E : R E L O C A L I S E R - D É C A R B O N E R 15 I . C O N S T R U I R E L ’ A V E N I R D E N O T R E É C O N O M I E : R E L O C A L I S E R - D É C A R B O N E R 16 6. CONCERTER, FORMER ET ACCOMPAGNER AUX MÉTIERS ET AUX ACTIVITÉS DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE 7. SOUTENIR LES SALARIÉ.E.S, L’ÉCONOMIE ET LE TRAVAIL QUE NOUS VOULONS Dans l’industrie comme dans la grande-distribution, plusieurs milliers d’emplois ont été supprimés ou sont menacés de l’être dans notre région. En cause, la quête aveugle de rentabilité à court terme de certaines entre- prises et nos choix de consommation. La relocalisation et la transformation de notre économie régionale vers la transition écologique est une réponse pour nous rendre moins vulnérables aux soubresauts des crises à venir. Mais elle serait incomplète si elle n’était pas menée en impliquant les salariés des entreprises et les deman- deurs d’emplois. C’est pourquoi nous agirons sur plusieurs fronts, pour : Le Conseil Régional a la capacité à modeler le système économique de son territoire, pour faire de celui-ci le pilier du développement humain. Nous voulons une économie réelle et vivante qui améliore notre qualité de vie et crée des emplois de qualité. En invitant autour de la table tous les acteurs de l’économie, salariés comme employeurs, entreprises, indépendants et associations, nous bâtirons des fondations économiques durables qui bénéficieront à tous. • Créer un fond « formation » dédié à la reconversion et la réinsertion des salariés des secteurs impactés par la crise et/ou des secteurs incompatibles avec la lutte face au dérèglement climatique. • Développer l’ offre de formation dans les secteurs d’avenir de la transition écologique et sociale • Soutenir l’ extension des « Territoires Zéro Chômeurs Longue Durée » • Expérimenter un Revenu de Transition écologique (RTE) consistant à verser un revenu aux personnes qui souhaitent développer un projet ou une activité autour de la transition écologique et sociale • Dès 2022, doubler le nombre de bénéficiaires de la garantie jeunes souhaitant s’inscrire dans un parcours de formation professionnelle avec un organisme lié par contrat avec la Région • Développer avec les chambres consulaires, collectivités, et centres de formations un réseau d’incubateurs et de pépinières d’entreprises de la transition écologique • Garantir l’égalité effective entre les femmes et les hommes dans l’accès à ces filières d’avenir, y compris dans les métiers d’ingénierie et les activités industrielles. • Organiser des assises de la transition écologique de l’économie régionale. Celles-ci doivent impliquer les entreprises, les salariés, les demandeurs d’emplois et les étudiants et leurs représentants. • Mise en place du dispositif des « Conventions locales emploi-formation » (CLEF) liant l’emploi à la formation selon une approche territorialisée, afin de créer une offre de formation plus adaptée aux besoins locaux en matière d’emploi. I . C O N S T R U I R E L ’ A V E N I R D E N O T R E É C O N O M I E : R E L O C A L I S E R - D É C A R B O N E R 17 La transition écologique en sera le ferment, elle porte en elle les germes de 100 000 emplois verts, des métiers qui servent le bien commun et n’altèrent pas les possibilités de vie future. Pour y parvenir, nous agirons pour : • Le maintien et la dynamisation des magasins des centres-villes et des centres-bourgs en accompagnant les collectivités pour développer des circuits-courts : production, transformation, vente de produits locaux pour maintenir les commerces et leurs emplois. Nous favoriserons la création de tiers-lieux. La région pourra appuyer la gestion foncière des cellules commerciales par la création d’une foncière solidaire régionale. • Accompagner les entreprises à la création d’emplois verts à travers la mise en place du dispositif EDV (Emploi Vert et Durable) : une aide à la création d’emplois verts sous forme de prise en charge d’une partie des cotisations patronales. • Conditionner les aides et les subventions de la Région aux activités économiques sur des critères environnementaux et sociaux. Utiliser l’aide à l’installation pour maintenir l’engagement des acteurs éco nomiques dans la région d’au moins 10 à 15 ans : impact positif pour le climat, biodiversité, bien-être animal, création d’emplois durables... • Réformer les conventions entre la région et les EPCI (Établissement Public de Coopération Intercommunale) pour h armoniser les systèmes d’aides. • Favoriser les appels à projet pour l’obtention de subventions régionales. • Se porter partie civile aux côtés des salariés qui contestent la fermeture ou les plans sociaux dans leur entreprise après décision de justice et créer un fonds de soutien à l’expertise juridique et financière pour les appuyer dans leur revendication. • La mise à l’étude de la création d’une éco-redevance pour les transports routiers trans-régionaux et les transports aériens nationaux. • Les financements nationaux et européens pour la recherche, y compris en entreprise, sur les nouveaux modèles économiques (écosystèmes coopératifs, économie circulaire, écologie symbiotique) , l’écoconception et l’opti misation de l’usage des matières biosourcés, recyclées et régénératives. • La création d’une BANQUE D’INVESTISSEMENT POUR LA TRANSITION ECOLOGIQUE : « Fonds régional pour l’emploi, la formation et la transformation productive et écologique » [8] qui apportera la garantie à l’emprunt et la bonification des intérêts pour les TPE/PME qui prennent des enga- gement précis en terme d’emplois, de formations des salariés, d’économie d’énergie et de préservation des ressources naturelles. • Le soutien à l’économie sociale et solidaire : Le développement des monnaies locales complémentaires et des coopératives d’activités et d’emplois, de quartiers (régie, conciergerie) , de production et de services. • La région sera exemplaire dans le respect strict des délais de paiement de ses fournisseurs et de ses partenaires. Les retards de paiement sont à l’origine d’un tiers des défaillances d’entreprise. Les associations bénéficieront également d’une attention particulière pour bénéficier d’acompte. L’accès au système d’aide à la trésorerie sera facilité. I . C O N S T R U I R E L ’ A V E N I R D E N O T R E É C O N O M I E : R E L O C A L I S E R - D É C A R B O N E R 18 I . C O N S T R U I R E L ’ A V E N I R D E N O T R E É C O N O M I E : R E L O C A L I S E R - D É C A R B O N E R Un bilan de l’état des services publics régionaux pour mieux les protéger La protection des services publics régionaux doit être une priorité. Pour cela, un bilan des années Bertrand est nécessaire, afin d’éviter leur démantèlement et à terme la privatisation, non assumée mais voulu par la majorité actuelle. • Le dialogue avec l’ensemble du personnel sera rétabli, grâce notamment à un état des lieux clair avec l’ensemble des organisations syndicales des 5 ans de gouvernance Bertrand et de la fusion des 2 anciennes régions. • Un moratoire des suppressions de poste et un plan de recrutement anticipant les départs massifs seront mis en place. • L’optimisation du fonctionnement des instances de dialogue social sera une priorité. 19 20