LE MATIN DIMANCHE E-paper Abonnements Abo Contact-tracing inef cace Les chiffres montrent les failles du système de traçage Selon un document interne de l’Administration fédérale, dans presque 90% des cas de coronavirus, le lieu de contamination est inconnu. Adrian Schmid Publié: 13.02.2021, 22h47 8 Dans 87% des cas, le lieu subjectif de contamination est inconnu (Photo d’illustration). Unsplash/Pascal Brandle Depuis des mois, le traçage des contacts relève du casse-tête. En effet, les recherches sont trop souvent vaines. On sait désormais que les difficultés sont plus importantes qu’on ne le pensait. Dans 87% des cas, le lieu subjectif de contamination est inconnu. Notre journal s’est procuré un document interne de l’administration, qui analyse des données de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), soit plus de 100’000 contaminations au Covid-19 suivies entre janvier 2020 et fin janvier 2021 dans six cantons: Argovie, Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Fribourg, Grisons et Neuchâtel. Seconde vague en cause Le chiffre de 87% laisse pantois. On admettait jusqu’à présent que le lieu de contamination demeurait inconnu pour environ la moitié des cas. Il est plausible que l’arrivée soudaine de la seconde vague ait réduit la précision du traçage. Ce suivi des contacts est critiqué. L’UDC exige des chiffres plus précis afin de lutter contre le virus de manière plus efficace. Certains membres de la Task Force scientifique sont aussi fâchés. Il y a peu, l’épidémiologiste Marcel Salathé a déclaré aux journaux Tamedia que les procédures ne fonctionnent toujours pas. Il parlait de «navigation à l’aveuglette». Il en résultait un «fatras d’opinions faisant perdre un temps précieux alors qu’on tente de juguler la pandémie». Le Conseil fédéral va décider prochainement si le semi-confinement se poursuivra. De tous les côtés, les appels à l’assouplissement fusent. Mais il manque des données fiables permettant de dire où des corrections feraient sens et où elles n’apporteraient rien. Justifier un assouplissement rapide Le débat va se poursuivre. En effet, le document de l’Administration fédérale fournit le détail des contaminations par secteur. L’analyse confirme les constats connus: 43% des contaminations traçables ont pour origine la sphère privée; suivent les lieux de travail (23%), les EMS (9%) et les rassemblements (7%). Magasins et restaurants ferment la marche à 2% chacun. Cela contredit pourtant les observations faites en Suisse ces derniers temps: lorsque restaurants et commerces ferment, le nombre de cas diminue. Cependant, à en croire Hans-Ulrich Bigler, directeur de l’USAM (Union suisse des arts et métiers), l’analyse fournit assez d’indices pour justifier un assouplissement rapide. «Les contaminations au poste de travail, dans les commerces de détail et les restaurants sont négligeables.» Ainsi, «il n’y a pas de preuve que des mesures aussi contraignantes soient nécessaires». Publié: 13.02.2021, 22h47
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